Pétales de Coquelicot Journaliste
Guerrière
Date d'inscription : 08/06/2012
Nombre de messages : 239
PUF : Coq, Sources, Pitch !
Autre(s) personnage(s) : Secret des Sources | Guérisseur de la Rivière
Apprenti ou Mentor :
Feuille de Guerrier Force: (50/200) Vitesse: (150/200) Agilité: (200/200)
| Sujet: La poésie est aux sentiments ce que la philosophie est aux pensées | feat. Le Philosophe ♥ Ven 1 Aoû - 19:27 | |
| Le temps s'écoule inlassablement, sans tenir compte des désirs des êtres, des avoirs. Quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse, l'astre solaire égrènera toujours sa course dans le ciel d'un bleu fugace, aux multiples couleurs. L'obscurité, couleur d'ombre, promène ses amies étoilées qui scintillent, envieuses de la clarté de dame Lune, en retard à chaque rendez-vous avec messire Soleil. Puis, ce dernier ce réveille, et chasse la nuit de ses longs rayons couleur or qui habillent l'aube d'une nuance rose amour. Mais cela ne dure que le temps d'un regard, et rapidement, la chaleur terrestre se diffuse aux vivants, les tirant de leur lourde mort intermittente. Les moutons d'un blanc laiteux se mettent à parsemer l'azur pur qui observe inlassablement les petites fourmis vivre précipitamment leur destin, pour retourner en poussière. Leurs souffles se mêle au vent, qui parcourt le monde en susurrant sa mélopée infinie, la transmet aux arbres, qui n'en deviennent que plus forts. Ils essayent de toucher l'horizon du cirque, malgré les pleurs et les caprices des cieux, sa joie et sa tristesse. Tous subissent le même traitement, pour être brutalement arraché par le fil tranché par le Clan des Etoiles. Ces âmes errantes réunies et penchées au-dessus de la Terre, provoquant nos bonheurs et nos chagrins, et régissent d'une patte de velours et d'une griffe de fer, le sort de chacun de nous. Vraiment, la vie était si étrange, si compliquée. Et pourtant si simple, quand on ne se donne pas la peine d'y réfléchir. Est-ce que tout le monde pense ainsi ? Est-ce que nous tous, partageons une pensée pour la Nature qui nous entoure ? Mais si on passait son temps à y penser, on ne ferait rien d'autre. Et justement, Pétales de Coquelicot avait le temps de ne rien faire. Pas de chasse, pas de patrouilles, pas d'Apprenti. Elle s'ennuyait. Et quand elle s'ennuyait, soit elle faisait des bêtises, soit elle réfléchissait. Mais comme elle n'était plus une Apprentie, l'heure n'était plus aux sottises. Elle avait désormais des responsabilités ! Être une guerrière talentueuse et recherchée pour son Clan, lui être fidèle, bien combattre et protéger leur territoire, peut-être même devenir Lieutenante, et ensuite Chef ! Ouhlà, elle s'emballait et partait de tous côtés. Pour l'instant, si elle était utile aux autres en patrouillant et ramenant des proies, c'était déjà bien. Et il ne fallait pas être paresseuse. La jeune chatte pensa sérieusement à se secouer et aller faire un tour en forêt. Mais l'été s'était installé depuis un moment, répandant sa chaleur et ses bienfaits, et la réserve de gibiers débordait. Il n'y avait donc nul besoin d'elle de ce côté-là. Quand aux patrouilles, une troupe était parti il y a peu, et les autres combattants entraînaient leurs Apprenties. Elle faisait donc partie des rares matous restant à surveiller le campement. Enfin, on faisait meilleure gardienne. Elle était allongée de tout son long par terre, dans la fine poussière de la clairière, le museau levé vers le ciel et l'astre solaire qui entamait sa descente tout doucement, au sein de la Terre, alors qu'elle y réfléchissait. Les reines et les chatons faisaient la sieste dans l'épais buisson d'épine protecteur, sous l'ombre rafraichissante. Les Anciens réchauffaient leurs os vieillis sous le vieux Tronc, et un autre guerrier était posté à l'entrée du Camps. Le chef était en patrouille, le lieutenant entraînait ses Apprentis. Pourtant, il y avait Le Philosophe. Elle jeta un regard en direction de l'Antre d’Étoile de Cannelle. Elle le voyait très peu, ce chat. Il partageait la couche de sa compagne, la chef. Amour interdit ? La demoiselle resta un instant sur cette interrogation. Puisqu'à la base, il était Solitaire, ça ne comptait pas vraiment. Elle n'en savait trop rien, alors elle réservait son jugement. L'envie d'en savoir plus sur cet étrange personnage la prit. Mais peut-être vais-je le déranger, il dort sûrement. Ça ne coutait rien d'aller vérifier. Soudainement pleine d'appréhension, elle se redressa, secoua son pelage noir empoussiéré, bâilla longuement pour chasser toute vape d'endormissement de ses yeux verts émeraude, passa un coup de langue sur son poitrail, et trottina sagement jusqu'à la Tanière du chef, avant de s'immobiliser. Ce n'était pas polie d'inviter comme ça là-bas. Faisant demi-tour, elle alla attraper délicatement entre les crocs une souris ni trop grosse ni trop fine, et s'approcha du rideau de lichen. Que dire ? Elle ne pouvait pas entrer comme ça. Elle posa la nourriture par terre, miaulant doucement : — Le Philosophe ? Vous êtes là ? (Pas de réponse. Elle hésita un moment, puis reprit :) Si vous dormiez, excusez-moi de vous avoir dérangé, je passerais vous voir plus tard. Elle attendit une autre seconde, puis se pencha, prête à reprendre la souris, quand elle se rendit compte qu'elle avait vouvoyé le mâle. Ce n'était pas dans ses habitudes. Coquelicot était d'un naturel très ouvert, tutoyant tout le monde, du chaton à l'ancien, sans que personne ne s'en sente opportuné. Elle se demanda comment il était, ce Philosophe. Sûrement très bien, pour qu'Etoile de Cannelle l'ait choisi pour compagnon. Sûrement très gentil, très galant, très amoureux. Et assez solitaire, se douta-t-elle, puisqu'elle ne croisait pratiquement jamais le vieux matou au long pelage négligé, et aux yeux vides perdus dans l'immensité de l'espace. Quoi qu'il en soit, elle n'était pas au bout de ses surprises, et allait découvrir un être bien plus élaboré que ça... « Peu de philosophie mène à mépriser l'érudition ; beaucoup de philosophie mène à l'estimer. » Chamfort
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