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 Les Tribus des Cieux - extrait

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5 participants
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Souvenir d'Été
Solitaire
Souvenir d'Été


Date d'inscription : 17/02/2013

Nombre de messages : 603

PUF : Honey.

Autre(s) personnage(s) : Eclair de Brume

Apprenti ou Mentor : Qu'est-ce que c'est encore ce truc bidon qu'ont inventé ces stupides chats de Clans ?

Amour : Croyez-moi, ça ne risque pas d'arriver !

Feuille de Guerrier
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MessageSujet: Les Tribus des Cieux - extrait   Les Tribus des Cieux - extrait EmptyVen 21 Juin - 11:19

Coucou ! Dès que j'ai vu ce sujet, j'y ai foncé ! x) alors voilà, je voulais vous faire partager ma passion : l'écriture ! J'ai posté dans un autre LGDC et ils ont tous aimé, de même pour ma prof de français. Ce n'est qu'un extrait, si vous avez aimé, dites-le-moi et je mettrais la suite ;)
En espérant que ça vous plaise !






Prologue:

Il faisait nuit. La lune, haute dans le ciel et majestueuse, illuminait le chemin de deux félins ; l’un était noir, peu visible ; l’autre brun tigré. Le noir semblait méprisant, le brun tigré, lui, terrorisé. Ils s’enfoncèrent dans les herbes hautes de la canopée. Curieusement, la plaine était verte, sans arbres ; parfois, on tombait sur des taupinières. Rares étaient les fleurs ; par contre, les orties, les ronces et les fougères semblaient y être à l’aise.

« Tu sais, Pelage Épineux, Plume de Foudre aimait Éclair de Brume avant toi, expliqua la femelle brun tigré à sa congénère, brisant le silence.

– Toi, tu te tais. » lâcha la guerrière noire d’un ton méprisant.

Mais de quoi parlaient-elles exactement ? Qui était ce ‘‘Plume de Foudre’’ ? En voilà un nom étrange. Et cette ‘‘Éclair de Brume’’, qui était-elle ? Pelage Épineux semblait être la femelle noire, et son humeur laissait à désirer.

Lorsque la lune fut à son zénith, les deux chattes s’arrêtèrent dans au milieu de la plaine, où les reflets devenaient roux, même à la pleine lune.

« Voilà ton tombeau, Cœur d’Étincelles. Dis bonjour à nos ancêtres de ma part ! » ricana Pelage Épineux en allant se placer un peu plus loin.

Une bourrasque de vent ponctua ses paroles. La sous-estimée Cœur d’Étincelles semblait hésiter ; néanmoins, ses muscles étaient bandés, parés à esquiver une attaque quelconque.

La guerrière noire banda ses muscles et bondit sur Cœur d’Étincelles, tel un démon surgi de l’ombre.

Elle l’attaqua férocement à l’épaule, mais Cœur d’Étincelles saisit sa queue, la fit tournoyer au-dessus d’elle et l’envoya contre un rocher. Pelage Épineux saignait abondamment du front, si bien qu’elle ne voyait plus bien et frappait à l’aveuglette, crachant de rage.

Désolée, Pelage Épineux…songea la guerrière brun tigré en mordant dans la nuque de son ennemie, qui tomba à terre. Elle la maintint au sol en plantant ses deux pattes avant dans le sol pour tenir le coup.

« Si tu promets de ne pas me tuer, je te laisserais en vie, déclara-t-elle d’une voix tremblante.

– Va en Enfer, sale garce ! Mes enfants te feront la peau, gronda Pelage Épineux.

– Tes enfants ? » répéta la chatte brun tigré en dévisageant son ennemie de ses yeux verts. Elle semblait choquée, car ses yeux étaient aussi ronds que des œufs.

La femelle noire martela la poitrine de la guerrière, ce qui la fit tomber en arrière malgré sa résistance : une puissance force émanait de Pelage Épineux.

Son adversaire se jeta sur elle avec une telle férocité que Cœur d’Étincelle crut qu’elle ne ferait pas le poids. Mais elle esquiva son attaque et, rapide comme l’éclair, lui griffa le flanc. Une fois de plus, elle la plaqua au sol.

« Tu vas me plaquer combien de fois encore, hein ? Si tu ne me tue pas, je te tuerais. » 

Ces paroles glacèrent le sang de la guerrière brun tigré. Elle n’avait pas le choix : il fallait qu’elle tue Pelage Épineux.

Elle fit une prière silencieuse pour leurs ancêtres et mordit, à contrecœur, de toutes ses forces dans la nuque de son ennemie.

Celle-ci poussa un long gémissement douloureux et aigu, mélangé de peur, de colère et de haine, avant de s’estomper peu à peu. La flamme qui brillait dans ses yeux s’éteignit avec elle.

« Un jour, tu verras…tes descendants ne verront plus le jour…et ne crois pas que tu t’es débarrassée de moi…quand les quatre naîtront, ma mort sera enfin vengée ! 

– Les quatre…?! Dis-m’ en plus ! »

Mais la guerrière reposa sa tête contre le sol, devenu écarlate avec son sang. Elle convulsa plusieurs fois avant de retomber, inerte.

Pelage Épineux était morte.

Le cœur de la guerrière brun tigré battait la chamade. Jamais elle ne s’était sentie aussi coupable.

Si tu ne me tue pas, je te tuerais ! les paroles de la guerrière noire résonnaient dans son esprit. Quand les quatre naîtront, ma mort sera enfin vengée !

Qui étaient les quatre ? Des chats sanguinaires ? Et quand naîtront-ils ? Cœur d’Étincelles s’écroula au sol, lasse. Elle finit par s’assoupir.

– Le miel, gardien de l’éternel, la glace, gardien des célestes palaces, la nuit étoilée ailée, gardiennes de la Voie Lactée…

Cœur d’Étincelles rêvait. Devant elle se dressait quatre chats, joignant leurs pattes en un seul point. Un faisceau lumineux s’en dégagea soudain, et tout redevint blanc. Les yeux rouges de Pelage Épineux apparurent dans le ciel zébré d’éclairs, avant de disparaître aussi rapidement qu’ils étaient apparus. Un chat blanc l’accompagnait : lorsque son regard croisa le sien, un flash blanc apparut puis Cœur d’Étincelles se réveilla. Il faisait toujours nuit, mais la lumière grise de l’aurore pointait à l’horizon. La guerrière tourna autour d’elle-même pour espérer y voir plus clair ; elle vit une masse de fourrure noire gésir un peu plus loin.

Cœur d’Étincelles fit une rapide toilette pour se réveiller, prit la route de la forêt pour espérer trouver du gibier avant de rentrer dans son camp.

Soudain, l’herbe craqua derrière elle.

Elle se retourna vivement, griffes sorties ; rien.

Cœur d’Étincelles renifla le sol, méfiante. Elle poursuivit sa route jusqu’à une mare de sang.

Une mare de sang ? Le cadavre de Pelage Épineux s’y tenait il y a à peine quelques minutes !

Où était-elle passée ?

Chapitre premier

Le nouveau-né ouvrit les yeux. Elle était adossée à sa sœur et sa mère, mais elle n'en savait rien. En voyant son chaton cligner des yeux, la mère s'exclama, d'une voix joyeuse :

« Elle a ouvert les yeux, Plume d'Aigle ! Elle a ouvert les yeux ! »

Aussitôt, un chat noir aux grandes pattes couleur de miel accourut vers le chaton à la vitesse de l'éclair. Son visage était noir lustré, avec une bande de fourrure de couleur miel qui entourait son museau et s'étendait jusqu'à son front. Ses yeux étaient d'un brun magnifique. Le mâle contemplait son chaton avec admiration, fier de lui.

« Je me demande quel nom on va lui donner ! » miaula-t-il en lui léchant la tête.

Une odeur alléchante chatouilla les narines du chaton à ce moment précis. Voyant qu'il se léchait les babines, le chat noir se retourna et accourut vers l'odeur. Le chaton cligna des yeux, impressionné.

Peu après, il revint avec, dans la patte, un liquide jaune-orange. C'était cette odeur qui avait chatouillé les narines du chaton. Avec stupéfaction, il découvrit que son père lui tendait sa patte, remplie du liquide juste en dessous de sa bouche. Il se mit alors à lécher ce liquide.

Qu'il était bon ! Le chaton lécha rapidement le reste et fut déçu qu'il n'y en ait pas d'autre.

Le grand chat noir ressortit encore une fois, et revint avec une portion deux fois plus grosse que l'autre. Lorsqu'il déposa le curieux liquide dans une boule de mousse, le petit animal se roula dedans en plongeant ses petites pattes le plus profond possible. Il avala deux ou trois gorgées du liquide et se blottit contre la fourrure de sa mère.

« Regarde ce que tu lui as fait, Plume d'Aigle ! Je vais devoir la nettoyer, maintenant ! Et puis les chatons ne mangent pas de miel, miaula la chatte avec amusement.

– Ce n'est rien, Pluie de Plumes. Elle saura très bien le faire toute seule. » rétorqua le mâle noir, qui s'appelait apparemment Plume d'Aigle.

Ah, le liquide jaune s'appelait du miel. Ah, la grande chatte bleue argentée s'appelait Pluie de Plumes. Même en commençant une vie, la petite chatte apprenait un tas de choses importantes.

Comme l'avait dit Plume d'Aigle, son chaton commença à se lécher la fourrure. Quand il eut fini, plus une goutte de miel n'était présente sur son pelage. Seulement, le bout de ses pattes était resté pleines de miel. Surprise, il commença à nettoyer, mais rien ne partait. Le miel, lui, était bien parti, mais la couleur, non. Il tourna autour de lui-même et vit que le bout de sa queue n'avait plus aucune trace de miel, mais la couleur était bel et bien restée là aussi.

« Ma chérie, qu'as-tu à tes pattes, si ce n'est pas du miel ? » lui demanda Pluie de Plumes, en sachant que la femelle, ne pouvait pas lui répondre.

Surpris aussi, Plume d'Aigle prit délicatement une des pattes de sa fille et essaya d'enlever la couleur du miel, ne sachant que faire. Désespéré, il la lâcha d'un mouvement vif et sortit dehors chercher quelque chose...ou quelqu'un. Son mouvement rapide avait fait trébucher la petite chatte sur sa sœur. Lorsqu'elle se dégagea, sa sœur s'éveilla. Elle redressa la tête et cligna des yeux en regardant autour d'elle, ébahie.

« Oh ! Plume d'Aigle ! Plume d'Aigle ! Notre deuxième chaton s'est réveillé ! » alerta Pluie de Plumes en léchant vigoureusement tout le corps de la petite chatte.

La femelle blanche et miel se leva, s'étira, et décida de marcher dans la direction prise par son père. Voyant cela, Pluie de Plumes la rattrapa d'un vif mouvement de la queue, qui lui enroula la taille, et l'envoya de nouveau à côté de sa sœur.

« Reste sage, toi. Je sens que tu vas être une sacrée chipie devenue grande. » miaula Pluie de Plumes en lui léchant la tête.

Son chaton voulut rétorquer, mais il n'y eu que des petits miaulements plaintifs qui sortirent de sa gueule.

« Pas de petits gémissements plaintifs, ça ne marche pas avec moi ! » ronronna sa mère, sa queue toujours enroulée autour de sa taille.

Lorsque Plume d'Aigle revint, il était accompagné d'une belle chatte rousse.

« Le miel ne part pas de ses pattes ni de sa queue, lui informa Plume d'Aigle, inquiet.

– Je vais examiner ça ici. Ne bouge pas, ma petite. » répondit la chatte en s'approchant du chaton désorienté.

La petite femelle grogna. Elle recula, de façon à pouvoir sentir un nid en plumes blanches sur ses pattes. Elle se roula dedans, et réussi à se dissimuler dans les plumes grâce à son pelage. Bien sûr, elle n'avait pas oublié de rentrer le bout de ses pattes et sa queue sous elle, pour éviter de trahir sa présence. Calme, la rouquine fouilla dans tout le nid avec une extrême prudence, sans l'apercevoir.

« Elle est maligne, pour un chaton ! » remarqua Plume d'Aigle.

Pluie de Plumes, quant à elle, ne put s'empêcher de rire.

« Écoute, petite. Je ne pourrais pas te soigner si tu ne te montre pas. » miaula calmement la guérisseuse au nid de plumes.

La chatte grogna encore une fois, et, finalement, s'extirpa du nid.

La guérisseuse examina précautionneusement les zones de couleur du pelage du chaton, se redressa et secoua la tête.

« Je suis désolée, mais on ne peut rien faire. Elle va devoir vivre avec ces taches.» conclut-elle.

 

A peine quelques jours plus tard, Plume d'Aigle disparu. Les guerriers pensaient qu'il devait s'être tué par accident dans un ravin, mais, curieusement, le corps n'y était pas. Des empreintes de renard laissaient penser qu'il devait être poursuivit par ces derniers. Ces, car il y avait plusieurs lignes d'empreintes. Peinée, la chatte blanche et miel se blottit contre la douce fourrure de sa mère et resta écouter ses larmes en silence. A présent, sa sœur et elle avaient un nom. Elle s'appelait Boule de Miel, à cause des empreintes laissées par le miel sur son pelage blanc, et sa sœur se nommait Boule Étoilée, car son remarquable pelage, teinté d'un gris magnifique, et soyeux, faisait penser au ciel noir de la nuit.

Boule de Miel et sa sœur étaient très tristes. Elles n'avaient connu leur père que quelques jours, alors que d'autres le connaissaient jusqu'à ce qu'il soit devenu vétéran. Qu'est-ce qu'ils avaient de la chance, ceux-là, quand on en parle.

Boule de Miel regarda ses pattes. Le souvenir de son père lui donnant du miel pour la première fois, elle ne l'oublierait jamais. Il y avait tout de même un bon côté ; au moins, elle avait encore sa mère pour se consoler.

Deux chats, à peine plus grands que Boule de Miel et sa sœur, entrèrent dans la pièce et se pressèrent contre Pluie de Plumes. Boule Étoilée feula, mais un minuscule cri représentait son feulement.

Un des deux chats, une femelle sans doute, vu son corps un peu souple et son regard doux, attrapa Boule de Miel avec sa queue comme l'avait fait sa mère. Elle avait le pelage blanc avec des grosses taches noires.

« C'est dur pour nous aussi, Boule de Miel. On le veillera cette lune.» soupira la jeune chatte.

Le deuxième chat devait être un mâle. Son corps était un peu frêle mais il semblait avoir forte carrure. Son pelage était gris argenté avec des yeux bleus superbes. Comme Boule de Miel le contemplait avec étonnement, il lui adressa un sourire bref, comme s'il se fichait un peu d'elle, et porta son regard vers Pluie de Plumes.

« Ne t'inquiète pas pour lui. Il a un sacré caractère, parfois. Et puis, notre frère essaye de consoler notre mère, ce qui n'est pas vraiment facile...» miaula la petite chatte.

Boule de Miel sembla acquiescer.

« Au fait, tu ne dois pas nous connaître. Je m'appelle Boule Ailée, et lui c'est Boule de Glace. Nous sommes tes grands frères et sœur. » poursuivit-t-elle, sans toutefois enlever sa petite sœur de l'étreinte de sa queue.

Avec un geste de ses petits bras, Boule de Miel lui fit comprendre qu'elle voulait partir de son étreinte. Un peu déçue, Boule Ailée finit par la lâcher. Devant cette scène, Boule de Miel ne pouvait que verser quelques larmes...

 

Une éclipse plus tard, Pluie de Plumes voulut redevenir guerrière. Elle demanda à Feuille d’Or, sa meilleure amie, si elle pouvait s'occuper de ses chatons. Que le temps passait vite ! Boule de Glace et Boule Ailée allaient devenir novices le lendemain. Dehors, le soleil baignait la clairière d'une lueur orangée et filtrait ses rayons à travers la paroi de palmier de la nuagière. Une éclipse faisait environ trente jours. Trente jours que Boule de Miel et Boule Étoilée étaient nées, et pas moins de vingt-cinq jours que Plume d'Aigle était décédé.

Décédé ? Alors que les guerriers n'ont même pas réussi à retrouver son corps? Très étrange...

Trente jours à s'ennuyer dans la nuagière. Mais à présent, Patte d’Or, Patte d'Argent, Boule Argentée et Petite Perle – qui avaient à peu près l'âge des deux chatons – pouvaient venir s'amuser avec eux.

« Quelle énergie ! » s'exclamait leurs mères quand elles les voyaient trépigner sur place, impatientes de pouvoir bouger comme elles le souhaitaient.

Encore cinq éclipses, et Boule de Miel, ainsi que sa sœur, pourraient devenir novices. Cinq éclipses à rester dans le nuagière, à se faire chouchouter comme des chatons sans cervelles et à boire du lait...bizarrement, Boule de Miel n'aimait pas le lait, et adorait le miel, alors que Boule Étoilée, c'était tout le contraire. Boule de Glace et Boule Ailée, quant à eux, se nourrissaient de gibier frais.

« Demain, avait miaulé Pluie de Plumes, vous assisterez au baptême de votre grand frère et de votre grande sœur. Vous pouvez vous estimer heureuses…! »

Lorsqu'elle avait dit cette phrase, les deux femelles la regardait d'un air curieux, comme si elles ne comprenaient pas ce que « baptême » signifiait.  

Boule de Miel rechigna.

Pourquoi serais-je contente d'assister à un baptême qui n'est même pas le mien? Ce qu'elle peut être stupide...se dit-elle.

Ce soir-là, elles jouaient avec les quatre autres chatons à se balancer plein de plumes sur la figure.

« Attention, bombe plumeuse ! » plaisanta Patte d'Or en envoyant une grosse boule à Boule Étoilée.

Une idée vint soudain frapper l'esprit de Boule de Miel. Elle fabriqua une boule de plumes et, à l'intérieur, dissimula un peu de sable mouillé de la nuagière avant de le balancer sur la figure de Patte d'Argent. Ainsi, c'était plus équilibré.

La petite chatte grise tomba en arrière après l'avoir reçue en pleine figure. Elle se frotta les yeux en se relevant.

« Y a un truc qui pique, dans ta boule ! » lui fit-elle remarquer en faisant partir le sable tant bien que mal.

Distraite, Boule de Miel s'approcha d'elle pour l'aider mais une pensée lui vint soudain:

Nous sommes dans la Tribu du Soleil ! Le sable ne nous fait rien !

Trop tard. Boule Argentée fit une boule de plume mélangée à du sable et la jeune femelle reçut le tout dans sa nuque. Patte d’Or profita de sa surprise pour lui faire un croche-patte, qui l'obligea à tomber en avant et de s'étaler sur le sol.

Néanmoins, elle se releva avec une vitesse incroyable et balança du sable à la figure de Patte d'Or.

Boule Étoilée bondit sur Boule Argentée, mais celui-ci lui fit un croche-patte et elle tomba sur le sol exactement comme Boule de Miel. Lorsque celui-ci vint vers elle, une idée traversa son esprit. Il allait lui sauter dessus quand elle lui cria:

« Attention! Ma mère est derrière toi ! »

Distrait, il tourna la tête et elle en profita pour lui sauter dessus. Malheureusement, il se tourna juste à temps pour l'attaquer de front et la plaquer au sol. Ne sachant que faire, Boule de Miel se servit de ses pattes arrière comme un ressort et elle les lui balança en pleine figure pour qu'il lâche prise.

Il roula dans le sable mouillé et partit en retrait, vaincu.

Soudain, Boule de Miel sentit la présence de Patte D'argent derrière elle. Avec un rapide mouvement, elle se retourna et lui fit une balayette pour qu'elle tombe. Et c'est ce qu'elle fit. En grognant, elle se releva et s'avoua vaincue elle aussi.

« Tu ne m'auras pas ! » lança Petite Perle en se jetant sur Boule de Miel.

La petite chatte blanche esquiva sans difficultés son attaque et Petite Perle tomba au sol. Aussitôt, elle se releva et attaqua de nouveau. Boule de Miel esquiva encore. Elle reprit la même attaque plusieurs fois de suite, sans succès.

« T'es forte ! » remarqua-t-elle. « Mais tu n'arrêtes pas de te défendre ! »

Elle n'avait pas tort. Ce n'était pas le tout de se défendre. Il fallait savoir aussi attaquer.

« D'accord ! Je vais faire de mon mieux. C'est parti ! » lança Boule de Miel en attendant qu'elle se jette sur elle.

Elle se lança plus rapidement que Boule de Miel ne l'eut cru. Sa mère lui avait expliqué comment fonctionnait de grands animaux qu'on appelait « chevaux ». Elle fit comme eux, c'est à dire qu'elle repoussa Petite Perle grâce à ses pattes arrière, qu'elle avait dressées. Elle tomba une fois de plus sur le sol. Boule de Miel en profita pour se jeter sur elle et la maintenir au sol.

« C'est bon, t'as gagné. » grommela son amie.

Il lui restait sa sœur et Patte d'Or. Elle se doutait que cela allait être plus difficile, vu qu'ils avaient observé attentivement mes mouvements d'attaque et de défense.

Ce fut Boule Étoilée qui vint en premier. Elle ne se jeta pas sur sa sœur. Simplement, elle marcha doucement et lorsqu'elle fut à sa hauteur, elle lui donna un coup de patte dans la figure. Néanmoins, Boule de Miel réussit à l'éviter. Boule Étoilée lui fit ensuite une balayette, que sa sœur esquiva en sautant par-dessus. Profitant de son saut, elle bondit sur elle et la plaqua au sol, ses pattes sur sa gorge. Elle renifla de mépris et finit par s'avouer vaincue après plusieurs tentatives de se libérer.

Patte d’Or la regarda droit dans les yeux d'un air de défi. Il s'avança et Patte d'Argent lança:

– Allez, Patte d’'Or ! Venge-nous ! »

Il fallait que Boule de Miel se concentre. Dans un vrai combat, ce n'était pas de la rigolade. C'était bien pire. Coups de crocs, de griffes, et plein de sang. Elle se rappelait tout de même qu'elle n'était qu'un chaton.

Patte d'Or s'avança vers elle comme Boule Étoilée, sauf qu'il lui fit une balayette, qui avait presque réussit à faire perdre l'équilibre de la petite chatte. Profitant de son désavantage, il lança des coups de pattes répétitifs. Elle fit une parade au-dessus de sa tête pour s'assurer de ne pas être touchée, et surtout, de ne pas être maintenue au sol. Elle se releva rapidement. Patte d'Or s'élança alors vers elle. Le chaton se mit de côté et lui fit un croche-patte. Elle allait le clouer au sol lorsqu'il lui donna un coup de patte violent en pleine figure.

Ça faisait mal ! Mais Boule de Miel se disait qu'une vraie bataille était bien plus que des petits coups de pattes.

« Ben alors Boule de Miel, on abandonne ? la défia Patte d'Or.

– Jamais! Jamais je n'abandonnerais, tu m'entends ! » piailla-t-elle, incapable d'abandonner quoi que ce soit.

Mais c'est ce qui miaula ensuite qui la paralysa:

« Ça, tu le tiens de ton père, pas vrai ? »

A l'évidence, c'était pour la piéger. Pour la déstabiliser. Néanmoins, elle continua à lui faire croire qu'elle était paralysée, et il s'élança vers elle, toutes griffes dehors.

Boule de Miel sauta sur son dos et le cloua au sol une deuxième fois. Puis, elle saisit son cou.

– Je t'ai eu, rends-toi maintenant si tu veux t'en sortir vivant, fanfaronna-t-elle comme si c'était un vrai ennemi.

– Bravo Boule de Miel ! Tu seras une guerrière fantastique ! » miaula une voix derrière elle.

Néanmoins, elle ne se retourna pas. Elle attendait que Patte d'Or se rende.

« Pauvre petite Boule de Miel ! Mon père n'est pas décédé, lui, au moins, lâcha Patte D'or.

– Rends-toi, misérable petite créature ou tu vas rester ta vie aplati comme un demi-roc ! » rétorqua le chaton.

Il grogna de mépris et, enfin, il s'avoua vaincu.

« Pluie de Plumes, Boule de Miel est formidable ! Te rends-tu compte ? Elle a vaincu tous les chatons sans grande difficulté ! » s'exclama encore la voix derrière elle.

Elle se retourna; un chat gris massif la fixait de ses yeux bleu pur.

« Elle est faite pour la vie de guerrière, je le sais. Et je serais toujours à ses côtés. » répondit Pluie de Plumes en ronronnant de plaisir.

– Je lui trouverais un bon mentor », promit le chat gris.

La queue dressée bien haut, Boule de Miel avait plein de questions en tête : Comment devenir un véritable guerrier ? A quel âge pouvait-on commencer l'entraînement ? Était-ce le chef qui choisissait le mentor, ou l'apprenti lui-même? Pourquoi fallait-il attendre un certain temps pour être formé ?

C'était surtout la dernière question qui trônait dans son esprit.

« Lune Ronde, Boule de Miel n'est qu'un chaton encore vulnérable, commenta Pluie de Plumes malgré elle.

– Le temps passe vite », rétorqua celui-ci en sortant de la nuagière.

Boule de Miel bâilla et sa mère l'invita à s'allonger au près d'elle. Dès que le chaton sentit son doux pelage frôler le sien, le sommeil la gagna.

« Bonjour, petite. » miaula une voix dans l'obscurité de son rêve.

Elle cligna des yeux un instant et se dressa sur ses pattes. Comme elle était grande ! Elle avait atteint la taille d'un chat adulte.

« Ça fait bizarre, de grandir d'un seul coup, n'est-ce pas ? reprit la voix.

– Mais...mais qui êtes-vous ? demanda-t-elle, son poil se hérissant.

– Du calme, très chère. Il va falloir apprendre à vivre seule.»

A vivre seule? Que voulait-elle dire par là?

« Pardon ? »

Mais déjà, la silhouette lointaine disparaissait.

« Je reviendrais quand tu auras atteint cette taille, Boule de Miel. Et je t'appellerais par le nom que tu aurais toujours dû avoir.» articula-t-elle avant de disparaître totalement.

Un coup de langue sur la tête la réveilla.

« Debout, ma chérie. C'est l'heure.» miaula Pluie de Plumes en prenant sa fille par la peau du cou.

A côté d'elle, une chatte très belle au pelage doré portait Boule Étoilée entre ses dents. Boule de Miel avait cruellement envie de demander qui était cette chatte, mais elle rappela que sa mère ne pouvait guère répondre.

Elles posèrent les deux sœurs justes devant une lueur blanche vive. A l'intérieur, on pouvait apercevoir des chats qui allaient un peu partout, mais ils finirent par se rendre à un seul endroit, devant ce qui semblait être un promontoire. Là, un chat – il devait être assez vieux, vu sa manière de marcher – sauta sur le promontoire et fit un signe de tête dans la direction de la nuagière. Boule de Miel vit son grand frère et sa grande sœur rentrer les premiers dans la lueur blanche. Elle cligna des yeux un instant, et constata que sa mère et l'autre chatte les dirigeaient dans cette lueur.

Pris de panique, le chaton commença à gigoter dans tous les sens en miaulant de peur.

« N'aie pas peur, Boule de Miel. Tous les guerriers ici présents ne sont pas méchants.» tenta-t-elle de la rassurer.

Mais qu'est-ce qu'elle s'en fichait, de ces guerriers à la noix ! Qu'avaient-ils de si effrayant ? Pourquoi Pluie de Plumes l'encourageait à devenir comme eux, au juste ?

Boule de Miel ferma les yeux et miaula le plus fort possible. Aussitôt, elle sentit que tous les regards se dresser sur elle. Les vibrations du sol lui indiquèrent qu'un guerrier se dirigeait vers elle également.

« Pauvre petite chose, si fragile, si...peureuse ! » se moqua-t-il.

La petite femelle ouvrit les yeux et le regarda d'un air de défi.

« Fureur du Loup! Ce n'est qu'un chaton, elle n'est pas habituée à vous !  feula la belle chatte dorée après avoir reposée Boule Étoilée sur le sol.

– Pluie de Plumes, j'ai une bonne nouvelle pour toi ; un de tes chatons seulement sur les quatre sera peureux, et incapable de se battre.» reprit Fureur du Loup en ignorant la réplique de la chatte dorée.

Pour qui se prenait-il, celui-là ? Boule de Miel brûlait d'envie de lui mettre une raclée.

« N'importe quoi! Pour qui te prends-tu ? » feula Pluie de Plumes.

– On va voir si elle n'est pas peureuse ! » ricana-t-il.

Il arracha de force Boule de Miel à sa mère et l'envoya dans la lumière. Le chaton cligna des yeux, aveuglé par cette lumière intense. Fureur du Loup la balança dans la foule de guerriers. Boule de Miel sentit qu'un chat la saisissait par la nuque avant de l'envoyer dans les airs. Il avait dû la lancer fort, car elle vit la nuagière passer sous ses yeux. Elle était haute dans le ciel. Devant elle se dressait une vallée grande, infinie. Quand elle se retourna, elle vit sa mère, la chatte dorée et d'autres chats la poursuivre avant de disparaître dans les bois.

Curieusement, Boule de Miel n'avait pas peur. Elle pourrait lui clouer le bec, à ce vulgaire chat d’égouts qui portait le nom de Fureur du Loup !

Un peu plus loin, un oiseau blanc aux ailes marron, l'air majestueux, dessinait des cercles dans le ciel. La petite chatte s'immobilisa lorsque le rapace la vit.

Il fondit sur elle. Quand il fut à quelques mètres d'elle, elle le vit replier ses serres puissantes, et recourber également ses griffes acérées.

Il saisit le chaton par la peau du cou. L'espace d'un instant, Boule de Miel ferma les yeux et entendit son cœur battre à tout rompre, ses ailes fouetter l'air dignement. C'est sûr qu'un chat volant dans les airs, ça ne pouvait pas se trouver tous les jours.

En bas, elle apercevait sa mère crier au désespoir en voyant sa fille prise dans les serres de l'aigle.

Pluie de Plumes déploya soudain des ailes gracieuses et s'envola, accompagnées des guerriers et de la chatte dorée.

Ensemble, ils attaquèrent l'aigle sans relâche, mais celui-ci envoya balader Boule de Miel dans les airs à pleine vitesse, si bien que les autres guerriers n'étaient pas assez rapides pour l'attraper.

Après quelques secondes de vol, un grand ravin se dressait devant elle. Sa mère lui avait toujours parlé de la limite de la Tribu des Nuages et celle du Soleil. « Le Grand Ravin se referme un peu plus chaque année », disait-elle.

Par miracle, Boule de Miel ne tomba pas. Elle réussit à s'accrocher à la pierre et à se hisser sur la terre ferme.

La brume l'entourait, et le pire, c'était qu'elle ne se dissipait pas.

Bien pire encore ; elle était du mauvais côté de la frontière. Que devait-elle faire ? Seuls ses ancêtres la guideraient. Elle le savait. Elle croyait en eux.

Il fallait que le félin aille à la Tribu des Nuages. Mais comment faire ? Leur territoire était un vrai labyrinthe de brume. Rares étaient les guerriers qui s'y étaient aventurés, et encore plus rares ceux qui y ont survécu, et qui sont parvenus à pénétrer tout seuls à l'entrée du camp de la Tribu des Nuages.

Boule de Miel se rendit compte que, de toute façon, elle n'avait pas le choix. Elle ne pouvait pas reculer, ou alors elle tombait dans le ravin et c'en était fini d'elle.

Malgré ses pattes engourdies encore toutes petites, elle s'avança dans la brume, espérant trouver un jour le camp de la Tribu des Nuages.

Le chaton avait apparemment acquiers une excellente vue, puisqu'elle voyait à travers la brume. Une question lui vint en tête: comment avait-elle ressentit les vibrations du sol, tout à l'heure, sans même y être? Malheureusement, elle n'avait pas le temps d'y réfléchir.

L'air se faisait quelque peu humide. Le bruit de l'eau parvint à ses oreilles, mais aucune source, rivière, ou lac ne se dressait à ses côtés.

N'écoutant que son courage, Boule de Miel avançait tant bien que mal dans la brume épaisse du territoire de la Tribu des Nuages. Cela faisait bien une heure qu'elle marchait. Sa mère avait dû croire qu'elle était tombée dans le ravin. Sa fille aurait aimé pouvoir la rassurer, lui dire qu'elle était vivante, mais elle ne pouvait pas.

Elle sentit une vague odeur d'un guerrier de la Tribu des Nuages. A côté d'elle, une petite falaise de verdure en pente douce s'étendait loin, très loin.

Soudain, une silhouette de chat apparut. C'était une femelle.

Avec ses dernières forces, Boule de Miel miaula au désespoir et s'écroula sur le sol, exténuée.

La chatte envoya son regard vagabonder au-dessus du chaton, et, quand il s'arrêta enfin sur elle, elle poussa un miaulement de surprise et dévala la pente avec agilité.

« Oh! Pauvre petit chaton, que fais-tu là, tout seul ? » elle la regarda avec pitié. « Même si tu n'es pas de notre tribu, je ne vais sûrement pas te laisser là.» 

Délicatement, elle la saisit par la peau du cou et l'envoya à son camp.

« Cœur de Peine! Où as-tu trouvé ce chaton ? s'exclama une belle chatte au pelage argenté.

– Lune Argentée, je sais que ce chaton n'est pas de notre tribu, mais il faut le réchauffer et le laisser se reposer, s'expliqua-t-elle. 

– Il doit être de la Tribu du Soleil, regarde ses yeux. Il n’y a qu’eux pour avoir des yeux si brillants,  observa-t-elle.

– Oui, je l'ai vu. Il doit n'avoir qu'une éclipse ou moins, à mon avis.»

La présumée Cœur de Peine lâcha Boule de Miel qu'arrivée à une tanière sombre, où des tas d'odeurs différentes, amères pour beaucoup, lui chatouillèrent la truffe. Elle renifla bruyamment pour tenter de les dissiper un peu.

« Ciel Guérisseur, j'ai trouvé ce pauvre chaton sur notre territoire, affamé et exténué.» s'annonça Cœur de Peine à l'entrée.

Dans la pénombre de la grotte, la petite femelle parvint tout de même à distinguer une silhouette peu souple, un peu frêle même, avec une patte à moitié tordue.

« Cœur de Peine, il y a un petit lit de mousse bien chaud et accueillant. Installe le chaton dedans, et va ensuite lui trouver à manger.» ordonna le félin, toujours dissimulé dans l'obscurité.

La chatte crème s'exécuta après avoir déposé délicatement le chaton dans un nid de mousse bien chaud.

Finalement, être un chaton, ça avait du bon ! Boule de Miel était sûre que, même si un apprenti avait franchi la frontière, il se serait fait disputer.

Néanmoins, Pluie de Plumes lui avait raconté un jour que même les chatons pouvaient se faire disputer pour cela. Mais ce n'était pas sa faute, c'était l'aigle qui l'avait envoyé balader.

Ce n'était pas pareil sans Pluie de Plumes pour lui tenir chaud. Ici, il faisait brumeux, voire humide. Ce n'était pas très accueillant.

« Endors-toi, mon petit. On va prévenir la Tribu du Soleil, et elle viendra te chercher tout à l'heure.» l'encouragea le vieux mâle.

Maintenant, Boule de Miel le voyait ; son pelage était argenté tacheté. Dans sa patte à moitié tordue était coincée une écharde.

Elle leva la tête et la secoua, signe qu'elle n'avait nul besoin de dormir ; elle ne le pouvait pas sans sa mère.

« Allons, tu ne te plais pas, ici ? » lui demanda-t-il.

Boule de Miel avait l'impression qu'il voulait la garder éternellement. Ses doutes se confirmèrent lorsqu'il dit à Lune Argentée – qui passait par là – que la brume était trop épaisse pour que les guerriers de la Tribu du Soleil viennent chercher leur chaton aujourd'hui

« Ils risquent de se perdre, c'est trop dangereux. » lui avait-il dit d'un ton neutre, sans aucune trace de réelle inquiétude.

Quoi ? La laisser ici jusqu'à demain ? Il n'en était pas question. Cette lune même, Boule de Miel partirait seule du camp. Sa mère disait toujours que la brume se dissipait presque totalement la nuit, c'est pourquoi les guerriers de la Tribu des Nuages se relayaient pour garder l'entrée du camp.

Quel gâchis de vivre dans la Tribu des Nuages, d'ailleurs ! Il y avait tellement de nuages qu'on ne voyait même plus le soleil éclatant du début de journée. Le chaton se demanda comment ils faisaient pour reconnaître le matin à l'après-midi.

Quand le camp fut totalement plongé dans l'obscurité, elle se retira de son nid, maintenant froid, et guetta la moindre vibration du sol.

Rien.

Avec un minuscule soupir de soulagement, elle sortit de la grotte du soi-disant guérisseur et se réfugia dans un buisson épineux juste à côté. Ses pattes tremblèrent. Quelqu'un s'approchait du buisson.

« Cœur de Peine, on devrait en finir avec ce chaton. C'est un ennemi qui peut devenir très vite puissant, miaula une voix.

– Pourquoi dis-tu cela, Plume de Pigeon ? Ce n'est qu'un chaton, il n'a même pas une éclipse ! s'offusqua celle-ci.

– Un chaton, tout comme un aiglon, grandit, Cœur de Peine. Il devient ensuite très dangereux et combat pour sa tribu contre nous, alors que nous l'avons gentiment hébergé !  rétorqua le mâle blanc.

– Je te rappelle que c'est la règle, de combattre pour sa tribu! Personne n'y échappe, pas même ma meilleure amie qui est pourtant notre ennemie !

– Ce n'est pas juste! Autant l'achever tout de suite, pour son bien et le nôtre !

– Non ! Je suis désolée mais c'est hors de question que je sois soupçonnée de meurtre envers un chaton !

– Tu as juste peur de ça ? Il suffit de rejeter la faute sur les autres et de raconter aux autres tribus que la nôtre nous a chassés !

– Il n'y a pas que ça ! Jamais je ne tuerais un chaton innocent, tu entends ? Jamais ! »

Boule de Miel eut un frisson. Pourquoi Plume de Pigeon la craignait-il ? De toute façon, qui sait ce qu'il deviendra quand elle aurait atteint son âge!

Lorsque Plume de Pigeon entra dans la grotte, Cœur de Peine le ramena par la peau du cou et le supplia:

« Ne fais pas ça, Plume de Pigeon! Je t'en prie, ne lui fais pas de mal !

– Il ne sentira rien, je te le promets. Mieux vaut une mort rapide et sans douleur, plutôt qu'une atroce mort longue et très douloureuse, n'est-ce pas ? »

Sur ces mots, en rejetant Cœur de Peine, il pénétra dans la grotte. Silencieusement, le chaton sortit du buisson et se posta près du tunnel auxiliaire qu'elle avait remarqué la veille. Il fallait qu'elle puisse s'échapper quand il découvrira qu'elle n'était plus là où elle devait se trouver.

Heureusement qu'elle avait quitté la tanière!

Ça ne dura pas longtemps ; Plume de Pigeon poussa un grand cri de rage et Cœur de Peine se mit à pleurer.

« Je te l'avais dit ! Il s'est enfui ! Si ça se trouve, c'était un guerrier déguisé ! Un sorcier ! feula-t-il.

– Il t'a sans doute entendu, espèce de meurtrier au cœur de pierre ! » s'emporta Cœur de Peine.

A ce moment-là, Boule de Miel sortit par le tunnel auxiliaire et déboucha sur un sentier caillouteux.

Elle se mit à courir, courir...jusqu'à son dernier souffle. Là, elle s'écroula et ses paupières se refermèrent doucement.

« Boule de Miel, lève-toi. » lui ordonna quelqu'un dans l'obscurité.

L'intéressée se leva avec peine et regarda les alentours avec peu d'intérêt, s'intéressant plutôt à la voix venue de nul part.

« Reste calme, reste calme, tu ne risques rien, reprit la voix, plus rassurante cette fois.

– Que fais-je donc ici ? Je dois fuir, je dois retrouver ma mère et assister au stupide baptême de mon stupide frère et de ma stupide sœur ! s'offusqua-t-elle.

– Du calme. Ils ne sont pas stupides. Ils t'aiment et s'inquiètent réellement pour toi. Et un baptême n'est pas stupide non plus. Tu comprendras lorsque tu deviendras une apprentie.

– C'est ça ! Mon frère me déteste et ma sœur me prête un rien d'attention pour faire plaisir à notre mère !

– Faux. Si ton frère a un comportement...stupide, comme tu le dis, c'est parce qu'il est jaloux que Pluie de Plumes s'occupe constamment de toi. Et ta sœur n'ose pas montrer tout l'amour qu'elle te porte, de peur d'offusquer son frère.»

– Qui vous l'a dit, d'abord ? Vous ne savez absolument rien de notre vie !

« Bien sûr que si. Nous vous avons offert la vie que vous vivez aujourd'hui. Tous les chats qui vivent aujourd'hui sont bien chanceux, tu sais. »

Un flash blanc faillit la réveiller, mais elle voulait en savoir plus.

« Ça ne sert à rien de vouloir me réveiller. Je suis résistante, vous savez, lança-t-elle.

– Je le sais. Malheureusement pour toi, ce ne sera pas suffisant .»

Le flash se fit plus lumineux, et Boule de Miel finit par se réveiller après avoir lutté de toutes ses forces.

« Pourquoi ? Pourquoi être toujours aussi mystérieux, hein ? Pourquoi nous cachez-vous tant de choses que vous nous dites seulement quand on est morts ? » hurla-t-elle au ciel, furieuse.

Elle savait que ça ne servait strictement à rien de hurler comme une folle, mais elle s'en fichait complètement.

La petite chatte poursuivit sa route; pour une fois, le ciel dégagé voulait bien montrer quelques taches roses de l'aube.

Après une ou deux heures de marche épuisante, le Grand Ravin se dressait à présent devant elle. Une falaise escarpée l'entourait à demi. Heureusement, le passage était assez large pour que Boule de Miel puisse passer. Un chat adulte serait trop grand et trop lourd pour passer.

Elle avait une sacrée chance.

Profitant de cette chance, elle grimpa le long de la falaise, et tâcha de ne pas regarder en bas.

Une fois en haut, elle longea le ravin et atterrit du bon côté de la frontière.

Le sable chaud du désert de la Tribu du Soleil chatouilla gentiment ses pattes engourdies.

Boule de Miel se roula dedans, -pour se réchauffer et ne pas faire de mauvaises rencontres- et reprit sa route. Des cactus aux formes diverses lui indiquaient presque le chemin; sa mère disait de suivre le soleil, et comme les cactus d'ici étaient face au soleil, c'était plus facile de retrouver son chemin.

C'était en quelque sorte la boussole du territoire de la Tribu du Soleil. Évidemment, les autres tribus ne le savaient pas.

Le soleil chauffait comme il pouvait, mais, comme Boule de Miel était une guerrière de la Tribu du Soleil, elle ne sentait absolument rien – seule l'humidité pouvait les vaincre – et elle avait en plus un excellent camouflage, qu'elle enlèverait une fois arrivée à sa tribu.

L'air se réchauffa encore et des pierres lumineuses lui ouvrirent le chemin.

Elle était enfin à l'entrée du camp. Elle s'ébroua et rassembla ses dernières forces pour courir à pleine vitesse jusqu'à la nuagière.

Seulement, elle se tordit une patte en route; elle se retrouva en train de rouler dans le sable, en bousculant tous les guerriers rassemblés, une fois de plus, près du promontoire.

En chemin – en ignorant tous les regards moqueurs et curieux – Boule de Miel aperçut sa mère la regarder avec espoir, se demandant sans doute si cette boule de poil pleine de sable était la sienne.

Le chaton heurta un caillou, vola un instant dans les airs et retomba tête la première dans la sable.

Fureur du Loup le saisit par le bout de la queue en riant;

« Regardez-moi ça ! Qui est-ce ? Un pauvre petit chaton de la Tribu des Nuages peut-être ? » se moqua-t-il méchamment.

Lune Ronde sauta du promontoire.

« Si c'est le cas, alors lâche-le immédiatement. Nous devons le ramener à son territoire. » ordonna-t-il d'un ton ferme.

A cet instant, Pluie de Plumes baissa la tête et se retourna, ne prêtant plus attention à sa fille.

« Lâche-moi ! Je suis Boule de Miel ! piailla la petite chatte.

– Qu'est-ce que t'as, toi ? T'as faim ? T'as soif ? T'as...chaud ? » se moqua encore Queue de Loup en l'envoyant rouler dans la poussière.

Elle n'eut même pas le temps de se relever que la guérisseuse la saisissait par la peau du cou.

« Si c'est comme ça, je m'en charge ! » déclara-t-elle d'un ton étonnement sec.

Lorsqu'elle posa Boule de Miel dans un nid de plumes humide et froid, celle-ci eut un sursaut, puisque les guerriers de la Tribu du Soleil détestent l'humidité.

« Alors quoi ? Cela ne te plait pas ? Nous n'avons pas de mousse, ici. »

Le chaton s'ébroua pour lui montrer qu'elle n'était pas une guerrière de la Tribu des Nuages.

« Ça alors ! Mais c'est...Boule de Miel ? » s'exclama-t-elle, assez fort pour que Pluie de Plumes ne se retourne et n'accoure vers le cri.

Elle poussa la guérisseuse et enroula sa fille autour d'elle à l'aide de sa queue après s'être assise.

« C'est toi, ma chérie ! Tu as retrouvé le chemin toute seule ! Je suis si contente, et si fière de toi ! » s'exclama-t-elle, ravie.

Puis, elle se tourna vers Fureur du Loup.

« Ben alors, Fureur du Loup? On n’a plus rien à reprocher à ma chère fille ? » lança-t-elle, amère.

– Tss...Si ça se trouve, c'est l'aigle lui-même qui l'a ramenée ! Il n'était pas difficile qu'elle retrouve son chemin, après ça.»

Boule de Miel réussit à se dégager de l'étreinte de sa mère, s'approcha de Fureur du Loup et lui fila une baffe en pleine figure. Celui-ci feula et sortit les griffes.

– Fureur du Loup ! Pas de violence envers les chatons, ou bien tu seras de corvée pour les anciens ! le gronda Lune Ronde.

– Elle m'a frappée ! rétorqua-t-il.

– Oh, pauvre petit guerrier, il a eu mal ? se moqua Boule de Glace derrière lui.

– C'est bon ! » il se tourna vers Boule de Miel. « Tu verras, quand tu seras apprentie, de quel bois je me chauffe ! »

Boule de Glace eut un rire nerveux. Sa sœur riait aussi.

« C'est ça ! Marrez-vous ! » grogna Fureur du Loup, la queue battante.

Pluie de Plumes emmena sa fille à l'assemblée de chats et la posa délicatement au près d'elle.

« Ne bouge pas ma chérie, d'accord ? Si quelqu'un t'embête, tu viendras me voir. » miaula-t-elle doucement.

De toute façon, elle n'avait pas l'intention de bouger. Boule Étoilée s'assit à côté de sa sœur, et la chatte dorée se plaça à côté de Pluie de Plumes.

« Pluie de Plume, pendant que tu présenteras les nouveaux novices, je peux m'occuper de tes deux filles ? lui demanda-t-elle.

– Oui, ce serait bien. Je commençais tout juste à me poser la question, à dire vrai… »

Le silence se fit. Le grand mâle blanc regarda Pluie de Plumes, Boule de Glace et Boule Ailée.

« Aujourd'hui est un grand jour. Nous accueillons deux nouveaux novices. » commença-t-il.

Boule de Miel en eut presque le souffle coupé quand elle se rendit compte qu'un jour elle serait, elle aussi, baptisée novice.

« Deux chatons, Boule de Glace et Boule Ailée, sont prêts à rejoindre le rang des novices. Qu'ils se lèvent, eux et leur mère.»

Comme si c'était un signal – ce qui était peut-être le cas, après tout – Pluie de Plumes, suivie de ses plus grands chatons, se leva, la queue dressée le plus haut possible. Tous avaient la fourrure lustrée de la pointe des moustaches jusqu'au dernier poil de la queue.

Lune Ronde leva une patte.

« En tant que chef de la Tribu du Soleil, je présente à la Tribu de la Lune ces deux chatons et lui miaule qu'ils sont prêts à rejoindre le rang des novices. »

Ils semblaient attendre quelque chose en regardant le ciel. Et certains guerriers qui disaient qu'il ne suffisait pas de lever les yeux au ciel pour avoir une réponse quelconque...

Durant quelques secondes, l'assemblée semblait retenir son souffle. Une bourrasque de Feuillage s'interposa, et tous soupirèrent de soulagement.

Lune Ronde brisa le silence tel un fouet:

« Étant donné que la Tribu de la Lune n'y voit pas d'objection, j'ai une question, Boule de Glace et Boule Ailée ; jurez-vous de protéger la Tribu pour toujours jusqu'à votre dernier souffle? Et même de donner votre vie pour elle, si nécessaire ?

– Oui, je le promets, répondirent-ils parfaitement en même temps.

– Alors, par la permission de la Tribu de la Lune et votre parole, vous vous appellerez désormais Feuillage Glacé et Feuillage Ailé. Soyez forts, et n'abandonnez jamais. » conclut-il.

Boule de Miel garda le silence, devinant que le baptême n'était pas terminé.

« Glace d'Ébène, tu seras désormais le mentor de Feuillage Glacé jusqu'à son baptême de guerrier. » annonça Lune Ronde.

Le guerrier noir ébène se leva et trempa sa patte dans de l'encre noire assez spéciale. Feuillage Glacé fit de même et ils posèrent chacun leur patte sur l'épaule de l'autre.

Cela fait, le meneur reprit:

« Œil de Chouette, tu seras désormais le nouveau mentor de Feuillage Ailé jusqu'à son baptême de guerrière.»

Elles firent la même chose que Glace d'Ébène et Feuillage Glacé, avec une expression du visage neutre.

D'un coup, Boule de Miel poussa un énorme cri de joie. L'espace d'une seconde, tout le monde la regardait d'un air effaré et la seconde qui suivit, ils se mirent tous à scander les nouveaux noms des nouveaux novices.

Le chaton rentra seul à la nuagière. Elle s'immobilisa et poussa un énorme cri d'horreur.

Un vautour, qui faisait bien trois fois la taille de sa mère, tenait entre ses serres de très jeunes chatons.

Il la regarda avec envie puis, observa ses prises. Il finit par foncer droit sur elle; elle comprit alors qu'il voulait l'attraper à l'aide de son bec.

Un réflexe fit sauter Boule de Miel par-dessus le volatile. Celui-ci revint à la charge deux ou trois fois avant d'abandonner, car des guerriers se dirigeaient droit vers lui, griffes sorties.

Elle aperçut sa mère discuter avec la chatte dorée. Elles ne devaient sans doute pas la voir.

Le chaton regarda à l'intérieur de la nuagière: une jolie chatte gris perle gisait sur le sol, inerte. Elle s'approcha doucement. Ses pattes posèrent soudain sur un liquide visqueux.

Du sang !

Horrifiée, la petite chatte recula de quelques pas en regardant la pauvre femelle étalée sur une flaque de son propre sang.

« Ne...ne pars pas...je t'en prie...appelle Étoile guérisseuse...» miaula-t-elle faiblement.

Quelque chose disait à Boule de Miel que cela ne servirait à rien. La pauvre reine gris perle était condamnée.

« Ça...ça ne servira...à rien... respire un bon coup, ça va aller...du moins, pour aller jusqu'à la Tribu de la Lune, lui rétorqua-t-elle en versant une larme.

– Tu es...intelligente, et...et si gentille...» répondit-elle en fermant les yeux.

La respiration sifflante, elle soupira longuement.

Boule de Miel s'avança vers elle et constata qu'elle avait rendu son dernier soupir. Elle se coucha au près d'elle et pleura doucement contre sa fourrure.

C'est à ce moment qu'elle se rendit compte qu'enfin, les autres pouvaient la comprendre. Plus de gémissements plaintifs que poussent un nouveau-né, plus de moqueries à son égard.

Néanmoins, pendant le baptême, sa mère l'avait toujours entendue gémir au lieu de parler correctement.

Boule de Miel se rendit compte que la chatte gris perle lui avait accordé la voix.

Elle éclata en sanglots, de joie et de tristesse, avant de s'évanouir soudainement.

Les étoiles l'entourèrent. La défunte chatte grise se tenait devant elle, comme si elle avait retrouvé toute sa santé d'un seul coup.

« Bonjour, Boule de Miel. Je suis Fleur d’Argent, et j'étais chargée de protéger les petits de Feuille d’Or, dit-elle d'un ton chaleureux.

– Feuille d’Or ? La chatte dorée qui est souvent aux côtés de Pluie de Plumes ? demanda Boule de Miel.

– Oui. Dis-lui que tu m'as vue. Je te dois beaucoup.

– En quoi t'ai-je aidée? Au contraire, tu dois me détester, puisque je t'ai laissée mourir.

– Non, pas du tout. »

Le chaton inclina légèrement la tête de côté en l'interrogeant du regard.

– Décidément, tu n'as rien compris. Si je te dois tant, c'est parce que tu m'as enlevé toute cette souffrance atroce qui m'encerclait sans cesse, expliqua-t-elle.

– Si seulement le vautour n'était jamais arrivé...

– Le mal est fait, et on y peut rien. Dis à Feuille d’Or qu'il est inutile qu'elle recherche ses chatons. Pour tout te dire, elle ne les retrouvera jamais.»

La petite chatte sursauta.

« Mais, mais c'est injuste ! Pourquoi lui confisquez-vous ses chatons à vie ?!

– La vie est injuste. Tu veux que je te dise d'où nous tirons notre pouvoir ? Eh bien nous le tirons de vous.

– De nous ? Comment ça ? Vous drainez notre énergie ?!

– Mais non, voyons ! C'est tout simplement parce que vous croyez en nous. Si vous ne croyez plus en nous, nous ne sommes plus là. Et c'est cette excuse qu'utilisent les non-croyants.

– En fait, je ne crois pas vraiment en vous, vous savez. Pour moi, au début, ce n'était qu'une histoire que l'on raconte aux chatons pour qu'ils ne fassent aucun cauchemar.

– Oh, mais cela vient tout seul. Les vrais croyants sont ceux comme toi. C'est à dire qu'ils ne savent pas s'il faut y croire ou non. Certains pensent que ce sont des hallucinations. D'autres pensent que leur cerveau invente notre image pour les rassurer. »

Boule de Miel fixa ses pattes, ne sachant que dire.

« Tu sais, Boule de Miel, que je te remercie du fond du cœur. La Tribu de la Lune n'a pas de message à vous faire passer. Souviens-t’ en. »

Elle réveilla, ses yeux éblouis par la lumière qui pénétrait dans la nuagière.

Le nid de sa mère était vide, aussi la jeune chatte dorée veillait sur Boule Étoilée et Boule de Miel.

« Où est partie Pluie de Plumes ? »voulut savoir Boule de Miel.

– Lune Ronde l'a autorisée à partir avec la patrouille de l'aube. Elle ne devrait plus tarder, à présent. » répondit-elle, comme si le fait que Boule de Miel puisse subitement parler ne l’étonnait pas du tout.

Des miaulements d'effroi parvinrent du dehors.

« Feuille d’Or, sais-tu pourquoi il y a tant de boucan dehors ? Mes petits s'en plaignent ! s'offusqua une belle chatte rousse.

– Non, mais je vais aller voir. » répondit-elle en sortant.

Le soir, les yeux de Boule de Miel étaient remplis de larmes. Pourquoi ? Parce que Feuille D'or lui avait raconté que Pluie de Plumes avait été kidnappée par une sorte d'aigle en acier. Elle avait fait promettre au chaton de le sortir dehors, à minuit, avec les autres guerriers, pour qu'elle puisse observer la Voûte Céleste, c'est à dire le lieu où leurs ancêtres se réunissent.

« Elle est peut-être parmi eux.» avait-elle dit.

Boule Étoilée avait le droit de venir également. Boule de Miel posa sa tête contre ses pattes avant et fixa un endroit quelconque, les yeux dans le vague.

Car elle était à présent orpheline. Seule Feuille d’Or avait l'autorisation de veiller sur elle, sous les ordres de Pluie de Plumes, avant qu'elle ne soit faite kidnappée.

« C'est l'heure, mes chéries. » murmura doucement Feuille d’Or.

Avec Boule Étoilée, Boule de Miel suivit Feuille d’Or et ensemble, elles se couchèrent sur le sol en restant fixer la Voûte Céleste, tout comme les autres guerriers.

[suite dans le chapitre 2. Vous avez aimé ? Faites-moi partager vos avis s'il vous plaît :) ]


Dernière édition par Souvenir d'Été le Ven 21 Juin - 13:13, édité 1 fois
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J'aime beaucoup ton style d'écriture !! C'est très bien écrit je trouve, et j'ai hâte de lira la suite !!
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Merci ! :D
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Ah bah désolée, moi, j'suis honnête ... J'ai pas aimée ... J'AI ADOREE !!!!!! *w*
LA SUITE! LA SUITE! 8D
(Veuillez m'excusez de cette humour noir bien pourri ... xP)
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Souvenir d'Été
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Apprenti ou Mentor : Qu'est-ce que c'est encore ce truc bidon qu'ont inventé ces stupides chats de Clans ?

Amour : Croyez-moi, ça ne risque pas d'arriver !

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MessageSujet: Re: Les Tribus des Cieux - extrait   Les Tribus des Cieux - extrait EmptyVen 21 Juin - 13:11

Je poste la suite ? 8)
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MessageSujet: Re: Les Tribus des Cieux - extrait   Les Tribus des Cieux - extrait EmptySam 22 Juin - 19:15

OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII
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MessageSujet: Re: Les Tribus des Cieux - extrait   Les Tribus des Cieux - extrait EmptyMer 26 Juin - 5:05

D'acc ! [désolée du retard ! xD]

♣Chapitre 2:♣

Le jour de leur baptême, Boule de Miel et Boule Étoilée furent prêtes. Feuille d’Or leur avait fait une toilette surprenante; jamais on n'avait vu pareil pelage. Fureur du Loup fit quelques pas vers elles.
« Salut, la peureuse. Un jour, avec ta queue et tes pattes, tu te feras piquer sévèrement par les abeilles, tu sais ! » nargua-t-il à l'attention de Boule de Miel.
L'intéressée serra les dents et regarda ailleurs pour éviter de céder à sa provocation.
« Sale trouillarde. »
Boule de Miel l’ignora complètement et suivit sa sœur.
Feuille d’Or vint s'installer à côté de Boule Étoilée. Le corps tout entier de Boule de Miel tremblait à l'idée d'être enfin baptisée novice et de quitter enfin la nuagière.
Mais le mieux, c'était que les autres chatons étaient en âge d'être baptisés, eux aussi. Encore quelques jours d'attente seulement et ils s'entraîneraient avec elles.
Une fois que Lune Ronde les aient appelées, la nouvelle novice était surexcitée.
« A présent, promettez-vous de rester fidèles à la tribu et de lui donner votre vie pour elle, si nécessaire ? » demanda-t-il.
Boule de Miel ravala sa salive, et sa sœur et elles jurèrent de rester fidèles, quoi qu'il en coûte.
« Alors avec l'accord de la Tribu de la Lune et votre parole, vous vous appellerez désormais Feuillage de Miel et Feuillage Étoilé. Soyez fortes et n'abandonnez jamais. » termina le vieux meneur.
Avant que les autres ne puissent brailler leur nouveau nom, Lune Ronde dirigea son regard sur une guerrière au pelage couleur sable.
« Grain de Sable, tu seras désormais le mentor de Feuillage Étoilé jusqu'à son baptême de guerrière. » annonça-t-il.
Feuillage Étoilé descendit du promontoire tremper sa patte dans de l'encre noire, attendit son nouveau mentor, et toutes deux se posèrent une patte sur l'épaule de l'autre.
« Serre d'Aigle, tu seras désormais le nouveau mentor de Feuillage de Miel jusqu'à son baptême de guerrière. » reprit le vieux meneur.
Agilement, la nouvelle novice sauta du promontoire et trempa sa patte dans l'encre noire. Son mentor lui lança un regard sévère avant de tremper la sienne dans le liquide noir.
Feuillage de Miel posa sa patte sur l'épaule de son nouveau mentor, et il fit de même après un court instant d'hésitation.
C'est à ce moment que Feuille d’Or hurla leurs nouveaux noms et que tous les guerriers les hurlèrent à sa suite. C'était comme si le temps s'arrêtait.
Et là, l'apprentie sut qu'il se passait quelque chose d'anormal. Les images des guerriers qui sautaient de joie et hurlaient leurs noms passaient au ralentit sous ses yeux, du moins jusqu'à ce que Feuillage Étoilé posa une patte sur son épaule comme pour la réveiller.
« Tu te rends compte ? On est enfin devenues des apprenties ! Fini la nuagière ! s'exclama-t-elle, aux anges.
– Oui, c'est vraiment super...» répondit sa sœur sans grand enthousiasme.
Feuillage Étoilé faillit sursauter.
« Et dire que tu étais surexcitée tout à l'heure ! » elle prit un air plus sérieux. « Quelque chose ne va pas, on dirait.
– Je ne sais pas trop. J'ai l'impression que quelque chose est passé sous nos yeux sans que l'on s'en soit aperçues...»
Qu'est-ce que cela pouvait bien être?
Elle prit un air gêné.
– Feuillage de Miel...ce n'est tout de même pas à cause de la mort de Fleur d'Argent ? »demanda-t-elle.
L'intéressée lança un regard triste vers la nuagière. Était-ce cela qui la troublait ? Peut-être.
« Il y a peut-être un peu de ça. Mais, quelque chose me dit qu'il y a un problème...
– Quel genre de problème ?
– Ça ne vient pas d'ici. Je le sens. »
Une pensée éclaira son esprit un instant. Elle n'eut pas le temps d'en informer sa sœur, car Feuille d’Or se dirigeait vers elles.
« Félicitations, toutes les deux! Vous méritez grandement d'êtres baptisées novices ! » les félicita-t-elle.
Que pensait donc Feuille d’Or en miaulant cela ? Pourquoi méritaient-elles grandement d'êtres baptisées novices ? Feuillage de Miel avait repéré quelque chose d’anormal dans le ton de sa voix.
« Pourquoi grandement, Feuille d'Or ? Nous n'avons pas fait d'acte héroïque ou un truc dans le genre, si ? demanda-t-elle aimablement, avec tout de même une pointe de curiosité.
– Pardon ? ...oh, ne faites pas attention à ce que je viens de dire. Je pensais tout haut, à vrai dire.
– Que ce soit penser ou miauler tout haut, cela revient au même ! s'offusqua-t-elle.
– Non non, je t'assure, Feuillage de Miel, que je ne voulais pas miauler cela. C'est venu...tout seul.»
Avec un air pensif, elle rejoignit ses amies.
Une fois que les nouvelles apprenties furent félicitées par tant de guerriers, elles purent commencer l'entraînement.
Eh oui, un entraînement. C'est pourquoi Lune Ronde faisait toujours les baptêmes tôt le matin pour que les nouveaux novices puissent s'entraîner jusqu'à midi.
« Nous allons commencer sur un terrain facile ; les sables mouvants. L'ennemi est piégé en vous regardant bouger de gauche à droite, et il s'enfonce profondément dans le sable avant d'être ramené à sa tribu, miaula Serre d'Aigle.
– Très bien. Nous, nous irons près de la rivière de sable. La Tribu de la Pluie sera piégée en regardant cette rivière, car elle ressemble tellement à la leur qui la confonde presque. A ce moment, on peut attaquer l'ennemi avec une technique un peu spéciale, décida Grain de Sable, le mentor de Feuillage Étoilé.
– Mais avant cela, il vous faut gagner endurance, force, vitesse et bien sûr, agilité, reprit Serre d'Aigle, certain de les dégoûter.
– C'est pourquoi vous allez courir sur une bonne dizaine de mètres aller-retour, pendant...disons...neuf rayons de soleil ?
– C'est cela.» confirma le mentor de Feuillage de Miel.
Neuf rayons de soleil! Eh bien, on pouvait dire que ça commençait fort...
Une fois sur le terrain, les autres apprentis suivis de leur mentor apparurent.
« Feuillage de Miel, je présume ? demanda aimablement l'une d'entre eux en l'observant attentivement.
– Exact. Il faut dire que ce n'est pas très difficile à trouver... répondit l'intéressée.
– Je te demande pardon, je n'ai pas entendu la suite. Exact quoi ?
– Non, rien. Oublie ce que j'ai dit.»
La novice dévisagea un instant Feuillage de Miel avant de rejoindre un grand mâle au pelage sombre presque inquiétant. Ses yeux ambrés se plissèrent soudain.
« Alors c'est vous, les nouvelles. Autant vous prévenir tout de suite qu'un entraînement, c'est pas du bavardage avec les autres novices. Vous aurez plusieurs limites entre vous à respecter obligatoirement, miaula-t-il d'une voix inquiétante.
– Vous savez, ce n'est vraiment pas notre intention...» osa rétorquer Feuillage Étoilé d'une toute petite voix.
La tête du grand mâle sombre se tourna soudain vers elle.
« Toi, tu commences déjà à m'énerver. Je t'aurais à l'œil durant l'entraînement. » gronda-t-il. Puis, il recommença à fixer Feuillage de Miel ; « Étant donné que vous êtes sœurs, et donc complices, nous serons dans l'obligation de vous séparer. Il en va de même pour Feuillage de Glace et Feuillage Ailé. »
Qu’en sait-il ? Ce n’est pas à lui de juger les liens de famille ! songea la novice blanche, irritée.
Feuillage Étoilé voulut protester, mais sa sœur la retint juste à temps.
« Et si vous vous avisez de protester nos décisions, ça va mal aller pour vous. » grogna-t-il en voyant la novice mettre une patte sur la bouche de Feuillage Étoilé.
Tandis qu'il s'éloignait, une autre apprentie se dirigea vers Feuillage de Miel.
« Salut, Feuillage de Miel. Moi, c'est Feuillage Blanc, et elle, c'est Feuillage Noir, ma sœur. » se présenta-t-elle gaiement.
La présumée Feuillage Noir ne semblait guère s'intéresser à la nouvelle apprentie.
– Enchantée.» répondit Feuillage de Miel.
L’apprentie l’ignora complètement.
Un miaulement assez fort leur fit comprendre que l'entraînement allait commencer. Chacun avait sa propre ligne de départ tracée dans le sable mouillé.
« Vous irez jusqu'aux deux cactus, au fond là-bas. Et vous reviendrez ici. Dans neuf rayons de soleil, vous devriez faire au moins une bonne dizaine d'allers retours, ordonna Serre d'Aigle.
– Vous devriez en faire une bonne dizaine. Mais si vous bavardez, vous serez pénalisés.» renchérit le grand mâle au pelage sombre, comme pour les effrayer.
Les novices avaient tous leur propre ligne. Les mentors annoncèrent le départ.
Tous les novices partirent si rapidement que le sable brouilla la vue de Feuillage de Miel un instant.
« Eh, Feuillage de Miel ! T'es déjà super rapide pour ce premier entraînement ! » lança Feuillage Noir, qui semblait avoir retrouvé sa langue.
Elle avait raison. Feuillage Blanc et elles étaient toutes les deux en deuxième position ; et cette dernière courait loin devant.
« Ma sœur est très rapide, tu sais ! Elle est imbattable, presque comme moi ! Tu es bien la seule novice à pouvoir courir aussi vite que moi ! » miaula-t-elle ensuite avec un air fier.
L'apprentie lui fit signe de se taire en souriant légèrement, ne voulant pas l'offenser. Inutile de gaspiller sa salive pour se vanter de sa sœur.
Elle semblait vexée un instant, avant de ricaner, et de rire de plus belle.
« Quoi ? lui demanda Feuillage de Miel.
– Tu es trop naïve, Feuillage de Miel! As-tu remarqué que, lorsque je t’ai complimenté, tu t'es mise à courir plus vite ? Eh bien laisse-moi te dire une chose : tu ne feras jamais le poids contre moi ! »ria-t-elle en la dépassant sans aucun problème.
Quelle peste ! se dit-elle en ralentissant un peu pour ne pas finir essoufflée dès le premier aller-retour.
Au dixième aller-retour, six rayons de soleil s'étaient écoulés. Devant Feuillage de Miel, Feuillage Noir semblait commencer à s'essouffler. L'apprentie dut avouer que elle aussi, elle commençait à fatiguer. Tout devant, Feuillage Blanc semblait encore pleine d'énergie.
Une apprentie au pelage noir moucheté, légèrement bleuté, se moqua de Feuillage Noir ;
« Ben alors, Feuillage Noir ? On fatigue déjà ? Et c'est qui qui se vantait d'être imbattable ? »
Feuillage de Miel la foudroya du regard.
« Tu n'as pas à te moquer d'elle comme ça ! » feula-t-elle.
– Non, mais pour qui tu te prends ? Oh, mais c'est Feuillage de Miel ! On dit que t'es plutôt rusée. A ce qui paraît, quand t'étais qu'un chaton minable, t'aurais vaincu tous les autres. Je me trompe ?
– Quelle importance ? Tu n'as pas à te moquer des autres comme cela, je te le répète.
– Ah oui? Et qui va m'en empêcher ? Toi ? Pff...n'y pense pas ! »
Une idée lui vint en tête en voyant des broussailles juste à côté d'elles. Elle lui fit un clin d'œil malicieux.
« Ne t'inquiète pas pour ça, j'ai tout ce qu'il me faut ! »lui miaula-t-elle.
Sous son air surpris, elle courut vers Feuillage Noir.
– Écoute-moi, Feuillage Noir. Tu vois les broussailles, là-bas ? A mon signal, on sautera dedans.
– Mais enfin, tu as perdu la raison ou quoi? Nos mentors nous surveillent, je te rappelle !
– Justement.»
Puis, n'attendant pas de réponse de sa part, Feuillage de Miel se dirigea vers la novice au pelage bleuté.
« Je parie que tu n'es pas capable de sauter dans les buissons juste à côté de toi !
– Pardon ?! Tu me prends pour une mauviette ou quoi ?! Bien sûr que j'en suis capable ! Regarde !»
Aussitôt, elle sauta dans les buissons. Parfait. Il ne lui restait plus qu'à donner le signal à Feuillage Noir.
« On y va, Feuillage Noir ! Fais ce que je te dis, et tout ira bien !
– Euh...d'accord, mais tu me diras pourquoi Feuillage de Plumes a sauté brusquement dedans, d'acc ? »
– Promis. »
Ensemble, elles sautèrent dans les buissons. Feuillage de Plumes était étendue sur le sol, une écharde dans sa patte.
« Aidez-moi ! Ça pique ! les supplia-t-elle.
– D'accord, mais promets-moi de ne plus te moquer des autres. » répondit l'apprentie blanche.
Elle feula un instant avant de gémir à nouveau.
« Et promets-nous aussi de ne rien dire à nos mentors, ni à qui que ce soit, compris ? » tonna Feuillage Noir.
– Mais...mais je ne peux pas faire ces promesses ! protesta-t-elle.
– Tu veux qu'on t'enlève cette épine de ta patte, oui ou non ? gronda Feuillage Noir.
– OK, OK ! Je fais ces promesses, et je les tiendrais, promis ! » céda-t-elle.
Feuillage de Miel réussit à enlever l'épine de sa patte sans lui faire mal, et sans rencontrer de difficultés.
Son mentor surgit soudain des buissons.
« Eh ! Mais qu'est-ce que vous faites tous là ? La sieste ? feula-t-il, visiblement hors de lui.
– Non, pas du tout. C'est juste que Feuillage de Plumes a rencontré une épine dans son chemin, et elle a bondit de douleur jusqu'ici. Nous, on l'a vue et on a tout de suite accouru. » répondit la novice avec calme, avant que Feuillage Noir ne puisse dire un mot.
L'expression du visage de Serre d'Aigle se radoucit.
– C'est très bien, Feuillage de Miel et Feuillage Noir. Heureusement que vous l'avez vue. Avez-vous réussi à enlever cette épine ?
– Oui, elle va mieux, grogna Feuillage Noir, peu satisfaite de l'explication des faits de Feuillage de Miel.
– Pour vous récompenser, votre course s'arrêtera là. Combien d'allers retours avez-vous faits ?
– On a toutes les deux fait dix allers retours, et Feuillage de Plumes aussi. » répondit poliment son apprentie.
Il semblait satisfait.
– C'est très bien pour un début, Feuillage de Miel ! »puis, il se tourna vers les deux autres novices. « Quant à vous, je suis déçu. Vous auriez dû faire au moins vingt aller-retour.»
Elles en restèrent bouche bée.
« Mais non, je rigole! Vous avez très bien couru. » plaisanta-t-il.
Le grand mâle au pelage sombre surgit des buissons peu après.
« Tu les as eues, Serre d'Aigle ! Parfait. Maintenant, vous allez courir cinq rayons de soleil supplémentaires, à partir du début, bien sûr. Ce qui vous fera quinze rayons de soleil à courir, gronda-t-il, menaçant.
– Je t'explique la situation, Vision du Futur. Elles ont fait un acte héroïque pour sauver leur amie. » l'interrompit Serre d'Aigle, avant que le mâle menaçant donne un coup de patte aux apprenties en guise de correction.
Une fois que Vision du Futur su ce qu'elles avaient fait – du moins, ce qu'elles ont raconté pour ne pas se faire punir –, il grogna un peu et maugréa un petit « bravo, bien joué »sans enthousiasme. A croire que ça le tuait de dire un truc pareil.
Il les emmena au camp, pour expliquer la situation à Lune Ronde. Il voulait sans doute prendre une décision.
« Vision du Futur, mais que...?»
– Feuillage Noir et Feuillage de Miel ont sauvé Feuillage de Plumes. Elles méritent de prendre un peu de repos, tu ne crois pas ? »  
Cela faisait bien la première fois que Feuillage de Miel l’entendait parler si aimablement. Avait-il un côté caché, comme la lune?
« Mais enfin, Vision du Futur ! Tu ne peux pas te permettre d'arrêter leur entraînement pour aujourd'hui ! Combien d'allers retours ont-elles parcouru ? Dans combien d'arbres ont-elles grimpé ? Combien de longueurs ont-elles parcourues ? Combien de coups ont-elles réussi pour décourager l'ennemi ? Ça n'a aucun sens ! s'énerva le meneur.
– Je te rappelle que c'est le premier entraînement de Feuillage de Miel. Pour les autres, elles peuvent y retourner, si tu le désires.
– Hmm...Soit. », accepta-t-il, presque à contrecœur. « Feuillage de Miel est autorisée à rester ici. Feuillage de Plumes également, car c'est la victime, en quelque sorte. Par contre, Feuillage Noir y retourne immédiatement.
– Mais, j'ai moi aussi sauvé Feuillage de Plumes ! Je devrais rester ici, moi aussi ! » protesta aussitôt la novice, bien déterminée à convaincre le meneur qu'elle méritait de rester au camp.
Les poils de Lune Ronde se dressèrent.
« Ah, et qu'as-tu fait, au juste ? De quoi Feuillage de Plumes souffrait-elle ? Ça n'avait pas l'air si terrible, puisqu'elle m'a l'air en pleine forme, miaula-t-il soudain d'un ton inquiétant, qui fit presque sursauter Feuillage de Miel.
– Elle avait une épine coincée dans sa patte. Cela s'est aggravé, puisqu'elle a couru plusieurs mètres avant que l'épine ne s'enfonce plus profondément. C'est là qu'elle a sauté de douleur jusqu'aux buissons, répondit Feuillage de Miel à la place de la novice.
– Donc, si je résume, Feuillage Noir a enlevé cette épine. » soudain, il se tourna vers la chatte blanche et miel d'un vif mouvement, et la foudroya du regard. « Et toi, du coup? Tu n'as rien fait, si je comprends bien votre histoire ! »
La jeune novice savait où il voulait en venir. Elle était prête à y retourner. C'était ce qu'elle désirait le plus entre aller là-bas et s'ennuyer à mourir ici.
« Disons que...c'est moi qui l'ai enlevé. Mais Feuillage Noir a fait le plus gros. Je devrais retourner m'entraîner, et Feuillage Noir et Feuillage de Plumes devraient rester là. Elles le méritent, vous savez. » répondit-elle d'un ton très calme, ne voulant pas offenser le meneur.
Il réfléchit quelques instants.
« Feuillage Noir n'a absolument rien fait, pour tout vous dire. Elle n'a fait que regarder Feuillage de Miel m'enlever cette épine profondément enfoncée. En fait, quand Feuillage de Miel a sauté dans les buissons à mon secours, Feuillage Noir a profité de cette occasion pour la suivre, en pensant qu'elle pourrait rater le reste de l'entraînement. » expliqua la chatte noir moucheté faisant un clin d'œil à sa sauveuse.
Mais qu'est-ce que tout cela signifie ? Feuillage de Plumes doit certainement en avoir contre Feuillage Noir pour défendre ma cause ! songea Feuillage de Miel.
« Oh, je vois ! Feuillage Noir est une feignante qui ne pense qu'à roupiller à longueur de journée ! Et dire que j'allais renvoyer Feuillage de Miel à l'entraînement ! Puisque c'est comme ça, Vision du Futur, ramène immédiatement Feuillage Noir à l'entraînement, et ajoute-lui trois rayons de soleil de plus à courir ! » ordonna Lune Ronde.
Le grand mâle inquiétant s'exécuta, et dû même prendre Feuillage Noir par la peau du cou pour éviter qu'elle ne revienne en arrière. Cette dernière crachait de mépris et foudroyait Feuillage de Plumes et Feuillage de Miel du regard.
« Et dis aussi à Serre d'Aigle de venir pour surveiller les deux apprenties, Vision du Futur ! » lui cria Lune Ronde alors que celui-ci disparaissait dans le tunnel lumineux.
Serre d'Aigle. Quel drôle de mentor. L'apprentie n'oublierait jamais ce regard qu'il lui avait lancé, à moitié de tristesse et de pitié. Est-ce que cela le dérangeait d'être son mentor ?
« Feuillage de Miel, encore merci de m'avoir enlevé cette épine, la remercia Feuillage de Plumes, reconnaissante.
– Alors, as-tu compris la leçon, à présent ? demanda Feuillage de Miel.
– Oui. Je ne me moquerais plus des autres comme ça. J'ai compris qu'en fait, Feuillage Noir voulait faire sa maligne, mais elle a eu tort de le faire. Elle s'est fait du mal à elle-même.»
L'apprentie acquiesça en souriant.
– Tu as raison, Feuillage de Plumes. Le plus important, c'est de comprendre son acte, et d'apprendre à ne plus le refaire.»
– Je...je ne voulais pas être méchante, tu sais, Feuillage de Miel. Je...je ne sais pas ce qui m'a pris...»bafouilla-t-elle, confuse.
– Je ne t'en veux pas, Feuillage de Plumes. Tu as reconnu ton erreur, et tu t'es même pardonnée. C'est le principal. »
– Et si nous allions...parler dans la tanière des novices ? » lui proposa-t-elle d'un air un peu gêné.
La jeune chatte blanche lui fit comprendre qu'elle était d'accord en me dirigeant vers notre tanière. Feuillage de Plumes se roula en boule sur son nid et ferma les yeux. D'un signe, elle la pria de faire de même.
Feuillage de Miel battit des cils, un peu surprise, puis finit par s'endormir profondément après s'être roulée en boule dans son nid.
Devant elle se dressait soudain un gigantesque portail d'or avec du lierre entourant ses fins barreaux. En regardant les alentours, elle s'aperçut que Feuillage de Plumes était juste à côté d'elle.
« Je...je n'ai pas osé en parler à la guérisseuse, alors… balbutia-t-elle.
– Pourquoi as-tu fait appel à moi pour t'aider ? Tu crois franchement que je sais quelque chose sur ce portail, que je n'ai d'ailleurs jamais vu de ma vie ?
– Ce n'est pas ce que tu crois...ils t'ont appelé, Feuillage de Miel. Mais comme tu ne venais jamais, ils ont fait appel à moi pour te dire de venir ici. Tu es enfin venue de ton plein gré. Ça me rassure, expliqua-t-elle vaguement.
– Mais enfin, tu es une sorcière ou quoi? Je ne voulais pas me retrouver ici ! » paniqua-t-elle, surprise de son acte.
Feuillage de Plumes soupira.
« Tu as devant toi un portail d'or et de plante qui marque le début du Passage Céleste. Jamais personne n'a su l'ouvrir.
– Et ? Tu espères l'ouvrir ? lui demanda-t-elle en commençant à s'énerver.
– Sans ton aide, impossible de l'ouvrir. Dans notre tribu, tu es la seule à avoir un destin hors du commun.
– D'accord, et comment vas-tu faire pour l'ouvrir, à présent ? »
Sans lui répondre, un chat apparut soudain devant le portail. Son pelage était blanc lustré et il avait les yeux bleus glacés. Lorsque son regard perçant croisa celui de Feuillage de Plumes, il miaula d’une voix étonnement grave – il paraissait très jeune !
« Excellent, jeune novice. Voici exactement ce qu'il faut pour ouvrir le Passage Céleste.»
Feuillage de Miel paniqua de plus belle.
« Où suis-je, d'abord ? Je veux rentrer chez moi immédiatement ! »
De la poussière d'arc-en-ciel sortit brusquement de son pelage et entoura tout le magnifique portail d'or. La porte grinça et s'ouvrit lentement.
Presque aussitôt, un escalier fait d'étoiles leur fit face.
« Allons-y, Feuillage de Miel. Je t'interdis de reculer.
– C'est trop dangereux ! Le Passage Céleste est la limite de la Tribu de la Lune ! Je refuse d'y pénétrer. De plus, la lune n'est pas alignée à la Ligne Céleste. »
Un guerrier-lune surgit de nulle part et referma le portail. L'escalier d'étoiles disparut, ainsi que le mystérieux chat qui gardait le portail, et la poussière d'arc-en-ciel revint dans son pelage, comme si rien ne s'était produit.
« Assez de bêtises, maintenant. Retournez dans votre monde. Tout de suite ! » feula le guerrier-lune.
Feuillage de Miel se réveilla en sursaut. A côté d'elle, Feuillage de Plumes semblait dormir profondément. Elle la secoua un peu, mais elle ne bougea pas d'un poil. Feuillage de Miel jeta un œil dehors : le soleil était presque à son zénith, et Serre d'Aigle semblait garder l'entrée de la tanière des novices.  
« Tout va bien, Serre d'Aigle ? Tu sembles...préoccupé, lui fit-elle remarquer.
– Moi ? Non, pas du tout. Lune Ronde m'a ordonné de veiller sur vous. Vous avez faim ? »
Feuillage de Miel sentit que son estomac commençait à gargouiller.
« J'avoue que mon estomac commence à demander de la nourriture. Mais Feuillage de Plumes dort encore.
– D'accord. Essaie de la réveiller, s'il te plaît. » il marqua une pause. « Bon, je dois vous laisser, toi et Feuillage de Plumes. » termina-t-il en se dirigeant vers le tunnel.
La jeune femelle au beau pelage noir moucheté sortit de la tanière des novices, l'air plus en forme que jamais.
« On attend les autres pour manger ? demanda-t-elle.
– Évidemment. » lança Feuillage de Miel avec évidence.
Elle ne répliqua pas.  
Des bruits de pas résonnèrent dans le tunnel. Feuillage Blanc en sortit la première, suivie de sa sœur et de tous les autres novices.
« Allons les voir ! lança Feuillage de Plumes en se précipitant vers eux.
– Attends ! Et ton épine ?
– Quoi, mon épine ? Tu l'as enlevée, non ? » elle ajouta, en chuchotant dans l'oreille de son amie : « En vérité, je l'ai plantée moi-même dans ma patte !
– Mais enfin...comment as-tu pu faire une chose pareille ? Que t'as fait Feuillage Noir ? »
– Oh, elle m'a juste déformé mon museau ! Mais ce n'est pas grave, du moins, pour toi ! feula-t-elle.
– Comment pouvais-je le savoir ? Et que sais-tu de moi ?
– Oh ! Plein de choses. »
Sur ces mots, Feuillage de Plumes lui tourna le dos et fila à toute allure vers la réserve rejoindre les autres novices.
Ça n'a vraiment aucun sens, se dit Feuillage de Miel en allant, elle aussi, à la réserve.
Puis, elle surprit une conversation. Discrètement, elle se cacha derrière une pile de gibier, saisit une souris bien dodue et la mangea, pour se faire une excuse.
Feuillage de Glace remua la queue lorsque Feuillage de Plumes lui fit son rapport.
« Quoi ! Espèce d’incapable ! Ce n’était pas difficile pourtant, si ?
– Parle pour toi ! Un de ces saletés de guerriers-lune nous a trouvées et ramenées ici. Sans lui, j’aurais réussi ! »
Ils se turent lorsque Feuillage d’Été les rejoignirent. Feuillage de Glace grommela dans son coin et en profita pour foudroyer du regard ses deux congénères. Feuillage Étoilée, quant à elle, vint se placer aux côtés de sa sœur.
« Tu sais ce qu'on va faire cet après-midi ? demanda-t-elle à Feuillage de Miel avec enthousiasme.
– Comment pourrais-je le savoir ? » la railla-t-elle.
Feuillage Étoilé saisit une souris et la grignota en quelques instants.
– On va combattre ! C'est formidable, non ? Et j'ai bien l'intention de prendre ma revanche sur toi.
– Prendre ta revanche?
– Oui… tu ne te souviens pas? On s'est battues lorsqu'on était encore que des chatons !
– Ah oui. » répondit-elle sans enthousiasme.
Elle bailla à s'en décrocher la mâchoire et s'étira longuement, avant de mordre dans un œuf d'oiseau.
C'est alors que Feuillage d'Été s'approcha d'elles.
« Salut ! » elle s'adressa à Feuillage de Miel en murmurant: « Feuillage de Plumes ne t'a pas trop embêtée ? Tu vois ce que je veux dire…
– Non. De quoi parles-tu ? »
Mais avant que la novice ne puisse lui réponde, Feuillage Noir vint à leur rencontre d’un air dédaigneux.
« Tiens donc ! La Tribu des Faibles !
– Tu me cherches ? feula Feuillage d’Été.
– Non mais ça va là, calme ta joie !
– Tu veux te battre ?
– Amène-toi, je vais te mettre la raclée de ta vie ! répondit Feuillage Noir d'un ton méprisant.
– Vous battre ne mènera à rien ! » s'interposa Feuillage Étoilé en se plaçant au milieu des deux novices.
Feuillage Blanc restait à l'écart, ne sachant que faire. Dans quel camp était-elle?
« Tu dis ça parce que t'es trop faible. » gronda Feuillage de Glace.
Feuillage de Miel frémit ; son frère adorait se battre. Il ne manquerait pas une occasion pareille.
« Ne te mêle pas de ça, Feuillage de Glace. Tu devrais plutôt écouter ta sœur, répliqua calmement Feuillage Ailé, qui s’était assise, la queue enroulée autour des pattes.
– Ouais, eh ben ma sœur elle n'est qu'une trouillarde qui n'a rien dans le ventre ! Tss...À se demander si on fait vraiment partie de la même famille ! Parce que là...c'est mal barré ! »
Tous les apprentis se turent. Feuillage de Plumes et Feuillage Noir ricanèrent.
Soudain, Feuillage Noir se jeta sur Feuillage de Miel. L'apprentie au pelage blanc, prise par surprise, se débattait mais n'attaquait pas ; elle venait d'avoir une idée. Feuillage Noir ne cessait de lui griffer le visage.
« Tiens, ça c'est pour m'avoir ramenée à l'entraînement avec des rayons de soleil en plus ! Tu le mérite ! » feula-t-elle.
Feuillage de Glace frémissait d'excitation, et ses yeux pétillaient de plaisir. Mais lorsqu'il vit que Feuillage de Miel ne répliquait pas, il se désintéressa bien vite du combat. Alors, il sauta sur Feuillage Noir, ce qui la fit rouler sur le sable.
« Qu'est-ce que t'as, toi ? » feula l'apprentie, les griffes sorties. « J'ai des comptes à régler, alors vas jouer ailleurs !
– Pauvre imbécile. »
Il ne voulait pas s’arrêter. Aussi têtu qu'une mule, il claqua Feuillage Noir avec sa queue.
Malheureusement, le temps qu'il déroule sa queue, celle-ci heurta la tête de Feuillage de Plumes.
« Ah, tu me cherches hein ? Eh ben tu vas me trouver, espèce de vieux cactus pourri ! »rugit la novice en se jetant sur Feuillage de Glace.
Profitant de cette occasion, Feuillage Noir se jeta à nouveau sur Feuillage de Miel et mordit une de ses pattes à pleines dents, son amertume la guidant.
« Arrêtez de vous battre, ça n'a aucun sens ! » cria Feuillage Ailé.
Feuillage de Miel sentait une douleur fulgurante lui lacérer sa patte avant droite. Elle se retourna et roula au sol pour se débarrasser de Feuillage Noir, mais rien n'y fit; l'apprentie la tenait maintenant clouée au sol.  
« Ce que tu peux être pathétique, Feuillage de Miel ! Je croyais que tu étais rusée, mais on dirait bien que j'avais tort ! la nargua l'apprentie noire.
– J'ai plus d'un tour dans mon sac. » rétorqua-t-elle posément dans une grimace.
Feuillage Noir se dégagea de l'apprentie.
« Ah ouais ? Bah vas-y alors, montre-moi de quoi tu es capable. Je sens que je vais bien me marrer.»
Feuillage de Miel ne se releva pas ; et de toute façon, sa patte lui faisait horriblement mal. Elle saignait abondamment, et l'apprentie blanche grimaça lorsque l'odeur du sang parvint jusqu'à ses narines.
Oh, Tribu de la Lune, aidez-moi...songea-t-elle, au désespoir.
Un éclair de fourrure rousse bouscula soudain Feuillage Noir, ce qui la fit trébucher.
Feuillage d'Été !
« Tu devrais avoir honte ! Regarde ce que tu lui as fait ! gronda-t-elle en lui montrant la patte meurtrie de son amie.
– Elle le mérite ! Elle a fait exprès de me renvoyer à l'entraînement alors que je lui avais fait confiance !
– N'importe quoi ! Ce n'est pas elle qui t'a renvoyé à l'entraînement, mais Lune Ronde ! Si elle a fait appel à toi, c'est pour que Feuillage de Plumes s'excuse devant toi ! »
Feuillage de Miel avait presque du mal à respirer tellement elle souffrait. Feuillage d'Été était si gentille avec elle!
« Ça suffit, arrêtez de vous battre ! » tonna une voix grave.
C'était Vision du Futur ; il avait l'air plus furieux que jamais.
Feuillage de Glace profita de l'inattention de Feuillage de Plumes pour la faire rouler dans le sable, en guise de coup final.
Entre-temps, Feuillage d'Été avait filé une baffe à Feuillage Noir, et s'était ensuite assise, silencieuse.
Ce ne fut que lorsque Feuillage de Miel tomba que tous les guerriers furent choqués. Serre d'Aigle accourut vers elle, ainsi qu'Étoile Guérisseuse.
« Sa respiration est trop rapide. Sa patte saigne abondamment et risque de s'infecter si je ne la soigne pas de suite. » annonça la guérisseuse.
Vision du Futur martela le sol avec ses pattes puissantes.
« Qui lui a fait ça ? Qu'il se dénonce tout de suite ! » tonna-t-il.
Le silence se fit.
– C'est Feuillage d'Été. » accusa Feuillage Noir d’un air super naturel.
– Elle ment ; regardez ses blessures. Moi, je n'en ai pas. De plus, ses crocs sont rougis par le sang. » se défendit l'accusée, très calme.
Son mentor lui avait adressé un regard sévère, mais lorsqu'elle se défendit, son regard se pencha sur Feuillage Noir.
« Encore toi. Tu commences vraiment à me gonfler ! Tu savais que tu aggravais ton cas ? Qu'espérais-tu ? La tuer peut-être ? Et en plus, tu accuses une innocente ! » hurla-t-il, si fort que Feuillage Noir plaqua ses oreilles sur sa tête.
Le grand mâle sombre saisit l'apprentie par la nuque et accrocha deux cordes autour de ses pattes avant. Puis, il enroula les autres extrémités des cordes autour d'un grand palmier ; Feuillage Noir pendait au-dessus du sol, ses pattes avant coincées dans la corde.
Vision du Futur se servit de sa queue pour fouetter violemment le dos de l'apprentie, qui hurla de douleur.
Lune Ronde et tous les autres guerriers observaient la scène sans mot dire. A croire qu'ils s'en fichaient totalement.
De son côté, Feuillage d'Été avait demandé à Serre d'Aigle si elle pouvait rester avec Feuillage de Miel. Le mâle blanc avait accepté, et en avait informé la guérisseuse.
« Tu vas pouvoir m'aider, Feuillage d'Été, annonça Étoile Guérisseuse lorsque l'apprentie rousse pénétra dans la tanière.
– Ce sera un plaisir. Que faut-il que je fasse ?
– Vas au fond de ma tanière; tu y trouveras un tonneau. Fais bien attention de ne rien renverser, compris ?
– D'accord.»
Docile, Feuillage d'Été alla au fond de la tanière : en effet, un grand tonneau de pierre était rangé sur le côté. L'apprentie le poussa du bout du museau. Pour les guerriers de la Tribu du Soleil, c'était très facile de transporter de la pierre.
Étoile Guérisseuse vérifia le contenu, hocha la tête et alla chercher un objet curieux : c'était une fiole, reliée à un tube, qui bifurquait ensuite vers un autre tube, qui se terminait dans un récipient en pierre.
« Qu'est-ce que c'est ? demanda l'apprentie, curieuse.
– C'est un « alambic ». Nos ancêtres l'ont volé aux créatures afin de pouvoir soigner les guerriers.
– Ouah, c'est très impressionnant. A quoi sert-il ?
– Prends un bol de pierre, remplis-le à ras bord du liquide qui est dans le tonneau, et verse-le dans cette fiole. Fais vite, s'il te plaît. Nous n'avons pas beaucoup de temps devant nous. »
Sans perdre une seule minute, Feuillage d'Été saisit le plus gros récipient de pierre qu'elle trouva et le remplit à ras bord du liquide que contenait le tonneau. Puis, elle versa le tout dans la fiole qu'avait indiqué Étoile Guérisseuse.
« Parfait. Pendant ta manipulation, j'en ai profité pour donner de l'aubépine à Feuillage de Miel.»
Sous l'alambic, les deux femelles durent allumer un feu pour faire chauffer le curieux liquide, jusqu'à ce qu'il bout.
Malheureusement, cela prenait beaucoup de temps. Et pendant ce temps, Feuillage de Miel souffrait.
Feuillage d'Été se pressa contre l'apprentie à la patte meurtrie, qui n'avait cessé de saigner jusqu'alors.
« Ça va aller. Étoile Guérisseuse et moi sommes en train de te préparer un remède qui va te guérir. Un peu de patience. » lui souffla-t-elle doucement à l'oreille.
La pauvre apprentie au pelage blanc tremblait de tous ses membres.
« Reste au près d'elle, conseilla la guérisseuse à Feuillage d'Été.
– Tu n'as pas besoin de mon aide ? insista l'apprentie rousse.
– Je vais me débrouiller, ne t'inquiète pas.»
Quelques minutes plus tard, le liquide se mit à bouillir. La vapeur passa alors dans le long tube, dressé vers le haut, puis poursuivit son chemin vers celui qui bifurquait à droite, pour finalement se refroidir et finir en liquide encore plus mystérieux, dans le récipient de pierre.
Étoile Guérisseuse pressa une boule de mousse sur le liquide ; il était incolore, comme de l'eau. Puis, elle s'approcha vers Feuillage de Miel et en profita pour glisser à l'oreille de l'apprentie :
« Ça va horriblement lui piquer la patte. Il faut que tu la rassure, afin d'apaiser sa douleur.
– Compte sur moi.»
En effet, lorsque la guérisseuse frictionna le liquide contre la patte de Feuillage de Miel, l'apprentie miaula de douleur.
Feuillage d'Été lui lécha les oreilles et passa sa queue sur son dos, car sa fourrure s'était hérissée.
« Feuillage d'Océan, j'ai besoin de ton aide. » appela Étoile Guérisseuse.
D'après les rumeurs, Feuillage d'Océan était très timide et donc ne s'adressait jamais aux autres apprentis. Il mangeait les proies que son mentor lui ramenait, et restait enfermé toute la journée dans la tanière, sauf quand il s'agissait d'aller ramasser des plantes.
« Oui, Étoile Guérisseuse ? demanda-t-il d'une toute petite voix.
– Va me chercher une pommade, et fais vite.
– J'y cours.»
Quelques secondes plus tard, il revint bredouille, l'air complètement paniqué.
« Il...il n'y en a plus ! s'agitait-il.
– Calme-toi, Feuillage d'Océan. Feuillage d'Été va t'aider pour en fabriquer une.»
L'apprentie au pelage roux se leva.
« Tu n'as juste qu'à me dire ce qu'il faut faire. » dit-elle, déterminée à soigner son amie.
– D...d'accord...alors, il faut...de la Camomille, du Saindoux, euh...de l'alcoolature de Calendula...de...de la cire d'abeille...et puis...des huiles essentielles...voilà, je crois que c'est tout...
– Bon, alors il n'y a plus qu'à rassembler tout ça! Moi, je m'occupe du plus simple, parce que je ne suis pas guérisseuse: c'est à dire que je vais prendre la Camomille, le Saindoux et la Calendula.
– B...bien, je...je me charge...du reste...»
Feuillage d'Été se débrouilla pour retrouver l'emplacement de la Camomille, ensuite elle se chargea du Saindoux, et enfin, elle ramena de la Calendula bien fraîche, qui venait du fond de la tanière. Feuillage d'Océan fut plus long à ramener les autres ingrédients. Cela fait, il récupéra l'alcool obtenu avec la Calendula, le mélangea avec la cire d'abeille, le Saindoux et la Camomille.
Mais il manquait encore les huiles essentielles. Feuillage d'Océan prit un récipient où il était inscrit « vitamine E », ajouta des amandes et mélangea le tout.
« V...voilà. Maintenant...il...il faut tout mélanger...» dit-il.
Les deux apprentis se pressèrent encore. Feuillage d'Été ajouta une pétale de Camomille, ensuite le Saindoux et l'alcool de Calendula. Feuillage d'Océan y ajouta la cire d'abeille et l'huile essentielle. L'apprenti-guérisseur mélangea jusqu'à ce que cela fasse une sorte de pâte assez crémeuse, puis la donna à Étoile Guérisseuse.
« Vite, allez chercher un cataplasme, pendant que j'applique la pommade sur la plaie! Ça saigne encore plus que tout à l'heure ! » les pressa-t-elle.
Feuillage d'Été allait y aller, mais Feuillage d'Océan la devança.
Il revint à la vitesse de l'éclair, un objet en argile entre les dents. Étoile Guérisseuse finissait d'étaler le remède sur la patte de Feuillage de Miel. Elle saisit le cataplasme puis le plaça sur la plaie de l'apprentie.
« Je...je ne comprends pas...ça ne s'arrête pas de saigner...je crois que la plaie s'est infectée...» bafouilla la guérisseuse, tête basse.
Feuillage Étoilé et Feuillage Ailé s'annoncèrent à l'entrée. Feuillage d'Été leur fit signe qu'elles pouvaient rentrer.
« Étoile Guérisseuse, comment va Feuillage de Miel ? demanda Feuillage Étoilé.
– Elle va s'en sortir, n'est-ce pas ? » ajouta Feuillage Ailé avec un frisson.
La guérisseuse ne savait franchement pas quoi leur dire.
– Je n'en sais absolument rien...ce n'est pas normal, son rythme cardiaque ne cesse d'augmenter, et sa plaie ne cesse de saigner...
– Tout ça, c'est de la faute à Feuillage Noir! Je vais lui mettre une de ces raclées ! » s'énerva Feuillage d'Été.
Vision du Futur apparut alors.
« C'est inutile, mon apprentie. Je viens de fouetter Feuillage Noir, je n'avais pas le choix. Elle a beaucoup souffert, mais elle le méritait. » son regard s'assombrit. « Vous trois, on y va. » s'adressa-t-il ensuite aux apprenties.
-Je peux rester? Feuillage de Miel a besoin de compagnie. » demanda Feuillage d'Été.
- Tu iras la voir après l'entraînement. » répondit son mentor en se retournant.
Les trois apprenties le suivirent après avoir jeté un dernier regard à la blessée. Dehors, les guerriers feulaient et crachaient sur Feuillage Noir, qui avait le dos meurtri après être fouettée.
La queue de Lune Ronde fendait l'air tel un fouet. Ses yeux plissés lançaient des éclairs à l'apprentie noire.
Feuillage Blanc observait sa sœur d'un air honteux. Jamais elle n'aurait osé faire une telle chose à Feuillage de Miel.
Mais qu'avait-elle fait pour la rendre si en colère contre elle?
L'apprentie au pelage blanc vint à la rencontre de sa sœur.
-Pourquoi tu lui as fait ça, Feuillage Noir? Qu'est-ce qu'elle t'a fait?»
-Te mêle pas de ça, ok? Désormais, je ne te considérerais plus comme ma sœur ! » feula celle-ci.
Feuillage Blanc en resta bouche bée; comment Feuillage Noir pouvait-elle dire ça, là, tout d'un coup? Pour qui se prenait-elle?
Elle savait bien que certains guerriers avaient une face cachée, comme la lune, mais là...
Les larmes lui montèrent aux yeux lorsqu'elle vit les autres apprenties. Curieuses, celles-ci s'approchèrent.
-Feuillage Blanc?! Pourquoi est-ce que tu pleures? Feuillage Noir t'a fait du mal, à toi aussi ? » demanda gentiment Feuillage d'Été.
-Elle m'a dit que désormais, elle ne serait plus ma sœur ! » pleura l'apprentie blanche en fourrant son museau dans la fourrure de son amie, où elle éclata en sanglots.
-- C'est pas vrai ! » s'énerva Feuillage Étoilé.
-Ne cédez pas à ses provocations, surtout. Il faut que nous restions calmes. De toute façon, Vision du Futur lui a donné une bonne correction. » les mit en garde Feuillage Ailé.
-- Oui, mais ça ne suffit pas ! » rétorqua Feuillage d'Été, sa queue enroulée autour de Feuillage Blanc pour la réconforter.
Feuillage de Plumes apparut alors.
-- Pourquoi Feuillage Blanc chiale ? » demanda-t-elle d'un ton méprisant.
Feuillage de Glace trottait derrière elle, comme s'il ne s'était rien passé entre eux.
-Elle ne chiale pas, elle pleure! Et si elle pleure, c'est parce que Feuillage Noir lui a annoncé qu'elle ne voulait plus être sa sœur. » la rabroua Feuillage d'Été.
-Et alors? Moi non plus je veux pas être votre frère, je n'ai jamais voulu l'être, et ça vous fait chialer ? » rétorqua Feuillage de Glace.
-- Tu nous l'as pas feulé en face ! » rétorqua Feuillage Étoilé.
-- En plus, tu ne le pense pas vraiment. » ajouta Feuillage Ailé avec malice.
Feuillage de Plumes arracha Feuillage Blanc de la queue de Feuillage d'Été brusquement.
-Pauvre petite chose, tu chiales juste parce que Feuillage Noir ne veut pas être ta sœur? Eh bah ça se comprend qu'elle ne veut plus l'être! Tu savais que dans la tête, il y avait un cerveau au moins ? » lui cracha-t-elle à la figure.
-Tu ne sers à rien dans notre tribu! On a pas besoin de guerriers qui chialent comme toi ! » ajouta Feuillage de Glace sur le même ton.
Feuillage Blanc hurla.
-Laissez-la tranquille, ou je vous casse la figure ! » vociféra Feuillage d'Été, incapable de rester là sans rien faire.
-Non! Attends, laisse-moi leur parler. » lui murmura Feuillage Ailé à son oreille.
L'apprentie au pelage roux resta la regarder, avant d'essayer de se calmer en s'asseyant. Feuillage de Plumes tenait toujours Feuillage Blanc dans sa queue.
-Pourquoi lui faire subir un tel sort? Juste parce qu'elle pleure? Je crois que c'est vous, les minables. Vous saviez que les vrais guerriers s'entraidaient et acceptaient les difficultés de chacun ? » leur demanda Feuillage Ailé, parfaitement calme.
-- Et tu savais que les vrais guerriers ne chialaient pas pour un rien ? » répliqua Feuillage de Plumes d'un ton acerbe.
-Elle ne pleure pas pour un rien ! » feula Feuillage d'Été. «Vous êtes tellement minables que vous ne vous rendez même pas compte de ce que les autres peuvent ressentir !
-Exactement! De toute façon, à quoi ça vous sert de vous moquer des autres? Hein ? renchérit Feuillage Étoilé.
-- Ça sert juste à pointer du doigt leurs difficultés et à les faire souffrir. » renifla Feuillage Ailé.
Feuillage Blanc mordit dans la queue de Feuillage de Plumes, qui gémit de douleur avant de la relâcher. Puis, l'apprentie blanche vint se réfugier auprès de ses amies, le pelage hérissé.
-Viens, Feuillage de Glace. Allons rejoindre Feuillage Noir ; elle, au moins, elle deviendra une vraie guerrière. » marmonna Feuillage de Plumes avant de battre en retraite.
-- Ouais, t'as raison. » approuva celui-ci. Puis, il se tourna vers les apprenties: «De toute façon vous êtes tellement faibles que j'ai la flemme de vous combattre.»
-- C'est parce que tu ne fais pas le poids face à nous ! » rétorqua Feuillage Étoilé.
Le novice se détourna et suivit Feuillage de Plumes, ne prêtant plus aucune attention aux apprenties.
-- Ils n'ont aucune chance, à trois contre cinq !  feula Feuillage d'Été, sa queue battant l'air rageusement.
-Merci de m'avoir sauvé des griffes de ces minables.»bredouilla Feuillage Blanc, reconnaissante.
-C'est la moindre des choses.»ronronna Feuillage Ailé, contente qu'une bataille inutile n'aie pas eue lieu.
Le petit groupe se rendit alors compte qu'il était temps de repartir à l'entraînement; leurs mentors les attendaient près du tunnel, avec Feuillage de Glace, Feuillage de Plumes et Feuillage Noir qui pouffaient entre eux.
-On forme une équipe maintenant! Pas vrai les filles?»lança Feuillage Étoilé.
-N'oublions pas Feuillage de Miel!»protesta Feuillage d'Été.
Le Feuillagere de Feuillage Blanc se noua.
-On va devoir combattre ces brutes, annonça-t-elle en les désignant du bout de la queue. «Je n'ai aucune envie de combattre ma sœur.»ajouta-t-elle avec un frisson.
Ses amies restèrent la fixer, incrédules.
-Après ce qu'elle t'a fait, tu n'as pas envie de lui donner une bonne correction?!»s'étonna Feuillage d'Été.
-Si, bien sûr, mais...elle reste ma sœur...»
-Et alors? Je serais bien obligée de combattre Feuillage Ailé ou Feuillage de Glace, moi!»rétorqua Feuillage Étoilé.
-Tu oublies que Feuillage Noir est du côté de ces brutes, tout en restant la sœur de Feuillage Blanc.»fit remarquer Feuillage Ailé.
-Ce n'est pas le cas de Feuillage de Glace, par exemple?»
Feuillage Ailé resta la regarder, ne sachant que dire.
-Bref...tout ça pour te dire, Feuillage Blanc, que tu dois te concentrer sur ta méthode de combat, et faire comme si Feuillage Noir était ton mentor ou ton amie.»trancha Feuillage d'Été.
-D'accord...mais ne ferait-on pas mieux d'y aller? Nos mentors nous attendent.»miaula Feuillage Blanc, gênée.
Les apprenties approuvèrent, et se dirigèrent vers le tunnel.


[suite dans le chapitre 3.]
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PUF : Simplement Tweek.

Autre(s) personnage(s) : J'ai eu Nuit Sombre, Éclair des Ténèbres et Nuage de Corbeaux, pardon de ne pas avoir pu poursuivre leur histoire.

Apprenti ou Mentor : J'ai eu Nuage de Trèfle, puis Nuage Hivernal et Nuage de Braise, j'espère vous avoir apporter le meilleur.

Amour : Trèfle, tu restera mon eternel amour et nos chatons sont le fruit de notre bonheur oublié...

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Oh, j'aime beaucoup Maman *-* continue comme ça ! <3
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Regard de Braise
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J'adore !
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