Sujet: Nous avions crû au bonheur ... |feat Bal des Harfangs ♥ Mer 13 Aoû - 3:59
C’est lorsqu’on se croit en sécurité Que tout bascule
feat Bal des Harfangs
[1] D’aussi loin qu’elle se souvienne, Reine des Brumes avait toujours adoré l’été. Parce qu’elle aimait le soleil et les journées radieuses, cette saison était pour elle la plus belle au monde. L’un de ses grands bonheur, aux moments où la température descendait et ou une douce brise s’installait, était de s’allonger sur des grands pierres encore chaudes de leur journée, et de sentir son corps se relâcher sous l’effet de la douce tiédeur. Ces derniers temps, cependant, la femelle calicot n’avait pas le cœur de s’adonner à cette activité. Ni à aucune autre, d’ailleurs. Si elle n’avait jamais eût un caractère doux et facile, Reine des Brumes n’avait jamais été aussi irritable que ces derniers jours. Un simple regard placé au mauvais moment suffisait à la mettre dans des colères aussi noires que brèves. A cela s’ajoutait une grande fatigue, le stress quotidien, et un profond sentiment de mal-être qui ne la quittait plus depuis des jours. Plus rien ne trouvait alors grâce à ses yeux, ni les patrouilles frontalières ni la chasse, deux activités que, d’ordinaire, elle accomplissait avec entrain. A présent, la demoiselle écaille de tortue renâclait à l’idée de bouger, préférant passer de longues heures les yeux perdu dans le vide. Cette apathie et cette fatigue qui pesaient sur la jeune reine était plus qu’inhabituelle, inquiétante même. De nature énergique et nerveuse, Reine des Brumes avait d’ordinaire du mal à demeurer trop longtemps à rien faire, préférant mettre la patte à la tache plutôt que de bailler aux corneilles. Intrépide, elle appréciait les patrouilles frontalières, durant lequel tous ses sens étaient en alertes, prêt à bondir à la moindre anomalie. Elle se fessait l’effet d’être une aventurière perdue en terre inconnue, et elle adorait ces moments d’évasion ou elle laissait galoper son imagination fertile. A présent, elle semblait être totalement vidée de son énergie, et, à son grand désarroi, on semblait trouver cela normal. Personne n’était venu lui demander des comptes ou bien lui demander de se remuer un peu. Au contraire, la fière guerrière se sentait même maternée, pas un jour ne passait sans qu’un de ses camarades veuille savoir si elle avait mangé à sa faim aujourd’hui, si elle fessait attention à ne pas trop en faire ou que les reines ne lui demande si tout allait bien, si elle avait besoin d’aide ou de conseil, de venir les trouver si quelque chose l’étonnait ou lui paressait anormal, qu’elles étaient là pour l’aider. Brume ne comprenait pas trop pourquoi elles se montraient si délicates et pleines d’attention envers elle, alors que, jusqu’à présent, elles s’étaient plutôt bornée à l’ignoré gracieusement. Si parfois ses intentions agaçaient le félin calicot, elle se retenait de gronder ou d’envoyer paitre ces femelles pleines de bonnes intentions. Qui sait, si elles ne pourraient pas s’avérée de bonne alliées un jour prochain… En y réfléchissant, Reine des Brumes trouvait l’attitude de ses camarades très étrange. Depuis quelques temps, elle dormait plus que d’ordinaire, sortait moins du camp, et on s’inquiétait à l’idée qu’elle ne se repose pas assez ! Quelle idée saugrenue ! Et les Reines qui lui proposaient conseil et écoute, en quoi pensaient-elles pouvoir lui être secourable ?
Esprit des Chimères
Ce nom lui avait traversé l’esprit et était venue se planter dans son cœur comme des épines de ronce. Esprit des Chimères était le guérisseur du clan du Tonnerre, l’un de ses amis les plus proches, un des seuls félins avec lequel elle était assez à l’aise pour s’autoriser à être elle-même. La jeune femelle avait toujours considéré le guérisseur à la langue assurée comme une figure de proue, le genre de félin à la fois agaçant et rassurant avec lequel on était sûre de ne pas courir trop de risques. Le genre de matou destiner à devenir le genre d’ancien râleur et casse patte que tout le monde adore détester. Elle l’avait toujours pensé inébranlable, intouchable… Et pourtant… Esprit des Chimères avait brusquement disparu, sans que personne ne sache ni ou ni pourquoi. On ne retrouva pas sa trace, ni même un indice pouvant conduire à lui, au grand désarrois de ses proches, et pour le plus grand désespoir de Brume. Avec la disparition du matou, elle avait perdu beaucoup plus qu’un camarade. Elle avait perdu un confident. Un véritable ami.
« - Reine des Brumes, joint toi à la patrouille de midi pour aller inspecter la frontière du clan de la rivière. »
L’ordre sec d’un vétéran tira la jeune guerrière de sa torpeur et lui fît mettre un instant ses pensée de côté. Se mettant péniblement sur ses pattes, elle constata avec effroi qui, décidément, elle s’était enrobée ces derniers temps, à la vue de son petit ventre rond, un vague sentiment de dégoût s’empara d’elle. Oui, vraiment, il lui fallait se bouger. Un peu d’exercice ne lui ferait aucun mal. Soupirant, elle emboîtât le pas à ses camarades pour adopter un trot rapide. Elle écouta d’une oreille distraites les ragots que ceux-ci s’échangeaient joyeusement. On disait d’un côté que le clan de la Rivière et le clan du Vent étaient prêts à entrer en guerre pour une histoire de gibier volé. On disait également que, vu que les deux chefs ennemis se détestaient cordialement, cette nouvelle n’était pas étonnante. Un troisième répliqua qu’il faudrait surveiller de près tout cela, que le clan du Tonnerre, s’il agissait au bon moment, trouverait surement son compte dans l’affaire. En entendant cela, Reine des Brumes leva les yeux au ciel et poussa un soupir exagérément profond.
Super, songeait-elle, me voilà de nouveau coincée avec une bande de pseudo-guerrier totalement abrutis voulant se la jouer grands stratèges et révolutionnaires alors que, pour la moitié, ils ne sont capable que de suivre bêtement les ordres, et encore faut-il qu’ils soient assez simple pour ne pas perturber leurs petits esprits… Je sens que cette patrouille va être longue…
En entendant le soupir de la demoiselle, un des guerrier se retourna pour la dévisagé. Une colère sourde monta en la belle reine lorsqu'elle vit son expression passer de la surprise à une espèce d’air satisfait et entendu lorsqu’il lorgna sur ses flancs arrondis par son excès de repos de ses jours derniers. En rage, la reine bondit vers l’avant, hérissa son pelage et plaqua ses oreilles vers l’arrière, feulant une menace. Surpris le matou recula de plusieurs pas et se retourna brusquement pour presser l’allure, entraînant avec lui ses deux compères.
Bien ! En voilà un qui semble avoir compris la leçon, songea la jeune reine. Il leur reste finalement un sous de jugeote, même s’ils le cachent bien.
Sur ces bonnes pensées, elle s’empressa de suivre la patrouille. Même si ses camarades l’exaspérait, elle était contrainte de faire équipe avec eux, alors autant coopérer, c’était toujours un peu de tranquillité de gagner. En l’entendant arriver, le félin sur lequel elle avait grondé quelques minutes auparavant se retourna, se demandant sans doute si elle allait lui arracher les oreilles s’il ne se méfiait pas. D’un battement d’oreille, Reine des Brumes lui fît comprendre que le sujet était clôt, mais qu’il avait intérêt à se tenir à carreaux dorénavant s’il tenait à ses moustaches La patrouille se termina sans plus d’histoire. Les félins de la Rivière n’avaient pas dépassé les frontières, se contentant juste d’en rafraîchir les marques. Une bonne nouvelle, jugea Brume. Moins il y aurait de conflit et de tensions, plus cela serait profitable à l’essor du clan. Et puis, Etoile de Cannelle, leur cheffe, lui paraissait fragile et fatiguée ses derniers temps. Étrange aussi, pour la plus grande inquiétude de la demoiselle au pelage tricolore. Sentant son estomac miauler famine, Reine des Brumes parcourus la clairière du regard, à la recherche d’un camarade avec qui partager un repas. Elle sentit son cœur s’emballer sous l’effet de la joie lorsqu’elle vît, assis devant la tanière des guerriers, Bal des Harfangs, un magnifique mâle au pelage blanc pour lequel a jeune femelle éprouvait une affection peu commune. D’un pas léger et gracieux, bien différent du pas lourd et résigner qu’elle empruntait jusque-là, la femelle s’empressa de le rejoindre, deux souris dans la gueule. Arrivé devant lui, elle déposa au sol les deux rongeurs avant de lui en tendre un du bout de la patte.
« - Bonjour, Bal des Harfangs. »
Lui adressant un sourire doux et mélancolique, la reine baissa la voie d’une octave pour miauler
« - Est-ce que… ça va, aujourd’hui ? »
Le temps que le mâle trouva matière à lui répondre, Reine s’assit pour mordre dans sa proie. Elle mourrait de faim, et son estomac la torturait réclamant sa pitance. Il ne lui fallut pas longtemps pour dévorer entièrement la proie. Lorsqu’elle constata que du rongeur il ne restait plus que les os, Reine des Brumes écarquilla les yeux de surprise. D’ordinaire, elle peinait à avaler la moitié d’une souris. Depuis son enfance, elle avait toujours eût un appétit de moineau et un corps mince et élancé, et voilà que depuis peu elle s’était mis à dévorer ses repas et à prendre du poids… C’était anormal et inquiétant.
Si seulement Esprit des Chimères était là… lui serait me dire ce qui cloche.
Cette pensée sombre accabla encore plus la reine qui fût secoué d’un long frisson de chagrin. Il lui manquait. Terriblement. Son esprit tordus, sa langue bien pendu, son ironie grinçante… Un petit gémissement traversa l’espace d’un instant sa gorge, mais elle eût vite fait de se reprendre. Elle ne devait pas faire preuve de faiblesse. Pas maintenant. Glacée jusqu’aux os, la demoiselle hérissa son pelage soyeux et redressa le menton pour regarder Bal des Harfangs dans les yeux. Il souffrait, lui aussi. C’était normal, cependant, Esprit des Chimères était son meilleur ami, sa disparition devait lui être tout aussi pénible qu’à elle. Sans y prendre garde, Reine des Brumes s’avança vers le grand mâle aux yeux d’or et se pressa contre lui, pour lui signifier qu’elle partageait sa douleur, qu’elle était là pour lui. Tout simplement.
Dernière édition par Reine des Brumes le Lun 13 Oct - 9:30, édité 2 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Nous avions crû au bonheur ... |feat Bal des Harfangs ♥ Mer 13 Aoû - 5:42
Il était fatigué. Ce fut la première pensée qui lui vint à l'esprit lorsqu'il se réveilla. D'un pas lourd, hésitant, il se dégagea de sa couchette. Des brins d'herbes s'accrochaient à sa fourrure blanche qui semblait chaque jour un peu moins belle, chaque jour un peu moins luisante. Il se ternissait. Ses pensées s'embourbaient dans les abysses noires de son esprit, chaque réveil était comme une sentence. Il était las de tout cela.
Non pas qu'il voulut mourir, mais la vie lui semblait bien cruelle avec lui, ces derniers temps. D'abord, l'assemblée avec cette timbrée de Cannelle. Elle s'était montrée faible, folle, stupide. Elle l'avait déçu. Profondément. Comment son amour d'antan, cette femelle à la langue bien pendue, cette charmeuse pouvait devenir un tel flan d'un jour à l'autre ? Elle ressemblait désormais à un fantôme, aussi dépressive que l'Étoile Bleue de la légende. Elle finirait comme elle, si elle continuait. Bal des Harfangs n'était plus certain d'en avoir quelque chose à cirer. Cette femelle aigre et sans vie n'avait plus rien à voir avec la Cannelle dont il était tombé fou amoureux. Il n'avait plus aucun compte à lui rendre.
Malgré tout, le félin se sentait coupable de son absence de compassion pour la femelle couleur de sable. Il aurait dû continuer à la soutenir, surtout dans l'adversité ... et pourtant, il était las. Las de courir après une femelle qui se rendait peut-être compte de son dévouement fou pour elle, et en profitait. Il ne cherchait plus à la comprendre, il ne savait plus démêler le vrai du faux dans les paroles de la chef.
Tout en remuant les mêmes idées, il se leva, se dirigea vers l'entrée de la tanière des guerriers en bousculant quelques-uns de ses compatriotes au passage. Il n'était plus le fier membre du Tonnerre qu'on avait connu jusqu'alors. Désormais, tout le monde le regardait soit avec tristesse, soit avec satisfaction. On savait au sein du Clan qu'il avait tout perdu.
Il observa les arbres qui entouraient le campement avec une profonde tristesse. Esprit des Chimères avait disparu. Son meilleur ami, celui qui avait partagé son enfance et toutes ses difficultés, ce même ami qui avait tenté bien des fois de le détourner de Cannelle, qui l'avait poussé à être heureux ... Cet ami avait disparu. Sans un mot, sans une trace. Et Bal des Harfangs n'avait pas su l'accepter. Dès l'annonce de sa disparition, il retourna la forêt du Clan du Tonnerre, fouilla les terres libres, transgressa même les lois pour franchir les frontières ... Pas un signe. Esprit des Chimères avait disparu.
« - Bonjour, Bal des Harfangs. »
Il n'avait même pas vu la femelle arriver, même s'il avait le regard vaguement dirigé vers elle. Sorti brusquement de ses pensées, il faillit sursauter. Mais il n'avait même plus l'énergie pour laisser ses réflexes fonctionner. Il observa avec un regard vide la proie qu'elle venait de déposer devant lui. Au contraire de Reine des Brumes, Bal des Harfangs avait perdu bien du poids depuis l'Assemblée.
« - Est-ce que… ça va, aujourd’hui ? »
Il n'enregistra pas immédiatement la question, observant la femelle avaler avec un appétit vorace le rongeur qu'elle tenait entre les pattes. Cela lui semblait curieux, mais il n'arrivait pas à pointer du doigt l'anomalie dans sa façon de manger. Elle sembla elle-même surprise de finir la proie en entier.
Lorsqu'enfin son esprit analysa en détails la question de Reine des Brumes, il la vit frissonner, et son regard s'assombrit. Il se souvint qu'Esprit des Chimères était aussi l'ami de Reine des Brumes. Elle devait être aussi affectée que lui par sa disparition. Mais Bal des Harfangs ne faisait plus attention aux autres. Il ne vivait plus que par et pour sa douleur.
Lorsqu'il sentit un pelage contre le sien, son corps esquissa un mouvement de recul, presque de dégoût. Mais elle partageait sa peine. Elle le soutenait, comme personne à part Esprit des Chimères ne l'avait jamais fait. Il darda son regard d'or dans ceux de Reine des Brumes, et un vague sourire éclaira ses lèvres.
« - Je vais aussi bien qu'on le peut après la disparition d'un ami. »
A cet instant seulement, il se rouvrit au monde extérieur. Il pouvait lui apporter le réconfort, Reine des Brumes tentait de le lui prouver.
Il observa son ventre plus rond que de coutume, réfléchit à ce qu'on lui avait dit durant ses instants de torpeur ... On racontait d'elle qu'elle était devenue plus douce, calme, moins remuante. Bal des Harfangs avait observé ces quelques changements, malgré sa tristesse. Elle n'était plus aussi virulente, les gens allaient vers elle, même si elle s'échinait à refuser leur bonté. Il pouffa. Elle n'avait jamais été réellement aimable, mais il était certain qu'elle cachait de bons sentiments.
Il redevint soudain glacial, pensant que peut-être, cette absence de dynamisme soudaine était due à Esprit des Chimères. Il reprit un air sérieux mais calme, murmurant doucement à l'oreille de la femelle, et espérant qu'elle ne l'enverrait pas paître.
« - Apparemment, tu as changé ces derniers temps ... Serait-ce à cause d'Esprit des Chimères ? »
Sujet: Re: Nous avions crû au bonheur ... |feat Bal des Harfangs ♥ Mar 26 Aoû - 18:06
Ce n'est pas forcement l'espoir qui t'attend au bout du chemin
feat Bal des Harfangs
[2] « - Je vais aussi bien qu'on le peut après la disparition d'un ami. »
Mince… je l’ai blessé.
Tel fût la première réflexion de Reine des Brumes lorsque Bal des Harfangs lui répondit enfin. Le ton froid et triste du male lui avait tout sauf échappé, et elle savait qu’elle aurait dû l’aborder avec plus de tact et de délicatesse, mais ce genre de choses n’était pas de son ressort. Elle avait du mal à comprendre et à gérer les réactions d’autres félins, alors les anticiper… Sentant le léger mouvement de recul esquisser par Bal des Harfangs lorsqu’elle s’appuya contre son flanc, elle préféra l’ignorer. Il avait beaucoup souffert, ces derniers temps, son attitude devait alors être normale. En détaillant son camarade, Reine des Brumes s’inquiéta en constatant de nouveau à quel point il avait maigri. Alors qu’on était au cœur de la belle saison et que le gibier était encore abondant, il était presque aussi aminci que durant la saison des neiges, et son abondant pelage blanc d’ordinaire brillant et lustré était devenu terne et rêche.
Pas étonnant, après tout ce qu’il a subis…
Durant une fraction de seconde, Brumes lança un regard mauvais en direction de la tanière d’Etoile de Cannelle. Tout cela était en partie de sa faute. Elle savait que sa cheffe et Bal des Harfangs étaient amis d’enfance, et, en écoutant quelques bavardages, avait cru comprendre que certains de ses camarades soupçonnaient le grand mâle blanc de nourrir une passion amoureuse pour la belle femelle brune. Cela, Reine des Brumes ne voulait y croire. En y songeant, une légère pointe de jalousie vint la taquiner. Non, Bal des Harfangs ne pouvait aimer Etoile de Cannelle, elle refusait d’y croire. Cependant, Harfang et la cheffe étaient bel et bien amis, cela elle ne pouvait le nier. Hors, on avait raconté à Brume ce qu’il s’était passé au courant de l’assemblée, le discours véhément d’Etoile de Cannelle contre le clan des Etoiles, sa révolte, sa tentative infructueuse de rallier les autres clans à sa cause. On lui avait dit que la femelle semblait sombrer dans la folie, s’enfoncer dans la pénombre et que nul ne pouvait l’aider. Même ses plus proches amis avaient échoués à la raisonné. Reine des Brumes regrettait amèrement de n’avoir pût aller à l’assemblée ce soir-là. On lui avait bien proposé, mais elle se sentait nauséeuse et fatiguée et avait dû décliner l’invitation. Elle aurait voulu être là, pour assister elle-même aux évènements troublants ayant eu lieux ce soir-là. Peut-être aurait-elle alors compris pourquoi Etoile de Cannelle avait agis de la sorte ? Bien sûr, Reine se leurrait en songeant pouvoir trouver une raison à l’attitude de leur cheffe, mais elle avait confiance en Etoile de Cannelle et admettre que celle-ci puisse faillit et ne pas servir au mieux son clan aurait trop bouleversé ses convictions, alors Brume préférait ne pas y penser, pour l’instant. Mais le pauvre Bal des Harfangs, déjà bien affecter par la disparition de son meilleur ami, lui, avait assisté à toute la scène, il en avait forcement été bien affecté. Vois un ami proche perdre les pédales sans pouvoir l’en empêcher avait dû contribuer à faire grossir son chagrin et sa détresse. Si, en règle générale, Reine des Brumes était plus qu’hermétique aux sentiments et aux changements pouvant survenir chez autrui, elle avait tout de suite remarquée les différentes phases par lequel Bal des Harfangs était passé. Alors que le chagrin fessait dépérir le mâle, elle avait observé en silence, tenaillé par l’envie d’aller lui parler sans trop oser le faire. Là aussi, de sa part, une telle hésitation était inhabituelle. D’ordinaire, elle n’aurait pas hésité à accoster un félin mal en point pour lui demander des explications. Mais avec Bal des Harfangs, tout était si compliqué… En sa présence, Reine des Brumes se sentait légère et insouciante, mais pourtant aussi maladroite et incertaine. Incapable de déterminée son ressentie envers le beau mâle blanc, elle avait pris le partis de dire qu’elle éprouvait pour lui une vive amitié.
« - Apparemment, tu as changé ces derniers temps ... Serait-ce à cause d'Esprit des Chimères ? »
Au son de la voie de Bal des Harfangs, Brume leva les yeux. Il avait pris une intonation douce, et son joli visage reflétait l’espoir, celui d’obtenir une réponse.
« - Hum… »
Penchant légèrement la tête sur le côté, Brume chercha un instant la bonne manière de dire ce qu’elle pensait. Elle qui, d’ordinaire, avait la langue si bien pendue et les idées toujours bien claires, nageait dans le flou, incapable de trouver manière convenable de s’exprimer. Il fallait dore que la situation n’était déjà pas bien nette pour elle, alors l’expliquée…
« - Oui et non. C’est en partie du fait de la disparition d’Esprit des Chimères, c’était un bon ami. L’un des seuls à oser être totalement sincère avec moi et à me remettre à ma place de temps à autre. Le seul aussi à avoir eu le courage de me parler franchement de mes origines. De la raison pour laquelle ma « vraie » mère m’a laissée au clan. Il était un peu comme un grand frère pour moi, je le respectais et lui était reconnaissante pour tout… sa franchise, son amitié… Qu’il ne soit plus là m’est presque insupportable. Il a laissé un vide en disparaissant… du genre à ne jamais se refermer. Je pense que tu connais cela, ce chagrin et cette incertitude, c’était ton meilleur ami, tu as encore plus de raison de le pleurer… Mais…»
Levant la tête vers le ciel, Reine des Brumes soupira. Parler d’Esprit des Chimères remuait le couteau dans la plaie encore vive de sa tristesse. Il devait en être de même pour Bal des Harfangs. Avec la disparition du guérisseur écaille de tortue, une partie de son monde s’était écroulé. Elle avait passé longtemps à inspecter es frontières, attendant son retour, flairant a moindre piste pouvant la mettre sur la voie. Mais rien n’avait aboutis. Esprit des Chimères c’était envolé. Peu de temps après l’arrêt des recherches, une immense fatigue s’était abattue sur elle, mêlé d’un grand malaise. Elle, toujours en mouvement s’était mise à dormir longtemps et à trainer des pattes. Son appétit d’oiseau s’était mué en une faim vorace. Une sensation de lourdeur et de mal être, dès lors, ne la quittait plus. A ce moment-là, les reines et certains de ses camarades se mirent à la surveiller, comme une malade. Elle savait que quelque chose clochait. Ce n’était pas la première fois qu’elle perdait un proche, et savait que jamais on ne se comportait de la sorte dans de pareilles circonstances. Mais, incapable de mettre le doigt sur ce qui pouvait être l’élément déclencheur de ce remue-ménage, elle préfèra l’ignorer.
« - Mais… il y a autre chose… Je ne serais dire quoi. Je sais juste que je me sens fatiguée et lourde, maladroite et déphasée. Et j’ai en permanence faim, aussi. C’est tellement bizarre… j’ai déjà perdue des proche, le chagrin n’a jamais eût sur moi de tels effets. C’est… je ne sais pas. C’est autre chose, je le ressens, mais je ne serais dire quoi. Même nos camarades sont étranges avec moi ces derniers temps. Ils me dorlotent comme un chaton ou une invalide. Ça m’exaspère, mais je ne me sens pas le courage de les envoyer paitre. Les reines sont gentilles avec moi, je ne veux pas me les mettre à dos, elles veulent que je vienne les voir si je me pose des questions ou si je trouve quelque chose inhabituel ou inquiétant… Je ne sais pas de quoi elles voudraient que je leur parle ni quel aide elles m’apporteraient, mais bon… Etre un peu patience ne me couterait pas trop. Esprit des Chimères me reprochait toujours d’en manquer. En revanche, l’attitude des autres guerriers est vraiment… incompréhensible. Ils sont toujours en train de me demander si je me repose assez et si je me nourris convenablement. Comme si cela ne se voyait pas ! Tellement de choses ont changés en si peu de temps, j’avoue ne plus comprendre ce qu’il m’arrive. Trop de choses se sont passés en si peu de temps… Tout le monde doit être un peu perdu ces derniers temps. Avec la saison des feuilles mortes qui approche, j’ai juste mal choisi mon moment pour me sentir mal. Mais Esprit des Chimères n’est pas la cause de mon changement d’attitude… C’est plus compliquer que cela. Mais il me manque, Bal des Harfangs, horriblement, comme il doit te manquer. Un chat comme ça, on n’en croise qu’un dans toute une existence. »
Hochant doucement la tête, Reine des Brumes se redressa pour faire quelques pas malgré ses pattes lourdes, elle avait toujours autant de difficultés à rester en place tranquillement. Au bout de quelques secondes, elle revint s’assoir près de Bal des Harfangs, songeant qu’elle avait trop parlé de son ressentis et de ses tourments. Mais après tout, son camarade ne voulait-il pas qu’elle lui parle franchement ? Espérant avoir fait un discours convenable, Reine des Brumes regarda Bal des Harfangs, ses yeux verrons emplis de milles inquiétudes0 Peut-être trouverait-il une réponse à ses interrogations ? Mais la brise qui vit onduler son pelage écaille de tortue lui souffle que tout ne serais pas aussi simple, et Brume se surpris à s’inquiéter.
[Bon... j'ai mis beaucoup plus de temps que je ne le prévoyait à répondre, je m'en excuse. En plus le discourt de Brumy est assez "brouillon", mais disont qu'il convient à l'était d'esprit dans lequel elle se trouve ;)]
Dernière édition par Reine des Brumes le Lun 13 Oct - 9:32, édité 2 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Nous avions crû au bonheur ... |feat Bal des Harfangs ♥ Mar 9 Sep - 4:02
Il patientait, croisant les doigts pour ne pas avoir comme seule réponse un rejet sec de la part de la femelle. Il la savait peu communicative, avec une forte tendance à refuser l'aider d'autrui. Mais sa douceur inhabituelle l'avait poussé à s'inquiéter de son cas, prendre de ses nouvelles, renouer avec le réel grâce à la dame calico.
« - Hum … »
L'hésitation de la femelle gonfla l'esprit d'Harfang d'espoir. Si elle avait voulu marquer un refus net, elle n'aurait pas hésité. Il devait avouer qu'il n'avait jamais soupçonné la femelle de pouvoir être si douce à son égard avant les derniers évènements. Il la trouvait réellement changée, mais tout cela demeurait confus dans son esprit. Quelque chose clochait, vraiment. Il avait beau être amusé et heureux de ce changement positif, il le dérangeait profondément.
Dans ses paroles, Reine des Brumes dépeignit Esprit des Chimères parfaitement, cassant mais soutenant ses amis dans l'adversité, grande gueule mais osant clamer ce qu'il était nécessaire de dire ... Bal des Harfangs fut d'ailleurs quelque peu étonné par le lien si fort qui semblait unir les deux félins. Il ne savait pas qu'Esprit des Chimères comptait tant pour la dame calico.
« - Je pense que tu connais cela, ce chagrin et cette incertitude, c’était ton meilleur ami, tu as encore plus de raison de le pleurer … »
Il haussa les épaules, mal à l'aise. Vu ce qu'il semblait représenter pour elle, il ne se sentait pas en droit de plus être affecté par sa disparition. Cependant, entendre parler de lui de cette manière lui fit saisir qu'il ne connaissait pas tout de son ami, et qu'il aurait encore eu bien des choses à apprendre sur lui avant qu'il ne l'abandonne. Car oui, c'était le sentiment que le mâle blanc ressentait le plus en ce moment : celui de l'abandon.
« - Mais … »
De nouveau, une hésitation. Elle semblait confuse, elle qui pourtant avait d'habitude les idées claires, prêtes à être étalées sur le tapis. Elle finit par poursuivre en expliquant le malaise qu'elle ressentait en ce moment. Intrigué, le guerrier l'écouta attentivement.
Il fronça les sourcils, perturbé. Il n'avait pas noté la modification de comportement de leurs compatriotes vis-à-vis de Reine des Brumes, mais ne lui vit pas d'intérêt à mentir. Lorsqu'elle mentionna l'attention des reines à son égard, Bal des Harfangs ressentit comme une profonde gêne. Il sentait qu'elles avaient un lien direct avec ce qui dérangeait tant la guerrière sans savoir pourquoi. Mais une chose était sûre : ce changement d'attitude était tout sauf normal.
Les autres guerriers s'inquiétaient également pour la femelle calico, ce qui était encore plus surprenant. Harfang se sentait happé par le sentiment d'incompréhension de Brume, et tentait tant bien que mal de s'en dépêtrer. Ils avaient tous les deux l'air de nigauds perdus, avec l'évidence sous les yeux.
« - Mais Esprit des Chimères n’est pas la cause de mon changement d’attitude… C’est plus compliqué que cela. Mais il me manque, Bal des Harfangs, horriblement, comme il doit te manquer. Un chat comme ça, on n’en croise qu’un dans toute une existence. »
Il eu un triste geste d'acquiescement. Cet idiot à grande gueule était indéniablement irremplaçable. Reine des Brumes se leva d'une manière gauche, lourde, et Harfang détailla son ventre arrondi, son air réellement fatigué, et il constata qu'il ne l'avait effectivement jamais vu dans pareil état. Mais si ce n'était pas à cause de la disparition de Chimère, alors quelle pouvait donc être la raison de tous ces changements ... ?
Elle avait l'air préoccupée, voire inquiète lorsqu'elle revint s'assoir près de lui. Avant qu'il ne puisse tenter de trouver des mots rassurants, il vit une guerrière se déplacer vers eux et attendit son arrivée avant de continuer sur leur conversation.
« - Oh ... Euh ... C'était pour te proposer une patrouille, Bal des Harfangs, mais je vois que tu es occupé. Ne t'inquiètes pas, on trouvera bien quelqu'un d'autre, continuez à discuter, je pense que vous en avez besoin, hein ? »
Vol d'Hirondelles s'écarta prudemment d'eux, non sans avoir lancé un regard malicieux au mâle blanc et sans avoir eu un sourire attendri. Bal des Harfangs rougit légèrement, incapable de comprendre le pourquoi du comment de tout cela, mais décida de passer à autre chose et d'ignorer l'intervention de la femelle. Il toussota et s'intéressa de nouveau à Reine des Brumes.
« - Je comprends que les autres se préoccupent de toi, tu as réellement l'air éreintée. Par contre, je ne sais pas pourquoi tout le Clan s'y met ... C'est comme s'ils étaient profondément concernés par ton cas ... Pourtant, tu n'as pas réellement perdu du poids, ma chère. »
Il esquissa un sourire moqueur en indiquant du bout du nez le ventre de la femelle. Il avait pris le risque de fameusement la vexer, mais il avait envie de la revoir aussi dynamique et explosive qu'auparavant. Bien que plus attentive et tendre, Bal des Harfangs savait qu'il n'avait pas affaire à la vraie Reine des Brumes. Et quand bien même elle redeviendrait cassante et mordante, il ne voulait que son retour. Mais cette intervention et surtout les expressions qu'avait arborées la guerrière quelques instants auparavant le perturbaient toujours. Il marmonna quelques paroles pour partager son trouble avec Brume.
« - Et je ne comprends pas pourquoi Vol d'Hirondelles a fait une tête pareille en nous voyant ensemble ... Elle a vraiment de drôles de réactions, parfois ... »
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Sujet: Re: Nous avions crû au bonheur ... |feat Bal des Harfangs ♥
Nous avions crû au bonheur ... |feat Bal des Harfangs ♥