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| Queen and Knight in Shining Armor [PV Cieux Orageux <3] | |
| | Auteur | Message |
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Étoile de la Nuée
Admine adorable alias Nuette <3
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| Sujet: Queen and Knight in Shining Armor [PV Cieux Orageux <3] Jeu 27 Fév - 7:41 | |
| Place your cards as they're coming ;
Came to win, lost everything.
Elle était fatiguée. Ô, combien fatiguée, par toutes ces choses qui semblaient s'abattre sur elle. Ses pas se dirigeaient, assez vivement et assurés, vers le matou noir et blanc qui semblait l'attendre. Ou peut-être juste n'avait-il pas eu l'envie de bouger de son endroit une fois que les baptêmes furent finis. Toujours était-il que Nuée se demandait comment il pouvait faire, quelle force l'animait pour qu'après toutes ces années, il ait encore la force de se battre face aux aléas du destin. Pourtant, il avait du en connaître, des choses, il avait du en supporter des poids sur son cœur. Même s'il évoquait peu, même jamais, son passé. Depuis tant de lunes qu'il veillait sur les siens... Tant et si bien qu'il aurait pu être un chef, ce mâle massif et protecteur. Mais l'âge passait, la vieillesse sûrement approchait. Et Étoile de la Nuée considérait que le mâle avait le droit de se reposer, le droit de cesser de se battre pour les siens. Car il avait probablement donné bien plus que quiconque au Clan de l'Ombre.* Peut-être même plus que toi, Nuée...*
Nuée secoua la tête. Ce n'était pas vraiment le moment de se laisser aller dans ses propres pensées, ces biens sombres pensées qui la hantaient de plus en plus souvent ces dernières lunes. Quelques pas la distançait encore de Cieux Orageux, et c'était pour lui, et donc autour de lui que devrait s'orienter la discussion de ce soir. Elle salua d'un signe de tête le félin et lui dit d'une voix douce :
- Bonsoir, Cieux Orageux. J'aimerais te parler... dans un endroit plus tranquille qu'ici.
Certes, le Cercle de Pierre, maintenant que les baptêmes étaient achevés, se désertait et ne correspondait donc pas réellement à la définition d'un endroit agité. Mais la rouquine avait envie de se rendre dans un lieu réellement paisible et où ils seraient seuls. Cieux Orageux ne portait pas ce nom pour rien, et si jamais les paroles de sa meneuse venaient à faire naître sa colère, elle ne voulait pas que le Clan aille s'imaginer des choses sur le mâle, ou lui fasse des reproches. Beaucoup ignoraient sûrement que Nuée lui devait la vie, et qu'elle ne pourrait donc pas reprocher à ce fier guerrier d'être en désaccord avec ses propos. Mais elle devait lui faire entendre raison. Alors, autant éviter que d'autres félins viennent se mêler à leur discussion, si jamais cela devait tourner en dispute, bien qu'elle en doutait. Joignant le geste à sa parole, elle se dirigea tranquillement sur les chemins menant vers les montagnes. Elle ne doutait pas que Cieux Orageux la suivait, guettant le bruit léger et discret de ses pattes sur la fine couche de glace qui commençait à naître à la faveur de la nuit.
Il leur faudrait être vigilant, les montagnes pouvaient être dangereuses, par ce temps... Mais elle savait que là où ils allaient, les deux félins ne risquaient rien et auraient au moins la possibilité d'être en paix. Et puis, les routes connues uniquement des félins de l'Ombre pour s'y rendre leur étaient familières, depuis le temps. Aussi arrivèrent-ils sans encombre dans la Grotte perdue. Nuée aimait cet endroit. Solitaire et retiré, il lui semblait comme un havre de paix où se réfugier pour échapper quelques heures à la tourmente. Et surtout, en l'instant présent, au froid qui devenait presque mordant dans les hauteurs des Montagnes.
Tranquillement, elle s'assit, tâchant de paraître à l'aise pour aborder le sujet. Mais à l'aise, Nuée ne l'avait pas réellement été depuis très longtemps... Elle se fit une lèche sur le poitrail, lissant sa fourrure. Geste qu'elle n'avait pas fait depuis un bon moment, geste qui l'aidait souvent à reprendre une contenance. Puis elle fixa ses prunelles dans le regard céruléen de Cieux Orageux. Et elle amorça son discours.
- Cieux Orageux... Il y a maintenant de nombreuses lunes que tu sers le Clan en tant que guerrier, avec bravoure et loyauté. Tu mérite sûrement de te reposer, maintenant, tu ne penses pas ?
Elle le regarda, supposant que ses mots seraient suffisamment explicites pour qu'il puisse saisir où elle souhaitait en venir...
[C'est court désolée >< j'espère que ça t'ira quand même ♥] | |
| | | Cieux Orageux Guerrier
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| Sujet: Re: Queen and Knight in Shining Armor [PV Cieux Orageux <3] Mer 5 Mar - 9:14 | |
| Le Grand guettait dans l’ombre. Encore et toujours, ses deux orbes céruléens brillaient. Dans l’ombre, son corps mutilé disparaissait. Il était fantôme, invisible et à son poste. Constamment sur ses gardes, les muscles tendus. Tellement tendus qu’il était immobile à grincer des crocs, la douleur du froid lui rongeant les os et sa force. Pourtant, malgré tout, malgré ce Clan des Étoiles sourd aux prières, malgré la vie en général, malgré les combats… Il tient toujours debout. Droit, haut, massif comme un roc. Plus beaucoup de choses l’affectent. Les femelles ne l’approchent plus, sauf peut-être cette jeune Léopard des Neiges, un cœur pur. Les chatons ont peur de lui. Ses consœurs et confrères n’osent le contredire. Un vétéran devrait-il mander plus? Si. L’empathie de ses proches de Clan. Il n’avait pas de famille, il n’en avait jamais fondé une. Trop tôt, le vétéran s’était plongé dans les féroces batailles pour recevoir ses premières médailles et trophées. Être vu tel un exclu, une abomination révolue, de son temps… C’était l’horreur, mais il vivait avec. Enfin, il survivait. Il devait tenir le coup, la tension, la souffrance du corps et de l’esprit. Des yeux, ses pauvres yeux défectueux depuis que le monde est monde. Que lui est lui.
Le grand Cieux Orageux était seul dans l’ombre, comme toujours, à assister à un baptême. De bien belles cérémonies auxquelles il n’avait participé aucune fois. Un apprenti ne ferait que subir ses sautes d’humeur et aucun chaton n’avait prononcé l’envie de partager ses heures perdues avec lui, vieux grognon et effrayant matou bicolore. Ses relations avec autrui restaient ambigües, étranges. Ombre des Ténèbres, devenu ami après qu’il lui ait sauté dessus en l’empêchant de tuer sa fille, passait de moins en moins son temps avec lui. Normal, il était apte à chasser comme un jouvenceau, celui-là. Pas le vétéran. Ses muscles criaient à chaque fois, il devenait lent. Uniquement bon pour les patrouilles de territoire et les tours de garde. Il fallait avouer que ses insomnies, avec l’âge, n’avaient fait qu’empirer. Il était un habitué des nuits blanches, des nuits noires et des nuits tout court. Léopard des Neiges… Difficile à cerner son lien avec la petite guerrière. Fleur de Nuit? Il avait conclu un accord tacite avec cette dernière : elle sortait méditer la nuit et lui, gardait un œil sur ses enfants. Il s’acquittait de sa tâche à la perfection.
Il fixait sa meneuse au milieu du cercle de pierres, resplendissante et épanouie. Jeune et en bonne santé. Vivante. Il ne pouvait que ressentir une pointe de fierté à cet accomplissement. Sauvé une dame des griffes d’un père devenu proche ami, n’est-ce point quelque chose d’important? Parmi ses multiples victoires, c’était celle qu’il préférait. Le vieux matou soupira, revoyant ce souvenir défiler. Le temps, passait si vite. Hier, cette demoiselle n’était que lieutenante, intrépide et enflammée. Dorénavant, chef et posée, avec cette flamme. Combien donnerait-il pour connaître la couleur de ses prunelles, de son pelage? De leurs regards, de leurs fourrures? Leur réelle teinte?
Vigilant. Vigilance constante. Et pourtant, il déblatère seul dans ses pensées, se fâchant contre lui-même. Il devait évacuer cette frustration, cette colère. Cesser de continuellement être le gardien de cette femelle. Mais qui s’en chargerait, sinon? Son traître de compagnon l’ avait abandonné alors même qu’elle était en gestation. Un père ne devrait au grand jamais agir de la sorte. Il ne l’aurait pas abandonné, lui. Les dames d’abord. Elle serait seule, comme lui, s’il la laissait derrière dans ses tâches. La jeune meneuse n’avait sûrement aucunement conscience de sa dévotion, certes. Cieux Orageux, le mutilé, le vainqueur et défendeur d’idéaux perdus, se fonderait dans l’ombre jusqu’à sa mort. Jusqu’à ce que peut-être, le foutu Clan des Étoiles et Dame Lune l’entende hurler des supplications. Elle ne le remarquait peut-être point, mais c’était justement vers son imposante carcasse qu’elle se dirigeait, si petite et fragile comparé à la stature du matou noir et blanc. Ça, au moins, il connaissait la couleur de son pelage. C’était déjà un début. Elle le salua d’un hochement de tête, lui d’un visage stoïque, fermé. Il était un guerrier, un valet, le gardien de vies. Puis, sa voix douce lui parvint à aux oreilles. Une caresse pour sa vieille ouïe. Elle lui demandait à lui parler en tête à tête. Pourquoi? Cieux Orageux se contenta d’un grognement, passa de sa position assise à debout avec un laborieux effort. Vivement un trajet court. Les longues distances commençaient à l’éreinter plus que normal.
Les guerriers n’entendirent sûrement pas cette pensée, car sa chef le mena à travers les chemins escarpés des montagnes. Glacés, enneigés, il était d’une facilité flagrante que d’effectuer un faux pas et tomber dans le vide. Avec son expérience, Cieux Orageux opta pour de petites et lentes foulées, car ses réflexes n’étaient plus les mêmes que jadis. Toutefois, arpenter les terres de son Clan lui procurait un tel sentiment de plénitude que sa colère accumulée de dissipa quelque peu. Étant fils de solitaires, ses racines à l’Ombre n’étaient que purement fictives et sentimentales. Fierté, courage, persévérance, mais par-dessus tout : dévotion. Toutes ces heures à chasser, surveiller les frontières, s’assurer de l’état des chemins praticables en hauteur, dénicher des pièces de viande au charnier, alors que le gibier manquait… Tout ça était lui, maintenant. Copiant ses pas sur ceux d’Étoile de la Nuée, Cieux Orageux gardait la tête basse, les épaules voûtées, les crocs serrés. Faire preuve de faiblesse ne servirait à un rien. Jamais.
Au final, la féline le guida vers la grotte perdue, un hameau de paix et de recueillement pour les esprits tourmentés. Le vétéran ne comptait plus le nombre de fois qu’il était venu ici. La petite s’assit, dégageant une anxiété palpable. Cieux Orageux avait beau être un colérique de première, cette seule émotion transparaissait. Enfin, généralement. Les autres émotions, il les dénichait chez autrui. Elle se lécha le poitrail, mal à l’aise. Devait-il s’éloigner d’elle, était-il devenu si monstrueux d’apparence? Le Grand s’adossa à la paroi de pierre, s’étendant de tout son long en laissant s’échapper un soupir de contentement. Comme il souffrait, comme ses muscles et ses os vieillissaient. Sa meneuse accrocha son regard, lui ne pouvant l’ignorer.
- Cieux Orageux... Il y a maintenant de nombreuses lunes que tu sers le Clan en tant que guerrier, avec bravoure et loyauté. Tu mérites sûrement de te reposer, maintenant, tu ne penses pas ?
Ses prunelles, de quelque couleur qu’elles soient, étaient si intenses qu’il aurait voulu partir. Elle, parmi toutes les autres, elle ne comprenait pas la tragédie? Sa tragédie? Non, certainement pas. Cieux Orageux ne parlait pas de lui. Il offrait son corps en sacrifice, mais c’était tout. Point. Il voyait exactement où elle voulait en venir. Il ne pouvait se reposer, jamais. Pas tant qu’elle était vivante, pas tant que les Étoiles n’avaient exaucé son vœu. Le vieux matou grogna, brisa le lien visuel et posa sa tête défigurée sur ses pattes avant, observant l’extérieur. Ce panorama brillant d’une couleur inconnu. Il avait cessé d’espérer il y a fort longtemps. Ne pouvant garder le silence, sa voix profonde et rocailleuse retentit tel un cor. Fort, puissant, près pour rester et retentir.
- À quoi bon lorsque ce foutu Clan des Étoiles ne vous écoute pas? Si je me repose, peut-être qu’il pensera que je ne suis pas digne. Il m’a imposé un châtiment à ma naissance, pour je ne sais quelle raison. Je ne peux me reposer, ma dame. Je ne peux. Et puis, je dois garder un œil sur vous.
À cet instant, on aurait dit un damoiseau éperdu d’une demoiselle. C’était presque cela. Têtu, il avait au moins réussi à contenir sa frustration et sa haine envers les Étoiles devant la femelle. S’il se brisait devant elle, il ne se le pardonnerait pas. Les dames ne devaient pas subir ses colères, ses sauts d’humeur… Cieux Orageux soupira, fatigué, exténué. Malgré tout, il ne voulait, s’interdisait de se reposer. La tête sur ses antérieurs, le vétéran évitait son regard. Elle ne comprendrait pas, à moi qu’il s’explique. Et ça, il ne le ferait pas. Pas maintenant.
- Et vous? Le travail de meneuse doit être exténuant. Toutes ces questions, tous ces devoirs… Vous le mériteriez autant que moi, le moment venu, ma dame.
Et il réussit à parler, prononcer chaque mot calmement. Sa queue en pinceau balayait le sol alors qu’il retournait s’enfermer dans une constante vigilance. Cette conversation serait longue si la jeune s’évertuait à lui faire changer d’avis. Très longue.
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| | | Étoile de la Nuée
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| Sujet: Re: Queen and Knight in Shining Armor [PV Cieux Orageux <3] Ven 18 Avr - 8:07 | |
| Oh lights go down,
In the moment we're lost and found.
Un grognement sortit des babines du guerrier. Allongé contre la pierre, les yeux mis clos, Nuée ignorait s'il réfléchissait à comment lui répondre avec tact, ou s'il tentait juste de ne pas s'énerver, simplement. A moins qu'il ne pesât le pour et le contre de sa requête. Son regard se perdit vers l'horizon, cet horizon de montagnes dont le sommet enneigé se perdait dans la constellation d'étoiles de la voûte nocturne, et la rouquine suivit le regard du matou en se perdant elle aussi dans la contemplation muette de ce spectacle. Une chance de voir cela, dans son intégralité... Une pointe de tristesse l'envahit, lorsqu'elle songea que Cieux Orageux ne voyait pas réellement la même chose qu'elle. Mais une vision différente n'est pas forcément mauvaise... Et ce décor, ce beau décor, comme elle aurait pu le regarder encore et encore avec son cher... Non. Non, Sombre Secret ne devait plus lui être cher, jamais. Mais le problème, c'est qu'on n'autorise pas un coeur à aimer, et on ne le contraint pas à haïr. Et au fond d'elle une pointe d'amour restait envers ce fuyard... Elle soupira discrètement mais ce bruit ne se fit pas entendre grâce aux paroles du guerrier.
- À quoi bon lorsque ce foutu Clan des Étoiles ne vous écoute pas? Si je me repose, peut-être qu’il pensera que je ne suis pas digne. Il m’a imposé un châtiment à ma naissance, pour je ne sais quelle raison. Je ne peux me reposer, ma dame. Je ne peux. Et puis, je dois garder un œil sur vous.
Le regard d'Etoile de la Nuée retourna se poser sur le guerrier, toujours allongé sur le sol, la tête sur ses pattes. Il ne voulait guère de repos, et pourtant ô combien il semblait en avoir besoin à cet instant... Mais que dire à cela ? Que répondre... Elle n'eut le temps de chercher que des paroles vinrent s'ajouter à ce premier discours.
- Et vous? Le travail de meneuse doit être exténuant. Toutes ces questions, tous ces devoirs… Vous le mériteriez autant que moi, le moment venu, ma dame.
Nuée eut un pauvre sourire à ses mots. L'air de Cieux s'était fait calme, sa queue balayant lentement la poussière des lieux. Exténuant... Oui, elle était fatiguée. Mais c'était bien plus une fatigue morale que physique, comme semblait le deviner le matou. Etait-il le seul à réaliser l'état de la meneuse ? A moins que ce ne fut car il l'avait vu grandir, somme toute, et la connaissait donc pratiquement par coeur. Elle détourna son regard vers le ciel étoilé. Que répondre ? Elle l'ignorait encore. Tant de mots auraient voulu se bousculer dans sa gueule, tant de mots autorisés ou interdits qui auraient souhaité s'exprimer. Mais elle ne pouvait, ne voulait tout dire non plus... Un poil chevrotante, sa voix lança :
- Oh, tu sais... Ma tâche n'est pas aussi simple que certains envieux peuvent le penser. Mais elle est mienne. Pourquoi, en quel honneur ou disgrâce, je l'ignore, mais on m'a attribué ce rang... Alors qu'importe, si parfois je...
La parole de la rouquine s'étrangla, masquant le "souffre" de sa phrase. Elle baissa la tête. Oui, elle souffrait. Elle souffrait de la peur de l'erreur, de la peur de la souffrance de son Clan, de l'affaire de meurtre supposé, de l'abandon de l'être qu'elle aimait. Au final, c'étaient plus les êtres qu'être Chef qui la rendaient faible en ce moment. Et plus que jamais pourtant, elle devait être forte. A moins que ce ne fut le bon moment pour se reposer sur quelqu'un, pour avouer ses craintes et pour espérer trouver le réconfort qu'elle aurait aimé avoir aux côtés de Sombre Secret, mais qu'elle n'osait plus espérer de quiconque. Elle tenta de relever la tête, de garder l'air forte qu'elle aurait du avoir. De rattacher son regard à un point quelconque de l'horizon, une étoile, n'importe quoi, mais tout lui semblait vide d'intérêt. Elle se sentait seule, seule et triste. L'envie de partir, d'aller se terrer toute seule dans un coin de sa tanière la tint quelques instants. Mais sa mission de ce soir n'était pas d'être une lâche face à son rôle de chef. Aussi se força-t-elle à reprendre la parole, et puis il fallait bien reconnaître que malgré les soucis qui pesaient sur elle, les mots du mâle l'avaient intriguée. A moins que ce ne furent ses maux.
- Le Clan des Etoiles... Il est peu compréhensible, oui. Mais peut-être ses châtiments, ses épreuves sont elles censées nous rendre plus forts, nous montrer une autre manière d'agir et de vivre. Enfin, j'aime croire cela. Que l'arbre difficile à escalader nous offrira finalement une vue splendide...
Nuée ravala sa salive, les larmes lui montaient presque aux yeux mais elle fixait encore le ciel, comme si elle espérait qu'il lui offre une échappatoire, une solution miracle à ses problèmes. Encore un peu, elle força sa voix.
- Tu es bien plus digne, à mes yeux et à ceux de beaucoup, que bon nombre des félins qui vivent dans cette forêt, Cieux Orageux. Ca m'étonnerait que le Clan des Etoiles ne soit pas de cet avis. Peut-être, sûrement bien plus digne que moi. Et puis, veiller sur moi... A quoi bon. J'ai 9 vies. Enfin, 8... Et puis de toute manière je devrais être assez forte pour veiller sur le Clan, donc sur moi même...
Son coeur était si lourd. Un soupir s'échappa de ses babines. Oh oui, tant de questions et tant de doutes envahissait l'esprit de la féline... Tant et si bien qu'elle en venait à douter d'elle-même, et cela se percevait largement pour une âme attentive et qui veillait sur la chef depuis si longtemps.
[Désolée de l'attente ._.] | |
| | | Cieux Orageux Guerrier
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| Sujet: Re: Queen and Knight in Shining Armor [PV Cieux Orageux <3] Sam 19 Avr - 18:12 | |
| Cieux Orageux sentit le regard de sa meneuse sur son dos. Il ne vit pas son sourire. Il aurait dû. On ne lui avait plus souri depuis des lustres. Les petites attentions à son égard s’étaient évaporées. Peut-être que l’on croyait qu’un vieux matou de la sorte n’avait plus besoin de rien. Ils ne le connaissaient pas. Ils auraient dû. En vrai troubadour, il recherchait péniblement un amour simple, point compliqué. Comme jadis, comme lorsque les femelles se l’arrachaient. Dorénavant, il n’y avait rien, les espoirs si minces et les chances presque inexistantes. Le temps le brisait inlassablement, sans relâche, sans préavis et sans scrupule. C’était ardu, vivre seul ce calvaire. C’était dur, accepter le repos. Au fil des années, le vétéran s’était accroché à son devoir. Il avait tué, il avait protégé. Le nombre de vies entre ses pattes était incalculable. Le sang rependu par sa faute, il valait mieux ne pas s’y attarder. Au fil des lunes, l’âme se durcit, les émotions devinrent éphémères et l’indifférence s’installa. Son devoir était de protéger son Clan, de nourrir son Clan. Récemment, la deuxième tâche se révélait des plus compliquées. Ses os refusaient de coopérer, ses muscles hurlaient de douleur et l’empêchaient de courir. Ce serait le temps qui le forcerait à capituler. Peut-être. Sûrement. Mais son combat était loin d’être terminé.
La douce et jeune voix munie de trémolos répondit enfin aux dires du massif guerrier bicolore. Et il haït ce mot : disgrâce. Il le haït de tout son être lorsqu’il prit forme dans ses oreilles. De la bouche de sa meneuse, c’était une abomination. Cieux Orageux aurait voulu l’arracher et le mutiler, ce simple mot. La petite avait tous les honneurs de se tenir droite à la tête de l’Ombre. Clan dont les préjugés persistaient, elle lui redonnait son lustre d’antan, sa noblesse perdue par son esprit sage et sa droiture. Même s’il voyait en elle – alors qu’il l’épiait dans le couvert des ombres -, une zébrure prête à se fissurer un peu plus, elle tenait bon. Grâce à quelle force? Il n’en avait aucune idée. Bref, il massacra ce mot dans son silence contraint, sachant qu’elle n’aurait pas fini. Son cœur emmuré se serra lorsqu’il l’entendit s’étrangler dans ses propres paroles. Il devina de suite le mot. Inutile de le dire à haute voix. Le balancement constant de sa queue se figea, les muscles de ses épaules se braquèrent. Il décrocha son regard sévère de l’horizon, tourna la tête et détailla la jeune femelle. Étrangement, sur le visage défiguré du grand bicolore, une expression d’inquiétude se dessina sur ses traits grotesques. Il la vit se redresser mentalement, regarder le panorama. Sûrement dans une veine tentative pour rester forte devant lui. Il aurait voulu paraître gentil, paraître empathique et ainsi l’inciter plus facilement à un laisser-aller. Elle se briserait sinon. Comme lui. Lui, il était au point de non-retour.
- Le Clan des Etoiles... Il est peu compréhensible, oui. Mais peut-être ses châtiments, ses épreuves sont-elles censées nous rendre plus forts, nous montrer une autre manière d'agir et de vivre. Enfin, j'aime croire cela. Que l'arbre difficile à escalader nous offrira finalement une vue splendide...
Cieux Orageux aurait voulu sourire. Ces paroles ressemblaient tellement à ce qu’une vieille amie aurait pu dire. Normal, puisque cette vieille amie avait été la mentor de la petite. Il ne comprenait généralement jamais ces métaphores et belles paroles, même si elles le réconfortaient d’une étrange manière. La beauté physique lui avait été arrachée, alors qu’il marchait au côté de la guerre, mais la beauté des mots le charmaient. Il ne lui restait que ça, au colérique. Il voulut sourire. Mais la jeune était au bord de la fracture. Sa fragilité soudaine lui faisait mal, abîmait l’image de pure détermination que Cieux Orageux s’était faite dans sa tête. L’avoir vu grandir n’y était pas pour un rien. Il comprit qu’elle entrait dans ses retranchements. Qu’elle était sur le bord de baisser le barrage.
- Tu es bien plus digne, à mes yeux et à ceux de beaucoup, que bon nombre des félins qui vivent dans cette forêt, Cieux Orageux. Ça m'étonnerait que le Clan des Etoiles ne soit pas de cet avis. Peut-être, sûrement bien plus digne que moi. Et puis, veiller sur moi... A quoi bon. J'ai 9 vies. Enfin, 8... Et puis de toute manière je devrais être assez forte pour veiller sur le Clan, donc sur moi-même...
Fausseté. Ce foutu clan étoilé ne l’aurait jamais affublé de ce mal visuel. Il l’avait jugé sans attendre de le voir vivre. Il en faudrait plus pour le convaincre de sa valeur. Beaucoup plus. Sans compter que la vie de la chef venait avant la sienne. Il mourrait avant elle, c’était certain. Mais au moins, il lui aurait porté secours jusqu’à la dernière seconde, jusqu’à son dernier souffle. Il n’était qu’un soldat, un vassal, le bras-droit des combattants expérimentés. Et puis, veiller sur un Clan ne signifiait pas être capable de veiller sur soi-même. Cieux Orageux le savait pertinemment et la petite se faisait des illusions. En âme solitaire, il aspirait à trouver quelqu’un. La jeune avait aussi besoin de ce quelqu’un pour guider les siens et surveiller ses arrières. Pour le moment, ce serait le travail du vieux matou. Accord tacite, parole éternel.
- Fleur de Nuit serait fière de vous entendre parler de la sorte. De telles paroles font de vous sa digne fille et élève. Les métaphores ont toujours été sa signature.
Voix rauque, grognement, mots crachés alors qu’il se convint à bouger. Tel un automate, il se leva. Ses muscles et ses os grincèrent. Cette fois-ci, il émit un son beaucoup plus déchirant qu’un simple charabia de grognements. Ce n’était pas un cri. Ça avait été beaucoup plus horrible puisqu’il n’avait nullement cherché à le cacher, ce son d’agonie. Foutu temps, il allait le tuer, cet ennemi. Sa hanche du côté droit venait de le lâcher. Un élancement de douleur aigüe parcourait tout son membre postérieur et le raidit. Foutu Clan des Étoiles. Laborieusement, il se décolla de la paroi, plantant ses prunelles dans celles de la petite. Son visage constellé de cicatrices arborait les prémices d'une résignation colérique. D’une frustration contenue. Il avait horreur de tout ça, il n’en pouvait plus. Il fallait que la petite cesse ce tourment intérieur. Sa posture, ses yeux fixés sur le ciel étoilé, elle ne devait pas se briser devant les autres. Devant lui, peut-être. Il s’en fichait. Il ne voulait juste pas la voir dans une telle détresse. La protéger de tous les maux, du jugement des aveugles marauds. Il voulait la hisser hors de ce précipice de questionnements et, peut-être, lui permettre un laisser-aller. Elle pourrait se briser devant le grand et massif mâle. Il serait son roc.
Achevée la distance entre eux deux ne fut pas aisé et ce, malgré que ce ne soit que cinq queues de renard. Tout en Cieux Orageux protestait. Son tempérament s’échauffait, voulant combattre tous ces démons que la petite s’imaginait. Petite… Elle ne l’était pas et pourtant, c’était ce qualificatif qui persistait dans la tête du vétéran exténué. Il réussit à se planter devant l’incertaine femelle. Il réussit à rester debout, miracle. Il respira à fond et mit sa figure à un poil des yeux de la chatte. Il n’avait pas à trop se pencher, heureusement. Il ne voulait pas l’intimider, juste se perdre dans ces mirettes et lui passer un message.
- Ces yeux que vous apercevez. Ils ne voient pas la couleur, depuis leur création. Je ne sais de quelle couleur est l’herbe de la saison des feuilles nouvelles. Je ne sais la couleur de votre pelage, ni celle de vos iris. Je suis condamné, comprenez-vous? Je suis réduit à une simple carcasse de muscles et de chair. Si ce ne sont pas les Étoiles qui me font subir cela, qui? QUI?
Il éructa cela avec une sècheresse apparente qui contrastait avec le froid mordant. Ses babines s’étaient retroussées, ses cicatrices, plus laides qu’à l’habitude. Il s’en voulut. Il était honteux. Les oreilles rabattues, il s’étendit sur le sol rocheux. Son dos se colla involontairement contre le flanc vivant de la belle. Lui, il était mort, un mort-vivant disloqué et souffrant les martyrs. Sa lourde tête revint s’écraser sur ses pattes antérieurs et il s’appuya un peu plus contre la féline. Il s’en voulait tellement, il n’aurait jamais dû lui dire cela, ni hausser le ton. Lui et sa colère permanente… Il soupira, un long soupir rauque. La fatigue, ô cette fatigue persistante. Il faisait nuit noire et pourtant, la souffrance irradiait sa charogne. Peut-être qu’elle l’aiderait, peut-être. Peut-être qu’ils s’aideraient mutuellement?
- Pardonnez-moi. Vous méritez tellement plus que ces tourments, Étoile de la Nuée. Même si vous pouviez prendre soin de vous, je ne vous laisserais point seule dans cette galère. Vous êtes forte, puissante et pleine de fougue. Je ne suis pas comme votre mère, je ne peux répondre à toutes vos questions. Mais je vois ce besoin de délivrance… Peut-être puis-je vous l’offrir. Je suis votre serviteur, formulez une demande et je verrai à la remplir.
Il ressemblait à un amoureux se séparant de sa compagne pour un périlleux périple. Peut-être était-ce le cas. Cieux Orageux savait qu’il enfouissait une kyrielle d’émotions aux tréfonds de son être. Il connaissait l’existence d’un de ces sentiments. Quelque chose de tabou, vis-à-vis les rangs. Il n’avait, de toute façon, plus la force de se battre pour des choses aussi futiles que les émotions. Un pantin, une vie dévolue. Il est à son service. Entièrement. Le plus grand matou de l’Ombre, le plus grand de cette forêt, s’abaissait au service de cette dame à la flamme vacillante. Pourquoi? Il ne l’avouerait point.
- Vous êtes à la hauteur des attentes de chacun, n’en doutez pas, jeune dame.
Il voulait la voir souriante, jeune réellement. Il voulait sourire, lui aussi. Il essayait, car une étrange grimace zébrait le dessous de son museau. Cela lui tira plutôt un élancement du cou jusqu’à l’arrière train, lui arrachant par le fait même un cri étranglé. Il se rabaissait et laissait paraître sa torture physique. Ce n’était pas le pire. Au moins, sa dévotion restait et resterait intacte. Un martyr, il était un vrai martyr, se tuant pour la bonne cause. La protection de la vie d’une chatte. Pas n’importe laquelle, celle de sa meneuse. Celle qu’il avait sauvée des griffes de son père. Il s’allongea sur le côté, étirant ses pattes en une tentative vouée à l’échec pour apaiser ses douleurs. Inconsciemment, il cherchait la chaleur d’un corps, une tête contre la sienne, un ronronnement qui signifierait l’univers. Une simple pression dans son encolure, sur son échine. Un contact constant et pesant, mais rassurant, d’une masse sur son flanc, celui-ci se soulevant au rythme de sa respiration. Il pouvait bien espérer et se créer des illusions, le Grand. Cieux Orageux ne voulait pas mourir seul.
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| | | Étoile de la Nuée
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Amour : Qui a dit qu'il fallait aimer pour être heureux ? Moi j'aime la vie ;P Et un bien Sombre Secret... <3
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| Sujet: Re: Queen and Knight in Shining Armor [PV Cieux Orageux <3] Mar 29 Avr - 17:29 | |
| The dreams in which I'm dying are the best I've ever had
I find it hard to tell you, I find it hard to take.
Un grognement sortit des babines du vieux guerrier. La fierté de Fleur de Nuit à son sujet... Même de cela, Étoile de la Nuée parvenait à en douter. Une digne élève et une digne fille... De telles paroles ne pouvaient être mesurés. Non, Nuée, elle, se considérait comme une poussière, balayée par des milliers de vents qui la trimbalaient sans ménagement d'une peine à une maigre joie, pour ensuite endurer une autre difficulté. Un simple élément balancé dans le décor de la vie sur lequel elle perdait toute emprise. Subir, subir, tel était désormais sa condition, sans trouver d'issue à ce cauchemar qu'elle s'était probablement construit elle-même. Elle n'avait pas entièrement raison de croire cela, elle n'était pas responsable de tout, même si certaines choses ne se seraient pas passées si elle avait agi autrement, mais elle avait tout de même raison de penser cela même si elle ne s'en rendait pas compte, et s'en rendrait compte bien plus tard : elle seule se conservait dans sa prison de souffrance et d'abaissement. Mais c'est une chose dure à admettre, et quand bien même admise est la vérité, celle ci n'est pas forcément la clé de cette geôle. Un gémissement fit tourner sa tête vers le mâle, qui se levait péniblement. Son cœur se serra. Non pas par pitié, mais par compassion. Physique le plus souvent, la souffrance de l'Orageux était aussi morale et par cela les deux n'étaient pas bien différents l'un de l'autre, malgré que l'âge et les rangs les séparât. Son regard était indéchiffrable pour Nuée, car elle était trop tourmentée par ses propres démons pour qu'elle puisse analyser de façon raisonnable les signaux émis par les êtres l'entourant à cet instant. Il se planta finalement, laborieusement, face à elle, ses prunelles rivées dans les siennes. D'autres eurent détourné le regard, gêné par la vision de ces cicatrices qui défiguraient presque le vétéran, par la peine qu'engendrait la vision de son corps courbaturé et usé par le temps. Mais Nuée ne voulait pas, ne détourna pas le regard, car elle, elle apercevait là l'amour et la défense d'une vision des choses, d'un Clan, d'un corps qui avait vécu -et vivrait encore, aussi longtemps que possible espérait la meneuse- une vie noble, et rude. Et elle apercevait ce chagrin, cette colère qui sommeillait continuellement dans le cœur du mâle. L'âme blessée bien masquée qui osait sortir de son déguisement.
Le guerrier grogna sa colère. Sa rage de ne point connaître les couleurs du monde dans lequel il vivait. Sa colère contre le Clan des Étoiles d'être privé de la totalité du don de vue. Ce sentiment de n'être qu'un pantin de chair et d'os... son visage déjà blessé s'était déformé par la rage. Colère, ressentiment. Injustice. Oui, c'était injuste qu'il ne soit pas comme tout le monde,sur un pied d'égalité. Mais ce que Nuée trouvait le plus injuste, c'était qu'il ne se considère plus que comme cela. Un être invisible, tapis dans l'ombre, même plus un être : la marionnette d'une pièce qui n'avait plus aucune trame à ses yeux privés de couleurs, à son âme si assombrie par le poids de ces sombres sentiments. Peut-être que c'était cela qui l'attendait, elle aussi. Peut-être que la seule lumière qui la baignait actuellement était d'être la tête de l'Ombre, mais qu'elle ne tarderait pas à rechuter dans les tréfonds des ténèbres, happée par la sombre crainte de tout qui s'insinuait pernicieusement en elle. Elle n'eut même pas la force d'esquisser un mouvement de recul, et de toute manière elle savait qu'elle n'avait rien à craindre de Cieux Orageux. C'est à peine si ses paupières se plissèrent le temps d'encaisser brièvement la douleur de ses propres constats, ajoutée à la violence des mots. Le félin alla s'étendre sur la roche, les oreilles basses. Peine ou honte ? Nuée n'aurait su le dire. Elle se sentait déconnectée de la réalité, si proche du guerrier dont la fourrure se collait à la sienne et à la fois si lointaine de tout, tourmentée par ces milliers de blessures qui striaient son âme et lui faisaient monter des perles d'eau aux bords des yeux.
Un soupir s'extirpa de ses babines, comme s'il prenait tout son souffle. Si las de tout cela, le corps du félin était si las du poids des années... Et il refusait d'abandonner sa tâche. Peut-être que c'était Nuée qui abandonnait trop vite face au poids des événements. Peut-être que oui, c'était elle qui était trop faible, tout simplement. Et puis, elle avait été stupide de dire à Cieux Orageux de la suivre jusqu'ici, au sommet des montagnes. Certes leur creux était sécuritaire, mais l'humidité et les chemins escarpés ne faciliteraient guère la santé du matou. Puis, ses mots lui demandèrent son pardon. Pourquoi son pardon ? C'était elle qui venait l'attirer dans ce lieu trop ardu à atteindre, qui repoussait encore ses limites, elle qui en plus était visiblement la cause de son acharnement à la tâche. Elle, mériter plus ? Etre forte, puissante, pleine de fougue ? Etait-il sûr de parler à la bonne personne ? A moins qu'il n'entrevoyait juste les restes de la Nuée du passé... Et la Nuée à laquelle il s'adressait présentement se sentait tellement loin de ce tableau flatteur peint par le guerrier. « Formulez une demande et je veillerais à la remplir »... Nuée tourna la tête vers le félin qui était allongé à ses côtés. Elle, assise, le dominait presque ainsi et son visage légèrement penché vers lui exprimait tout ces doutes, toute cette... incompréhension, cette douleur tout simplement. Trop de choses se compliquaient, trop de choses semblaient la faire souffrir. Et elle même ne parvenait pas à exprimer tout cela, alors quand bien même elle eut aimé que quelqu'un puisse la délivrer, elle ne savait point indiquer de quelle prison il fallait l'extirper. Les dernières paroles de Cieux Orageux finirent de briser la carapace dans laquelle Nuée tentait de s'emmurer pour protéger ses failles du regard d'autrui.
«- - Vous êtes à la hauteur des attentes de chacun, n’en doutez pas, jeune dame.»
Oh, comme elle aurait voulu avoir la foi que le félin mettait en elle... il voulut lui sourire. Nuée aurait voulu, elle aussi, mais elle n'en avait absolument pas le cœur, et elle l'eut encore moins lorsque cette tentative fit souffrir le pauvre guerrier. Pourquoi diable voulait-il donc se dévouer autant à sa cause, à elle, cette pauvre meneuse perdue dans les peines qu'elle s'infligeait elle-même... Il tenta de s'étirer, allongé sur un flanc tandis que la rouquine était perdue dans ses pensées, une fois de plus. Forte, à la hauteur, ah ! Ces belles paroles. Comme elle aurait voulu savoir y croire. Comme elle aurait voulu qu'il suffise que ses proches lui affirment ses qualités pour qu'elle parvienne à les intégrer, à les accepter à nouveau comme étant une part d'elle. Au lieu de se détruire, de s'infliger elle-même une myriade de reproches et de critiques. Comme elle aurait aimé que, d'un battement de queue, elle chasse tout ces doutes qui vivaient en elle. Comme elle aurait aimé retrouver sa force, sa certitude d'avant, sa vie. Vivre plutôt que sa survie de chaque instant, que se forcer à avancer en tentant de paraître sûre et fière alors qu'elle se sentait brisée et faible... Une larme roula, allant s'écraser sur l'encolure de Cieux Orageux. Comme pour la rattraper, Nuée posa sa truffe contre le cou tendu du félin, laissant glisser ses yeux jusqu'à son front pour enfuir sa tête dans la fourrure du guerrier. Elle soupira profondément, gardant les yeux serrés. Tentant juste de fuir l'univers pour retrouver un semblant de calme. Mais les larmes commençaient à rouler de plus belle. Surement qu'ainsi, elle bloquait tout geste du mâle, mais cette sorte de câlin, bien qu'il déclencha une pluie de larmes, apaisait un peu la femelle. Un peu comme si ce simple contact pouvait la protéger d'une nouvelle douleur. Elle inondait le mâle, et elle s'en voulait presque. Combien de temps dura cette étrange étreinte, Nuée ne le savait guère. Quelques secondes ou de longues minutes, peu importait au final... Elle fini par calmer un peu le flot impétueux de ses larmes, et redressa son visage pour murmurer finalement.
- Je suis désolée... Je...
Oh, comme c'était dur d'avouer sa faiblesse, comme il fallait être forte, paradoxalement, pour avouer que l'on n'osait plus croire en soit-même. Car ce secret est lourd à porter, bien souvent incompréhensible, et bien trop fragilisant si on le confie à quelqu'un qui ne sait garder un secret. Elle inspira à nouveau profondément.
- Je ne suis probablement pas celle que tu crois. Oh, j'aimerais être cette force, cette flamme guidant le Clan infailliblement, mais depuis plusieurs lunes, peut-être de trop nombreuses lunes, j'ai l'impression que mes choix les guident vers les ténèbres. Je ne suis pas à la hauteur, loin de là... Tout en moi me le crie et me le répète. Je... n'ai pas la force. Tu ne devrais peut-être pas croire tant de choses positives à mon sujet... j'ai trop souvent fauté.
Ses paupières se fermèrent à nouveau. Trop de souvenirs, de reproches envers elle-même jaillissaient par la simple prononciation de cette phrase. Elle voulut essayer d'en faire abstraction, alors elle se remémora les paroles du guerrier et tenta de reprendre une discussion plus... « normale », si tant était qu'une chef en pleurs face à un guerrier vétéran qui refusait de reposer son être meurtri était une situation de discussion normale.
- Je ne suis pas d'accord avec tes paroles, Orageux. Peut-être tes yeux ne peuvent pas voir les couleurs, mais ton cœur lui ressent les émotions, les couleurs des sentiments. Et c'est la chose la plus importante qui puisse être à chacun... Tu es certes valeureux, utile au Clan. Mais avant tout tu es un félin pourvu d'une belle âme, Rarage.
Elle s'allongea à son côté, effleurant de sa tête celle du guerrier. Un geste amical, un geste de réconfort. Un geste qui voulait relever le cœur piétiné du vétéran, qui voulait apaiser ses tensions et ses peines, lui faire oublier un peu tout ces maux qui le hantaient. Elle se lova presque contre lui. Tout ce qu'elle voulait à cet instant, c'était un peu de réconfort. Oublier un peu tout ces maux à elle aussi, toutes ces craintes qui la bouffaient littéralement de l'intérieur. Trouver dans ce contact la chaleur nécessaire à réchauffer son propre cœur, un peu de baume à mettre sur ses plaies le temps qu'elle finisse par guérir. Un peu d'aide inconsciente somme toute... mais mettre le calme dans cette tempête était chose complexe. Les mots de leur discussion se mêlaient dans son esprit, encore et encore, elle en interprétait chaque bribe et chaque son pour les modeler et les démonter tant et si bien que ça en devenait n'importe quoi dans son esprit si fatigué par cet épuisement psychologique. Fleur de Nuit peut-être aurait su trouver les mots précis pour l'aider, mais elle s'était faite distante, elle aussi éreintée par elle ne savait quelle raison. Peut-être était-ce simplement la vie qui éreintait les gens, qui les épuisait à force de temps et finissait par ainsi les briser avant leur saut dans leur grande fin... Dans tous les cas, Etoile de la Nuée se sentait bien seule, en ce moment, quant bien même elle était entourée des siens, de ses enfants. Une solitude liée au fait de ne pas pouvoir être comprise, enfin c'était assez complexe à expliquer. Une solitude parce que son amour s'était enfui vers elle ne savait où, la laissant là, rejetée et épuisée, dans les flots tumultueux du fleuve qu'était sa vie. Abandonnée à elle-même. Et il lui avait promis de veiller à remplir sa demande. Un souhait, juste une demande, voilà tout ce qu'elle voulait. Plus légère que jamais, dans le creux de l'oreille de Cieux Orageux, la voix de Nuée murmura :
- Cieux Orageux... Toi, ne m'abandonne pas. Ne me laisse pas, s'il te plaît...
Cette simple demande, si simple était pourtant si lourde de sens, si lourde de portée. Elle se sentait esseulée et déboussolée. Elle voyait dans le guerrier une personne fiable qui, selon elle, ne l'abandonnerait pas mais même de cela elle venait à en douter... et c'était une lourde demande que de demander à quelqu'un de veiller sur une âme déchirée par sa propre vision médiocre d'elle-même, par des entailles invisibles à l'oeil...
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| | | Cieux Orageux Guerrier
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| Sujet: Re: Queen and Knight in Shining Armor [PV Cieux Orageux <3] Lun 7 Juil - 10:26 | |
| Yeux de cieux paisibles braqués sur l’immensité sombre et étoilée hors de cette solitaire caverne, le vétéran appuyait son dos contre sa meneuse, et elle ne se rebiffait pas. Elle ne lui avait jamais envoyé un regard effrayé ou dédaigneux. Même dans sa jeunesse de feu, la petite avait peut-être été effrayée de son apparence. Mais il n’avait jamais vu une expression de frayeur sur ses doux traits, même lorsqu’il sortait de ses gonds et qu’il provoquait une de ses fameuses colères en lui. Elle ne l’avait jamais esquivé. Une pointe de surprise se planta tout de même dans le massif poitrail de Cieux Orageux. Une chef n’était pas obligée de se plier à la pathétique position d’un vieillard entêté. Et pourtant, oh pourtant. La femelle le laissait contre elle, et il se dit qu’il y avait peut-être un espoir pour lui. Un espoir pour que les chatons vantent ses mérites et non qu’ils l’utilisent comme bête effrayante. Un espoir pour que les jeunes ne le jugent pas au premier regard. Ce souhait… Les mortels seraient ainsi jusqu’à leur mort, il n’y avait aucun doute là-dessus. Espérer cela était tout simplement pathétique. Une bouffée de frustration parcourut le massif bicolore, raidissant ses vieux membres, alors qu’il sentait une truffe s’enfouir dans la fourrure épaisse et fournie de son encolure. Et des larmes la mouiller.
Cieux Orageux ne chercha pas à s’extirper de ce contact hors grade, de cette intime étreinte. La chute de la petite, la voilà. Jamais quelqu’un sain d’esprit ne se laisserait pleurer en la présence du grand colérique. Sain d’esprit… Ils ne l’étaient pas, puisque l’un et l’autre tentait de convaincre son interlocuteur de l’impossible. Ou de ce que le mental régit comme impossible. Il ne bougea pas, resta immobile alors qu’il ressentait son poids et ses pleurs, alors qu’il se maudissait. Il se maudissait parce que cette âme pure et belle avait subi trop d’horreurs, trop de séparations et qu’elle méritait le repos de son esprit et de son cœur tourmenté. Il avait eu vent de sa relation avec Sombre Secret, l’exilé. Fleur de Nuit versait son entière confiance en lui pour la protéger. Et lui, il s’était donc donner pour mission de la protéger de tout. Et présentement, elle pleurait! Il était un incompétent, il aurait voulu le crier aux Étoiles et à la Lune, ces traîtresses qui n’écoutaient plus ses prières. Il aurait voulu les culpabiliser, leur démontrer combien leurs sourdes oreilles ruinaient la vie de sa chef. Car oui, le vétéran, qui ne croyait pas au Clan des Étoiles, avait supplié à maintes occasions les compagnes de ses nuits blanches. Elles étaient restées passives, comme pour toutes ses supplications pour recouvrer une vue normale. Elles se contentaient d’être spectatrices, les ignares. Elles regardaient les mortels, savouraient leurs malheurs et collectionnaient leurs bonheurs. À ce que le guerrier de l’Ombre avait enduré… Il était de ceux qui devaient souffrir pour ces dames de Nuit. Après un moment à la durée indéterminée, Cieux Orageux n’avait pas fait attention au temps, Étoile de la Nuée se détacha de sa fourrure pour balbutier des excuses. Elle ne devait pas. Il l’aurait laissée ainsi jusqu’aux lueurs de l’aurore, s’il en avait été obligé. Elle n’avait rien à se reprocher, et le vieux sut qu’elle parlerait. Qu’elle déballerait son sac, petit à petit. Il ne lui couperait nullement la parole.
La féline assise, Cieux Orageux put se contorsionner difficilement pour fixer ses prunelles dans les siennes, haïssant qu’elle ne comprenne pas sa vraie valeur. Il percevait parfaitement que tout cela, avouer, était difficile pour elle. Cela se ressentait dans tout son jeune corps. Elle était si aveuglée par ses erreurs qu’elle ne voyait plus ses exploits. Cette gouvernance de l’Ombre à l’aide d’une force paisible. Ce miracle que l’Ombre soit neutre depuis tant de lunes. Juste… Cette présence constante pour ceux qu’elle aimait. Elle avait une famille, de cœur ou de sang, peu importait. Contrairement au vétéran noir et blanc, sa force était à l’intérieur, profondément cachée. Il ne pouvait imaginer la douleur qu’elle eut ressentie lors de la trahison de son compagnon. Il n’avait jamais eu de compagnes, malgré ses heures de jeunesse glorieuses. Dorénavant, la petite devait se trouver une autre force, car il voyait pertinemment que la sienne résidait en l’ombre il y a longtemps partie. Le deuil n’avait été fait et sa meneuse courrait après les stigmates d’un passé révolu. Il grogna sa désapprobation, sa mâchoire se serrant en une grimace peu jolie, ses yeux, réprobateurs. Il voulait être son roc.
Et pourquoi fallait-il que la dame ait raison lorsqu’elle parlait de lui? Pourquoi fallait-elle qu’elle lui démontre le contraire de ses dires? Parce qu’ils ont entamé une joute verbale, le confrère et la consœur. La chef et le subalterne. Qu’elle ait une telle vision de lui, de sa personne… Cieux Orageux en fut des plus touchés. Quelqu’un avait connaissance de ses dévoués services, quelqu’un le lui faisait savoir. Des louanges, il n’en attendait pas. Mais quelqu’un, ce quelqu’un étant sa jeune meneuse, reconnaissant ses actes… Sans se soucier de son apparence torturée et horrible… Il aurait voulu la remercier, lui démontrer sa gratitude, car c’était le plus beau présent qu’on lui ait fait. Certes, il comprenait les sentiments, mais les couleurs, les vraies couleurs qu’il n’aurait jamais goûtées… Il les aurait tant voulues. Il avait perdu fois, le vétéran balafré. Pourtant, il ne cesse de mander sa vue, la vision des couleurs. Il aurait voulu la remercier… Mais la demoiselle s’allongea à son côté, pressant son corps chaud et jeune contre lui. Leurs têtes s’effleurèrent. Elle sembla vouloir se perdre dans ce contact. Cieux Orageux le lui donna. Qu’il aurait tout donné pour posséder, chérir, la couleur de ces yeux chagrinés. Vint la supplique :
- Cieux Orageux... Toi, ne m'abandonne pas. Ne me laisse pas, s'il te plaît...
La caresse d’un papillon. La brise estivale. Le chant d’un oiseau si doux.
Pauvre demoiselle. Jamais, jamais il ne la laisserait. C’était une promesse qu’il s’était imposée il y a des lustres. Depuis que le père avait tenté de tuer sa propre fille. Depuis, il était l’ange-gardien. Le vieux guerrier des ombres, un œil toujours fixé sur son devoir, sur sa meneuse, prêt à passer à l’attaque à toute heure du jour et de la nuit. Plusieurs auraient pu le trouver indécent de le voir épier chaque faits et gestes. C’était plutôt une nécessité. Cieux Orageux passa une lourde patte sur le cou de la petite, l’obligeant à lover sa tête sous l’épaisse mâchoire du Grand. La longue fourrure blanche de son poitrail et de son ventre la faisait presque disparaître dans cette étreinte, la petite. Le vieux ne voulait que lui prouver qu’elle n’était plus seule. Malgré sa lassitude, malgré sa fatigue, malgré le poids des âges sur son dos, un ronronnement sonore naquit dans sa cage thoracique, se répercutant entre les deux êtres étendus et enlacés. Il ne la laisserait jamais, jusqu’à son dernier souffle. Il n’avait nulle connaissance de la nature de sa dévotion, de l’origine de ses émotions, ni comment cette petite flamme avait su amadouer l’orage colérique. Lorsque le vieux guerrier promettait, il promettait. S’il échouait, qu’on le pourfende immédiatement. Cieux Orageux administra quelques coups de langue lents et apaisants sur le front de la petite, tout en continuant à ronronner. S’il pouvait l’apaiser par de simples gestes…
Le défiguré posa sa tête à côté de la sienne, pour ensuite se perdre dans l’immensité de l’extérieur. Qu’ils étaient minuscules… Fragiles et mortels. La nature pouvait les briser en un instant. Les émotions, les ravager. Leurs confrères, les piétiner. Et au final, Étoile de la Nuée et Cieux Orageux étaient semblables. Des prisonniers dans leur misère. Sa voix caverneuse lui répondit enfin.
- Les erreurs de chacun forge ce dernier, ma chef. Voyez mon visage monstrueux, mes pattes, mon dos et mon poitrail striés de vieilles blessures de guerre. Ce sont des fautes tangibles, que vous pouvez toujours caresser du bout de la patte. Mon âme n’est pas des plus pures, j’ai honte de ces morts par mes griffes. Je n’ai jamais oublié un visage, ni leur nom, ni les circonstances dans lesquelles j’ai dû tuer. Mais en soi, c’est une faute.
Pour les rares fois qu’il parlait sans hausser la voix… C’était presque une mélodie monotone, reposante à l’oreille que d’écouter cette voix profonde et riche en histoire et en horreurs. En expérience et en endurance. Pour celle qui l’écoutait, cela devait être un riche festin de saveurs auditives. Peu avait eu cette chance de déguster le-dit festin.
- Faisons les fautes que personne d’autres n’a fait, et bâtissons avec ces erreurs. Faites cela pour moi, Étoile de la Nuée. Je suis vieux, très vieux, la relève de cette tâche prend toute une vie. La mienne tire à sa fin, j’en ai conscience, et c’est pour cette raison que vous voulez m’octroyer un repos. Pour mes services. Mais ne voyez-vous pas que je n’ai pas terminé?
Une pause, un arrêt. Une gueule qui s’approche d’une oreille. Prometteur acharné, serviteur épris.
- Je n’ai pas terminé, car je ne vous abandonnerai pas. C’en est impossible. On devra me tuer pour que les Cieux Orageux s’apaisent. Promis, petite. Le vieux colérique en fera subir, des orages, à ceux qui vous mineront le moral. Puis-je revoir un réel sourire, maintenant?
Petit coup de museau sur la joue de la belle, une grimace joueuse et taquine de la part du vétéran vint sur sa figure.
- J’accepte le repos que vous me proposez, si uniquement vous me promettez à votre tour que vous vivrez dorénavant sous un nouveau soleil. Parlez-moi de vos douleurs, délestez ces poids, partagez vos malheurs invisibles. Mais vivez. Vous pouvez déjà commencer en me contant votre perte… Je ne suis pas là pour juger. Nous avons jusqu’à l’aurore, reclus du monde dans une grotte gelée, après tout.
Cieux Orageux soupira, un nuage de buée sortant de ses narines. Il avait enfin, enfin, accepté l’inévitable. Quoique, pas accepté totalement, mais ça viendrait. Que la vieillesse le ruinait, le handicapait, et qu’il était temps pour lui de tirer sa révérence. Il l’avouait, il était borné et têtu, se pliait difficilement aux commentaires généraux d’autrui. Venant de sa meneuse, pourtant, il avait fléchi. Elle lui trouverait un nouveau nom, un beau nom, il en était certain. Et il pourrait se cacher parmi les ombres, comme à son habitude. Nul chaton ne viendrait lui mander des histoires. Nul guerrier ne viendrait lui tenir compagnie. Il serait seul, à garder un œil sur sa chef. Il serait vieillard, vieille peau massacrée et mutilée. On l’oublierait… Peut-être. Les jeunots ne lui porteraient qu’un regard dédaigneux, chuchotant sûrement de fausses rumeurs à son sujet. Ça, ce ne serait pas nouveau. Même si son cœur et son esprit de fer refusaient d’abdiquer… Il acceptait le repos à la condition d’un sourire. L'Étoile et les Cieux, une alliance. Un rang d’ancien, pour un sourire. | |
| | | Étoile de la Nuée
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| Sujet: Re: Queen and Knight in Shining Armor [PV Cieux Orageux <3] Dim 18 Jan - 8:35 | |
| It’s in the stars, it’s been written in the scars on our hearts
We’re not broken just bend Il l’enlaça. Façon féline, évidemment. Mais lovée contre la carrure imposante du félin, Nuée qui ne se sentait que petite feuille fragile eut le sentiment d’être protégée. Comme si le monde pouvait continuer à s’écrouler, mais qu’elle serait accrochée dans cette étreinte pour affronter les tumultes de l’océan de la vie. C’était difficile à décrire, ce sentiment qui la parcourait au rythme du ronronnement de Cieux Orageux. Elle ne se souvenait point de l’avoir jamais entendu ronronner, d’ailleurs, mais elle ne chercha point à s’interroger. A moitié père, ou tel un ami, ou peut-être autre chose, Nuée ignorait quel lien les unissait en cet instant, mais au fond d’elle cela lui importait peu. Ce sentiment de n’être plus seule, d’être comprise et soutenue par au moins une personne ici, cela était la chose la plus importante à ce moment là. Et ô combien eut-elle aimé que ce moment là ne s’achève jamais, que la quiétude parvienne à gagner à nouveau son cœur pour une éternité. Et les mots du vétéran s’envolèrent dans le silence qui veillait sur leur étrange rencontre.
Sa voix douce et calme n’en était que plus apaisante encore pour la jeune âme tourmentée. Ses paroles étaient belles et sages. Son esprit probablement aussi torturé que sa chair promettait de se reposer, du moins d’essayer, si la rouquine de flammes reprenait son combat. Quel drôle de pacte voulait-il donc conclure… Le contact de son museau sur sa joue la fit chavirer. Ce n’était plus un père ou un ami. C’était un roc, un pilier sur lequel elle pouvait se reposer, malgré les failles qui striaient cette colonne : ensemble, ils se soutiendraient pour retenir la structure vacillante qu’étaient leurs vies. A l’unisson, séchant leurs larmes ensemble. Un regard timide se plongea au creux des Orages qui somnolaient sagement dans les pupilles de l’ancien. Un maigre sourire tout pauvre se dessina sur les babines de la féline, qui ne savait plus par où en commencer, par où en continuer de toutes ces lourdes histoires qui semblaient l’encombrer. Savait-elle encore la saveur qu’avait la vie ? Elle renforça l’étreinte qui les liait, emmêlant sa queue avec la sienne. Son visage niché auprès de son oreille. Et lentement, elle commença à parler, tentant de maîtriser chaque mot mais n’y parvenant toutefois pas :
- Je… J’ai fauté, moi aussi. Je n’oublierais jamais, moi aussi. Avoir des enfants est la plus belle merveille, mais je n’aurais pas dû être mère, ou alors je n’aurais pas dû être chef. Mais ce n’est pas de leur faute. Pauvres amours… Je suis tellement lointaine avec eux. Ils n’ont pas de père. Même si je leur disait, ils ne le connaîtrait pas, tu sais… Sombre Secret porte bien son nom. Aimée et brisée, voilà tout. J’ai perdu bien plus que l’amour : j’ai perdu confiance en moi, en ce que je croyais bon et sincère, et j’ai perdu mes rêves. J’ai perdu tant de choses qu’en faire le décompte me semble impossible, Cieux… Je ne sais plus ce que signifie de vivre. J’ai l’impression d’être devenue une automate, sans cœur, car je le fais taire au quotidien pour paraître impassible et un peu heureuse ; je réprime sans cesse ces sentiments qui me rongent car personne ne peut les entendre, personne ne mérite de supporter un tel fardeau et il est ma punition, après tout… Je rêve que les choses soient simples. J’aimerais tellement, mais ma mère avait raison la vie est compliquée, voilà tout… qu’est-ce que la vie, hein ? Un tissu de rêves brisés et d’amours contrariés ? Les prétentions de certaines âmes à être plus importantes que les autres ? une douce ballade au clair de lune auprès des êtres aimés ? je crois qu’il n’y a que nous qui puissions savoir à quoi rime notre vie. Je suis perdue, tellement perdue, mes mots se mélangent, Cieux, je suis désolée de te faire subir cela…
Son flot de paroles s’interrompit. Elle reprit son souffle, car sa voix s’était faite saccadée sur la fin, précipitée de laisser s’écouler ce flot de pensées qui tourbillonnaient depuis tant de lunes dans sa caboche, qui était enfermé depuis si longtemps… Mais, vive comme toujours, elle reprit bien vite la parole, car elle brûlait de parler, parler, parler… mais d’une voix douce, inaudible presque.
- Cieux Orageux… Je te promets de sourire et de me battre pour vivre. Mais je me battrais pour toi. Je ne laisserai personne ternir ton image, vaillant serviteur de l’Ombre. Tu seras, tu es le soleil qui guide mes pattes entre les ronces, et tu brilleras dans l’Histoire quoi qu’il advienne. Ou, au moins dans mon histoire. Notre histoire. Tu as raison. Vivons, tant qu’on le peut.
Quelques secondes s’égrainèrent. Un joli sourire, pur et vrai, se traça sur ses babines. Et le mot final de sa tirade résonna, empli de détermination, tandis qu’elle se nichait contre lui :
- Ensemble.
Ce simple mot traduisait toute la promesse qu’elle lui faisait, ce serment qu’ils liaient ainsi l’un envers l’autre : une fidélité sans faille, quoi qu’il arrive, quels que soient les évènements à affronter. Un sourire pour un repos, une bataille commune pour rendre le futur meilleur.
Ensemble.
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