Un réveil assez brusque | Ancienne mentor <3 |

De l’herbe encore verte plausible, le ciel d’un bleu azur, aucun nuage, les arbres encore en fleurs, le son des oiseaux résonnant dans mes oreilles, la chaleur de soleil sublimant mon visage. Un Rêve ? S’en était un, puisque aujourd’hui, la saison n’est pas aussi bien que celle de mon rêve. Dehors, il fait froid, l’herbe est chaque matin, recouverte de givre, le ciel est grisonnant, les nuages d’un ton gris foncé, les arbres ont des branches à faire peur la nuit, aucun oiseau ne chantent. C’était bel et bien un rêve, et dans celui-ci, je me voyais, moi. Mais je me voyais jeune, ou plutôt petite. Je voyais bien que je n’étais pas encore passée apprentie, j’étais encore heureuse, j’avais encore la naïveté d’autrefois, une gentillesse sans failles etun naturel calme. C’était ces quelques mots qui résumait ce que j’étais avant. Mais là, c’était aussi bien différent d’avant. Je ne voyais pas dans mes yeux, la même étincelle qu’autrefois, peut-être n’avais-je pas encore rencontré Nuage du Brasier ? Je semblais différente, et c’est en regardant d’un peu mieux mon rêve, que je découvris l’inimaginable. Une autre vie, une autre destinée, je devinaique dans mon rêve, la rencontre de Nuage du Brasier n’existera jamais, la rencontre de Nuage d’Ange, Clapotis Joyeux, Rivière d’Ombre, Chute d’Eau, Nuage du Chêne, et de tous les autres, ces rencontres n’allaient jamais exister. Je faisais, dans mon rêve ou plutôt, dans mon cauchemar, oui, je faisais partie du clan de l’Ombre. Celui dont j’avais fui. Avec horreur, je restais là, sans rien faire, observant la scène comme un vulgaire spectateur. Voulait-on me faire comprendre quelque chose ? Me regarder, là, sautillant dans l’herbe fraiche et verte, heureuse, mais comment ? Comment être heureuse au sein de ce clan qui m’a fait tant souffrir à ce jour ? Pourquoi m’y faire repenser maintenant ? Je tourne brusquement la tête, toujours dans mon rêve car apparemment, je suis invisible aux autres. Et c’est là que je le vois, horriblement heureux, impossible évidemment. Lui, il est là, me regardant sautiller dans les pâturages. Vite, vite, me réveiller, vite.

J’ouvre brusquement les yeux, et me rends compte que mon voyage dans mon rêve venait de se terminer. Je soupire avant de laisser échapper un cri de douleur, un poids venait de s’abattre sur mon ventre, toutes griffes dehors. Je relevai légèrement la tête, et découvris avec colère le petit diablotin qui squattait mon ventre touffu.

Un petit diablotin venait de s’affaler sur mon ventre, en même temps de me réveiller; C’était justement, surement lui qui venait de me réveiller, même sans aucun doute. Et pour une fois, il a particulièrement bien fait, même si sentir les petites griffes d’un chaton se planter dans sa fourrure n’est pas bien agréable. Je ne l’avais encore jamais rencontré, et j’aimais beaucoup rencontrer les chatons du clan de la Rivière, c’est un peu retomber en enfance, et aussi voir ceux qui deviendront ensuite de nobles guerriers, tout du moins je l’espère.

Surprise !

Oui en effet, belle surprise. Sachant que je pouvais rester dormir bien au chaud dans ma tanière, me voilà réveillée. Bon, au pire, ce n’est pas bien grave, mais qu’il ne me refasse pas le coup une deuxième fois sinon ça risque bien de beugler dans la tanière, et là heureusement, je suis la dernière puisque j’étais censée dormir jusqu’à tard. Mais avec les chatons, on ne peut jamais évidemment. Après tout, j’ai été moi aussi chatonne, on l’a tous été. Jusqu’au jour on l’on devient apprenti puis guerrier. Mais revoir des chatons me fait repenser aux moments passés ici en tant que chatonne. Ça me rend nostalgique, mais ça fait du bien de passer du temps avec les chatons du clan, car eux au moins, ils ne sont pas aussi ronchons que certains, il suffit juste de les amuser pour les rendre heureux. Rester cloitrer au camp n’est pas bien marrant quand on est un petit de quelques lunes, je vous assure, c’est même pénible, et très agaçant. Pour les chatons, la délivrance c’est de passer apprenti, c’est évident.

« Quel honneur de m’avoir fait cette surprise. Même si tes griffes ne sont pas bien longues, elles deviennent assez surprenantes d‘un coup, lorsque tu dors. »

Je fronce le museau, avant de me radoucir, c’était dans leurs esprits d’embêter les grands. Qui n’a jamais réveillé un guerrier lorsqu’il dort quand il était chaton ? C’est un classique. Après, on peut choisir la réaction à adopter quand on se réveille en sursaut. Mais crier sur les chatons n’est jamais la solution, croyez-moi. Je suis peut-être la plus jeune guerrière du clan avec Plume d’Ange et Myrtille des Bois, mais en chaton, mais je m’y connais tout de même. Je me lève d’un coup, laissant le chaton glisser sur le sol.

« Tu t’appelles comment ? Tu devrais normalement être dans la pouponnière, surtout en ce moment, il fait froid dehors. »

J'espérais ne pas l'embêter avec toutes mes questions. Mais il était vrai, dehors, le temps se rafraichit, et très vite

Présentation en bonne et due forme

Feat Orchidée

« Quel honneur de m’avoir fait cette surprise. Même si tes griffes ne sont pas bien longues, elles deviennent assez surprenantes d‘un coup, lorsque tu dors. »

Je ricanais, j'avais réussis mon coup, j'étais content. J'avais réussi à surprendre Douce Orchidée, du coup, je ronronne parce que je suis très fier de moi ! Il n'y avait rien de mieux au monde que faire des farces. Je descendis du ventre de la guerrière en sautant, mais pas bien loin, je me ramasse au sol que mon ventre touche en premier. Mon gros ventre. Je suis presque sûr d'avoir le poids d'un guerrier avec.

« Tu t’appelles comment ? Tu devrais normalement être dans la pouponnière, surtout en ce moment, il fait froid dehors. »

La question de la guerrière me sort de mes pensées. Quoi ? Elle ne me connait pas ? Mon nom est quasiment sur toutes les gueules à chaque repas, voir chaque heure de la journée. Tout le monde ne cesse de se demander quand je ferais ma prochaine crise et si je serais assez résistant pour passer l'hiver. Impossible qu'elle ne connaisse pas Petite Tortue, je suis le chaton le GROS du Clan ! Puis, attends, elle à dis quoi là ? Tu devrais normalement être dans la pouponnière Ça va bien dans sa tête à la vieille ? J'y passe suffisamment de temps ! Même trop à mon goût déjà. Je suis pas un frêle chaton à couver. Je suis pas en sucre ! Vous le comprenez ?!! JE NE SUIS PAS FRAGILE !!!!! Je sens mon pelage s'hérisser par la colère et l'amertume. Si je serais un chaton comme les autres, je serais déjà un novice depuis deux lunes ! Mais bon, forcément, mes parents n'aiment pas la normalité. Ils ont préféré avoir un fils unique avec des problèmes respiratoires.

Alors que je m'apprêtais à répondre à la guerrier, je sens souder ma gorge se serrer. Non, je ne vais surement pas pleurer, je n'en ai pas envie. Parce que je suis juste furieux contre tout le monde. Alors, pourquoi ma gorge se serre ? Je commence à avoir du mal à respirer. Je cherche mon souffle désespérément, c'est les symptômes de mes fameuses crises d'asthme. Je suis en pleine crise ! Je lance un regard suppliant envers Douce Orchidée et m'allonge au sol, recherchant toujours mon souffle.

HRP:

Bizarrement, je sentais sentir comme une atmosphère étrange. Non pas comme une atmosphère qui semblait dérangeante, mais je ne sais pas, c’était comme si quelque chose n’allait pas. Enfin, de toute façon, je pense que le chaton doit bien s’en foutre du fait que l’atmosphère soit nulle ou non. Il doit surtout penser à s’amuser comme tous les chatons du clan. Et à chaque fois que je rencontre un chaton, j’ai le droit à des centaines et des centaines de questions sur le fait d’être guerrier, sur son rang, des questions vraiment diverses et variées. Et bien sûre, je suis très heureuse d’y répondre. Mais peut-être que ce petit voulait me voir pour une certaine raison ? Au pire, qu’est-ce qu’on s’en fiche.

La petite boule de poils se referme sur lui à ma deuxième phrase, avais-je dit quelque chose de mal ? Qui aurait pu le blesser ? Ce n’était pas du tout dans mes attentions, surement pas, mais je ne le connaissais pas, alors pas simple de savoir ses soucis. Je le regarde de mes yeux bleus, et discerne une pointe de colère dans ses yeux. Ses petits poils se hérissent sur son échine. Décidément, je n’ai jamais été très bonne pour les conversations. Je cherche tout de même à rattraper le coup, avant que soudainement, le chaton se met à gémir en silence, je me lève d’un bond, les yeux écarquillés. Le chaton se mettait au sol, allongé, il respirait mal et il ne se sentait absolument pas bien. Mon dieu, que faire ? Je cherche désespérément quelque chose dans la tanière d’intéressant, mais à part des couchettes, il n’y a pas grand-chose. Et je sentais que le chaton allait de moins en moins mieux, était-il en crise d’asthme ? Ce chaton était-il Petite Tortue ? Je reviens vers lui le regard affolé, mais je garde mon calme.

« Oh la la. Bon bon.. Je dois faire quoi là ?.. »

Pas le temps d’appeler le guérisseur, je m’assois près du chaton et regarde tout autour de moi, cherchant quelque chose.

« Bon ! Déjà calmes-toi. Essayes de respirer tranquillement. Tu ne veux pas t’asseoir, l’air circulerait mieux non ? Mon dieu..tentes de retrouver ton souffle calmement. »

Je ne savais franchement pas quoi dire au chaton. Je n’étais pas du tout une experte en la matière, et c’était la première fois que ce genre de chose m’arrivait. J’espérais de tout cœur que le chaton allait reprendre sa respiration et son souffle.

| orchi en mode affolée x) |

Je veux vivre

Feat Douce Orchidée

Je cherchais toujours à reprendre mon souffle, allongé au sol. J'ai mal, c'est abominable. C'est douloureux, mes poumons sont douloureux, je souffre. Je cherche mon souffle tout en suppliant Douce Orchidée du regard. Aide-moi ! Va chercher quelqu'un ! Ma Maman sait comment arrêter mes crises ! Mon Papa aussi mais il est parti. Alors, fais quelque chose, je t'en supplie ! Ne me laisse pas comme ça ! Aide-moi ! J'ai peur de mourir ! Je veux pas mourir ! Plus je m'agite, plus j'ai de mal à respirer ! Je sais que la guerrière me dit quelque chose, mais je suis trop agité et trop stressé pour comprendre quoique ce soit ! Fais quelque chose, je t'en supplie ! Mon moignon de queue s'agite, il est aussi agité que moi, il ne faut pas qu'il s'arrête ! Continue de bouger, petit moignon ! J'arrive à desserrer ma mâchoire, que je tenais fermée jusque là, pour que je sente pendre sur le côté une langue toute flasque et surement bleue. J'écarquille les yeux, comprendre que je n'ai plus le contrôle de ma propre langue me fais paniqué de plus belle. Je vais mourir ! C'est sr, je vais mourir ! Je veux pas ! Je veux pas ! Clan des Étoiles ait pitié de moi ! Je te promet de rester sage jusqu'à mon baptême d'apprenti, mais je t'en supplie, épargne-moi ! Je veux pas rejoindre tes rangs ! Je veux connaître la vie ! Je veux vivre ! Je veux vivre !! Je veux pas mourir comme un chaton, mais plutôt comme un guerrier vétéran au combat ! Ou comme un ancien qui aura vécût longtemps, très longtemps ! Mais que je raconterais plein d'histoire aux chatons ! Je veux faire ça ! Je n'ai pas l'ambition de devenir chef de Clan, je veux juste vivre. Alors s'il te plait Clan des Étoiles, laisse-moi vivre.

HRP:

Vite, il fallait faire vite. J’étais perdue, paniquée. Je ne savais absolument pas quoi faire, ni comment réagir devant ce qui se déroulait devant mes yeux. Appeler quelqu’un prendrait peut-être trop de temps ? Les autres étaient peut-être parti en patrouille, j’étais seule dans la tanière, seule avec le chaton qui n’arrivait plus à respirer. Mes paroles ne devaient en plus, absolument pas le rassurer. Peut-être que Secret des Sources était dans sa tanière ? Mais je ne pouvais pas le laisser seul, c’était contre mes principes, en plus, ce n’était qu’un chaton. Mes pattes tremblaient sur place, je n’arrêtais pas de gigoter la queue dans tous les sens, priant que cette crise s’arrête, mais plus le temps passait, plus je me disais qu’il fallait agir, mais comment ? J’arrêtai de paniquer, et tentai de trouver une solution en essayant de garder mon calme le plus possible pour ne pas brusquer le chaton, qui lui, gigotait à coté de moi. Petite tortue ! Le nom du chaton me revint à l’esprit. Ce chaton qui est le seul à avoir ce genre de crise au clan. Des crises d’asthme. Certains membres du clan parlait de lui en mal, d’autres en bien. Oui, c’était lui, ça ne faisais aucun doute.

Maintenant que je savais de quel chaton il s’agissait. Il fallait trouver un moyen de stopper sa crise. Je suis certaine que quelqu’un m’avait apprit comment faire lors d’un accident comme celui-ci. En une fraction de seconde, une idée me traversa l’esprit. J’eu assez de temps pour la mettre en application. Je bondis, et m’approchai du chaton. Ses poumons, vite. Je venais de me souvenir d’une conversation, surement de la mère de Petite Tortue. Lors d’une crise d’asthme, il faut masser les poumons. Sans attendre, je commençai à masser les poumons à un rythme légèrement brusque. Je ne pouvais faire que ça, et je n’avais pas d’autre choix. Petite Tortue commençait déjà à tourner de l’œil, je n’aurai jamais eu le temps d’aller chercher sa mère ou même son père. Encore moins le guérisseur, pire, il aurait pu être grondé pour s’être aventuré dans la tanière des guerriers. J’attendais le moindre signe du chaton qui gigotait sous mes pattes. À chaque relâchement, je massais encore plus vite, j’espérais que ce cauchemar s’arrête au plus vite. Et que Petite Tortue puisse vite se sentir beaucoup mieux.

HRP:

Tu m'a sauvé la vie !

Feat Orchidée

J'ai toujours mal, c'est abominable. Que vais-je faire ? Je veux pas mourir maintenant ! Je suis trop jeune ! C'est vrai, comme beaucoup de chats, je me demande à quoi ressemble le Clan des Étoiles, mais je ne suis pas pour autant pressé de le rejoindre, je suis bien trop jeune pour cela. Je veux pas mourir ! Faites quelque chose ! Mes yeux commence à devenir vitreux et respirer et de plus en plus difficile. Mais soudainement, je sens quelque chose, qui fait du bien. Une sorte de massage. Comme ceux que me font Papa et Maman quand je tombe en crise, alors je m'immobilise et me laisse faire. Mais le massage se fait plus insistant, c'est pas bien grave, ça fait du bien.

Au bout de plusieurs minutes de massage, je sens que j'ai plus de facilité à respirer, ça fait du bien de pouvoir respirer à nouveau et soudainement, l'envie de tousser me prend. Je me redresse faiblement sur mes pattes et tousse plusieurs fois jusqu'à recracher ce qui m'obstruait la gorge. Je me tourne vers Douce Orchidée et baisse les oreilles, désolé d'avoir salit sa litière. Je m’assoit, le temps de reprendre mon souffle et mes forces.

- Je suis désolé, Douce Orchidée. Je t'ai dérangée.

J'ai toujours les oreilles basses et j'essaye de remue doucement mon moignon de queue, mais celui-ci est si court, qu'il remue toujours trop vite quand il ne faut pas. C'est embêtant, Douce Orchidée va croire que je me moque d'elle après. Alors que c'est pas vrai ! Je ne me moquerais pas d'elle alors qu'elle vient de me sauver la vie ! Je lui doit la vie .

- En tout cas, merci beaucoup de m'avoir sauvé la vie. Je peux faire quoi pour te remercier ? Je sais ! Je vais t'apporter une nouvelle litière comme tu n'en aura jamais eue !

Sans un mot de plus, je ramassais la litière que j'avais sali et me précipita vers la tanière de Secret des Sources pour lui demander de la mousse qu'il me donna, sans trop chipoter quand je lui avais donner ma raison. Je retourna avec une boule de mousse aussi grosse que moi pour voir Douce Orchidée et j’entreposai sa litière sur le sol tout en l'aplatissant du mieux que je pouvais. Et pour la rendre encore plus moelleuse, j'y ajouta de la mousse récupérée par terre. Une fois mon travail fini, je me retourna vers Douce Orchidée, rayonnant de fierté.

- Voilà ta nouvelle litière, Douce Orchidée !

HRP:

La délivrance arrive. Au bout de bonnes minutes de massage intensif et peut-être un peu trop brusque pour Petite Tortue. Le chaton se remit enfin à respirer calmement. J’avais eu si peur pour lui. Et qu’est-ce qu’on aurait dit de moi après cet accident ? Peut-être que si je n’aurai pas eu cette idée de massage, Petite Tortue serait déjà mort à l’heure qu’il est, je m’en veux de ne pas y avoir réfléchis plus tôt. Je ne sais même pas comment j’ai pu trouver une telle solution, mais heureusement, maintenant c’est terminé. Je soupire un bon coup et m’assieds sur le sol, les pattes encore tremblantes. Je n’aurai jamais cru un jour faire une telle chose, encore moins avoir droit à une crise venant d’un chaton, je n’avais encore jamais vu ça. Je me demande ce qu’aurait fait un autre chat à ma place, si ça aurait été Plume d’Ange ou encore Sang du Démon, le petit aurait-il eu plus de chance de survivre qu’avec moi ? Bon, de toute façon, ce n’est plus la peine de penser à ça. C’est passé, et je suis bien contente d’avoir pu sauver quelqu’un au moins une fois dans ma vie. Je fixe le chaton avant de tourner la tête lorsque celui-ci se dégage de quelque chose dans sa gorge. La petite boule de poils se redresse doucement sur ses pattes, avant de me dire d’une faible voix.

Je suis désolé, Douce Orchidée. Je t'ai dérangée.

Je laisse échapper un sourire mielleux. Ce ne doit pas être facile tous les jours pour ce petit diablotin. Avoir des crises d’asthme quand on ne s’y attend pas, voilà quelque chose de bien compliqué lorsqu’on veut devenir un grand guerrier comme Etoile des Rêves. Non vraiment, ce ne doit pas être simple pour lui, mais je suis certaine qu’il réussira à devenir quelqu’un de bien plus tard. Il a peut-être un handicap que personne ne voudrait avoir, mais il prouvera aux autres que même avec un handicap, on peut réussir de très belles choses dans sa vie.

En tout cas, merci beaucoup de m'avoir sauvé la vie. Je peux faire quoi pour te remercier ? Je sais ! Je vais t'apporter une nouvelle litière comme tu n'en aura jamais eue !

Je ne donne même pas ma réponse que le chaton file déjà dehors, surement pour aller chercher de la mousse. Je reste à peine cinq seule dans la tanière des guerriers, avant que Petite Tortue ne revienne avec de la mousse plein les pattes.

Voilà ta nouvelle litière, Douce Orchidée !

Je regarde avec honneur et joie ma nouvelle litière avant de sourire au chaton.

« Merci, merci beaucoup Petite Tortue, mais tu sais, tu ne me déranges absolument pas. » Pause, puis la suite. « C’est juste que j’avais oublié que tu étais Petite Tortue et que tu avais ce problème. J’ai été très surprise au début, mais le plus important c’est que tu sois en vie. »

HRP:

On fait quoi ?

Feat Douce Orchidée

Je ronronne de joie quand Douce Orchidée m'appelle par mon nom. Finalement, elle sait qui je suis. Je suis tellement content que je m'excite tout seul. Je n'arrive pas à maitriser ma queue qui tape la mesure sur le sol, je suis content et je ronronne de plus en plus fort. Mais, je réalise que je n'ai plus grand chose à faire ici. J'ai pas grand chose à faire tout court. Si Douce Orchidée n'est pas trop occupée, elle pourra peut-être m'aider à m'occuper ? Peut-être, j'ai peur de la déranger à nouveau en fait. Ma crise d'asthme a dut lui flanquer la frousse de sa vie. Elle n'a pas l'air de m'en vouloir. Va-t-elle me renvoyer à la pouponnière alors y a de quoi faire mourir d'ennui une puce la-dedans ? J'espère pas, c'est déjà difficile de supporter ses brailleurs la nuit, alors si en plus je dois les supporter la journée, je n'en finis plus. Je finirais par être sourd avant l'âge. C'est gênant, comme handicap. Bon, je lui demande. Je gratte la terre et la regarde timidement.

- Dis, Douce Orchidée, t'as quelque chose de prévu aujourd'hui ? Tu compte sortir du camp ? Moi, je m’ennuie un peu et je me demandais ce que je pourrais faire...

Je baisse la tête tout en jetant un regard curieux sur la guerrière blanche. Qu'allait-elle me dire ? Oui ? Non ? M'ordonner de retourner à la pouponnière ? Peut-être me montrer le dehors du camp. Je m'ennuie tellement ici. Je pourrais en mourir.

Dis, Douce Orchidée, t'as quelque chose de prévu aujourd'hui ? Tu compte sortir du camp ? Moi, je m’ennuie un peu et je me demandais ce que je pourrais faire...

Un ronronnement mielleux s’extirpe de ma gorge. Petite Tortue me fait tellement penser à moi quand j’étais encore qu’une petite chatonne. Encore innocente et naïve. Bien sûr que non cela ne me dérangeait pas de le laisser aller hors du camp avec moi. Ça me rappelait bien des souvenirs, pire encore, le souvenir de cette toute première balade hors du camp avec Rivière d’Ombres. Ma future mère adoptive. Une lueur mélancolique traversa mes yeux. En ce moment, je ne savais même pas où elle était, elle qui avait quitté le camp lorsque Clapotis Joyeux était tombée dans les chutes d’eau. Ce souvenir si douloureux ne quittera jamais mon esprit, c’est impossible, rien que le faîte de revoir Rivière d’Ombres lancer ses dernières paroles avant de déserter le territoire, rien que ce petit moment me faisait mal tout au fond de moi. Bien évidemment, Petite Tortue n’avait rien à voir dans toute cette histoire bien triste, mais en le regardant, je me revois. Je me souviens de me revoir avec Rivière d’Ombre qui m’avait sauvé des griffes d’un bipède, c’est à partir de ce jour que tout débutait pour moi. À partir de rien, j’ai pu construire tellement de choses, des bonnes comme des mauvaises. Des tonnes de rencontres, magiques et à la fois mauvaises, mais il faut un fin à tout, j’ai du perdre ma mère adoptive et mon ancienne mentor. Je me demande encore pourquoi faut-il une contrepartie pour avoir de joyeux moments dans la vie.

« En fait, j’étais supposé me reposée car j’ai participé à la patrouille d’hier donc j’avais une journée de repos. Donc, je n’ai rien de prévu pour aujourd’hui. »

Autant pour moi, je devinais bien l’envie de sortir du camp de la boule de poils. Cette envie si irrésistible de quitter le camp pour la première fois, et pour voir autre chose qu’une pouponnière et des chatons qui braillent sept jours sur sept. Ça me fera toujours plaisir d’emmener un chaton hors du camp, même si ça me fera repenser à certains souvenirs, faire plaisir à un chaton est toujours très positif pour moi. Et ce n’est pas comme si j’avais quelque chose de super important à faire ou à rendre pour demain. Je n’avais plus d’apprentie, hélas, donc…

« J’imagine que ça te plairait bien de visiter un endroit en dehors du camp. Je ne te dis pas d’aller faire tout le territoire, mais visiter les environs les plus proches, ça te dit ? »

Je devinais très facilement la réponse du chaton, qui semblait déjà très enchanté à faire autre chose que de rester au camp, et surtout à la pouponnière.

| en effet j'avais zappé des mots xD |

J’aurai pu parier la réponse prochaine de Petite Tortue, aucun chaton du clan n’aurait refusé de ne pas sortir, que ça ne soit pendant une heure ou juste une dizaine de minutes, chaque chaton rêve de voir légèrement plus loin que le bout de son museau. Chaque chaton est comme ça, on l’a tous été de toute façon.

Oh chouette alors ! J'accepte Douce Orchidée !

Je ronronne une nouvelle fois. Je suis aussi joyeuse que lui a l’idée de faire découvrir le paysage à un chaton. Ça allait être la première fois que j’allais le faire. Mais de toute façon, même si j’allais seulement à la rivière, je suis persuadée que Petite Tortue sera déjà très content. Non seulement il va changer un peu de vision du monde, mais j’allais aussi sortir un peu. Revoir cette bonne vieille rivière allait me rendre nostalgique à un point inimaginable, mais ça, je garde pour moi. Je dévisage gentiment le chaton, mais je remarque tout de suite un petit hic dans sa façon de faire. Quelque chose le tracassait peut-être ? Ou bien il y avait quelque chose qui n’allait pas en tout cas. Car son humeur vient subitement de changer en mal, peut-être qu’il ne voulait tout simplement plus aller visiter un peu du territoire ? Même si cela m’étonnerait, le fait qu’il refuse d’un coup mon invitation m’aurait fichu un coup de mou.

Mais, Douce Orchidée, Maman ne voudra jamais. Et je sais bien que si elle ne me vois nulle part, elle va hurler dans tout le camp que j'ai disparu. Elle voudra jamais que je sorte.

Arf, c’était donc ça, je devinais bien un petit quelque chose qui le tracassait dans son regard. Sa mère, je crois que j’allai déjà vue quelque part dans le camp, mais je ne vois pas en quoi cela pourrait être dangereux ? Je n’allais pas lui faire une séance d’entrainement intensif ou lui demander de traverser la rivière deux fois d’affilée et sans pause. Quitte à aller voir sa mère et lui demander si je pouvais l’emmener dehors, je ne voulais plus lâcher Petite Tortue de la matinée. Notre petite balade prendra à peine longtemps, je ne vais pas le torturer dehors, elle n’a aucune raison de s’inquiéter. Je ne peux pas dire que c’est tous les jours faciles d’avoir un chaton asthmatique, et que c’est sans doute compliqué de gérer ce genre de chose, mais je ne vois pas en quoi le faire sortir pourrait nuire à sa santé ?..

« Ah, oui, c’est vrai. Je devrai aller lui en parler, mais je suis sûr qu’elle acceptera. Mais même si je ne vais pas lui en parler, je ne pourrai pas voir en quoi aller à la rivière l’inquiétera, je ne suis pas, à ce que je sache, la dernière imbécile du clan. »
Légère pause, et regard vers la sortie de la tanière. « Mais tu préférerais peut-être que j’aille la voir, pour être sûre ? »

Je me dirige vers la sortie, et admire la lumière du jour pour la première fois de la matinée. Il fait un temps vraiment radieux, malgré le sol encore froid et le vent fort qui souffle sur le camp. Rien de vraiment très embêtant pour aller seulement à la rivière, tout en espérant que celle-ci ne soit pas tout à fait gelée, j’aimerais beaucoup montrer comment pêcher à Petite Tortue, du moins, qu’il me regarde pour une petite démonstration. Je suis presque certaine que ça lui plaira, je n’en ai aucun doute. Nous arrivons devant la pouponnière, endroit que je connaissais vraiment bien, endroit ou j’avais été jusqu’à mon baptême d’apprentie. Endroit que j’avais quitté pour aller m’installer dans la tanière des apprentis. De nombreux souvenirs défilèrent devant mes yeux. Je me souvenais encore de mon arrivée au camp, toute frêle, innocente et si petite. Aujourd’hui ce n’est évidemment plus le cas, quelle horreur je me dis de faire partie de ce camp, ce camp qui m’a donné une seconde vie, je ne le remercierai jamais assez pour m’avoir donné autant de bonheur alors que ma vie, avant d’arriver ici, semblait misérable. Je n’imagine même pas ne serait-ce qu’une seconde, quitter ce clan pour une raison futile. Même pour retrouver quelqu’un, ou vivre avec lui en devenant solitaire, c’était impossible. J’aimais trop mon clan pour le quitter, c’était lui, mon premier véritable amour.

Après une bonne explication avec la mère de Petite Tortue, celle-ci céda à l’idée de laisser son fils entre mes pattes, le temps d’aller visiter la rivière, premier lieu de chasse du clan de la rivière. La petite boule de poils bondit sur sa mère, heureux de pouvoir quitter le clan avec son autorisation sans doute. J’étais presque aussi heureuse que lui, non pas pour la même chose, mais j’étais simplement heureuse, voilà tout. J’adressai un vif coup d’œil au chaton pour lui montrer qu’il était temps d’y aller, histoire de rentrer à temps pour le midi, et surtout pour ne pas rentrer trop tard. Je me dirigeai vers la sortie de la pouponnière, humant l’air frais qui s’exaltait dans mes narines, vraiment belle journée. Je trottinai doucement en compagnie du chaton qui trépignait d’impatience de sortir, j’avais presque envie de rire devant tant d’excitation. J’adressai des bonjours rapidement aux membres qui traversaient devant moi, avant de sortir du camp.

Heureusement que la rivière n’était pas loin du camp, elle était près des chutes d’eau et du pont de pierre. Mais déjà, on pouvait entendre de loin le bruit assourdissant des chutes d’eau, elles qui alimentaient la rivière. Que ferions-nous sans elle ? Je reprends mes esprits, et remarque que nous sommes déjà arrivés devant cette fameuse rivière. Si belle, la glace ne l’a pas encore attenté. Je contemple cet endroit, avant de m’adresser au chaton.

« La voici, la rivière. »

Je m’approche mais je tends la patte pour ne pas que le chaton ne s’approche pas trop près de celle-ci.

« Tu voudrais peut-être me voir pêcher ? Une démonstration ? »

Un mouvement brusque attira mon attention. Autant pour moi, ce n’était qu’un poisson qui venait tapait contre les petites roches ancrées sur le rebord de la rivière. L’eau était d’une limpidité à toute épreuve, on l’aurait presque dit transparente, pourtant c’est en hiver ou c’est dur de la voir aussi belle. Il y a parfois de la pluie qui fait s’écouler de la boue tout le long de la rivière, et cette boue arrive à créer une eau plus que visqueuse, heureusement ce n’est pas le cas souvent puisque l’eau est parfois gelée. Or, là elle ne l’est pas, donc c’est une belle occasion pour montrer à Petite Tortue l’enchainement qu’il devra apprendre par cœur lorsqu’il deviendra un apprenti. Et j’ai très hâte qu’il devienne apprenti, il pourra aller visiter encore plus loin que la rivière. Il doit vraiment avoir hâte, oui. Bon. Je me poste près de la rivière, en faisant très attention à ma position face au soleil. Si mon ombre se découpe sur la surface de l’eau, le poisson verra bien que je suis là, et ce n’est pas vraiment ce que l’on souhaite. Du moins, pas pour le moment. Je me tourne vers Petite Tortue pour regarder là où il était posté. Puis, je me retourne vers la rivière, attendant le moindre signe d’un poisson. Et seulement quelques secondes plus tard, une ombre grise argentée fit son apparition juste en dessous moi. Illico, je plantai ma patte dans l’eau très fraiche de la rivière, et relevai ma prise pour que celle-ci atterrisse sur le sol. Le poisson fit un superbe vol plané avant de s’écraser juste devant Petite Tortue.

« Et voilà. »

Je trottinai vers le chaton et surtout vers la proie qui gigotait encore juste devant lui, et d’un coup de patte, l’achevai lors de son dernier bond. Je redressai la tête vers le chaton qui regardait avec surprise le poisson.

« Des questions ? »

Je me croyais presque en pleine séance d’entraînement, malheureusement je n’avais plus d’apprentie, quel dommage. J’apprécie tellement d'initier les coutumes de chasse aux jeunes apprentis du clan. Peut-être que j’aurai Petite Tortue en apprenti quand celui-ci passera son baptême ? Qui sait.