Nuage Foudroyant ♪ - En cours

La nuit venait de tomber sur la forêt emportant de nombreux chats dans le sommeil. Une chatte, seule au ventre rond marchait entre les arbres, jetant des coups d'oeil furtifs aux alentours. Celle ci semblait craindre d'être suivit. Ses yeux d'un bleu profond exprimait toute sa fatigue, face à sa vie de solitaire et en même temps, à cause de sa grossesse. Pourquoi avait-il fallut qu'elle tombe sous le charme de ce chat d'un des quatres clans ? Cela n'avait fait que lui causer des problèmes trop lourds à supporter pour une chatte aussi frêle. Son long pelage blanc était tâché de part et d'autre par des traces brunes, de la boue. Elle n'avait pas eu le temps de faire sa toilette depuis au moins plusieurs jours et cela se voyait beaucoup. La chatte commença à courrir, slalomant entre les troncs d'arbres,évitant les branches sur son passage ainsi que les rochers recouvrants le sol. Elle devait trouver un endroit pour s'abriter avant que le déluge ne devienne insuportable. Ses membres tremblants sous le poids de l'effort, la future mère continuait de trotinner sans s'arrêter. On pouvait voir la détermination qui la faisait continuer rien que dans son regard bleuté. Le seul problèmes, c'est qu'elle était malade et à bout de force, elle savait qu'elle allait bientôt mourrir et cela ne lui faisait pas peur, mais ce qu'elle préfèrait éviter, c'était de mettre bas avant. En emportant sa portée indésirée avec elle, elle ne causerait pas de soucis aux autres félins vivant dans ce lieu. La femelle grisâtre à cause de la saleté acccumulée trouva après quelques minutes un abri. Celui ci était en fait un ancien terrier de blaireaux déserté, assez grand pour qu'elle puisse finir sa vie en paix, à l'abri de la pluie et du vent. Elle s'y glissa puis s'allongea, la tête entre les pattes avant. Malheureusement pour elle, le travail avait déjà commencé. Une affreuse douleur lui parvint, son ventre était martelé de coups, toujours plus fort. La chatte émettait de faibles mouvements et cris de contestation, mais la mise à bas continua sans qu'elle ne puisse rien y faire. Son corps, agité de spasmes plus gros à chaque fois faiblissait peu à peu. Elle se sentait dépérir dans la souffrance des contractions. Bientôt, elle aurait rejoint le clan des étoiles et reposerait en paix, mais en serait-il de même pour ses chatons ? Où parviendrait-ils à survivre jusqu'à ce qu'on les trouvent ? Cela était totalement impossible à prédire et la femelle cessa de réfléchir, laissant son corps agir. Elle vasillait désormais, entre la vie et la mort, voyait le ciel changer, les étoiles grossir jusqu'à devenir des félins, ils semblaient vouloir lui dire quelque chose mais elle ne parvenait pas à saisir la teneur du message. Soudain, la douleur s'intensifia, encore plus désagréable qu'avant, la petite chatte avait l'impression que ses entrailles s'enflammaient, elle savait que bientôt, ce serait la fin. La peur se lisait désormais dans son regard, la peur de l'inconnu... Puis de légers miaulements de mécontentement se firent entendre, brisant le calme funèbres qui avait accompagné la mort de la femelle. Une boule de poils roux se mouvait entre les pattes du cadavre. Deux autres chatons étaient encore vivants, mais pour combien de temps ? Le roux fut le premier à trouver les mamelles à force de tâtonner par ci par là. Il aspira donc le bon lait, encore chaud malgré le décès de sa mère, poussant de petits cris de joie. Il avait froid et semblait perdu dans le noir. Ses yeux, encore fermé ne lui permettait donc pas de voir. De petites quintes de toux s'échappait de sa gorge. Après avoir étanché sa soif, le chaton s'allongea contre sa mère et s'endormit, sentant peu à peu la chaleur quitter le corps de cet être au pelage quelque peu emmêlé lui ayant fournir ses premières gouttes de lait.

Pendant deux jours, les trois chatons furent seuls, sans personnes pour les aider. Un d'eux fini par perdre la vie, faute de soin suffisant. Ils n'étaient plus que deux, livrés à eux mêmes, impuissants, les yeux clos, attendant leur trépas. Le temps passait, personne ne venait. Le vent soufflait dehors, comme pour exprimer leur peur, leur envie de survivre à cette épreuve et leur faim grandissante. D'énormes gargouillements se faisaient entendre dans la tanière abandonnée, pour témoigner de cela. Vivrait-ils suffisament longtemps pour connaître les joies, les peurs, les moments de nostalgie, les autres félins de la forêt, les clans, leurs coûtumes, la chasse, les patrouilles et tout le reste ? Seul le temps pourrait décider de leur destin. L'attente se prolongea à en devenir horrible. Le chaton roux criai à la mort, le lait, leur seul vivre avait tarit, il ne coulait plus. Comment allaient-ils faire ? Sans leur mère, sans leur soeur, sans leur père, sans rien! A peine avaient-ils vécus qu'ils étaient déjà orphelins, cruelle vie n'est-il pas ? La mort avançait vers eux à grands pas. Mais soudain, un miaulement se fit entendre, sortant la boule de poils unis de sa torpeur. Le chaton miaula faiblement, il sentait les forces le quitter, tentait de resister à l'appel de la mort, s'accrochait à l'aide du peu de réserves qu'il lui restait à la vie, même s'il ne la connaissait pas bien encore, elle lui semblait plus souhaitable que le néant qui l'entourait, terrible erreur de sa part, il la regrettera plus tard. Un animal s'avança vers les deux petits, se mit à les lécher puis le minuscule félin sentit ses pattes quitter le sol, seul chose stable qu'il avait connut et se mit à couiner, mécontent de son sort. Il fut balloté pendant un long trajet puis reposé sur un sol plus moelleux que l'ancien. Sans poser de question, le chaton cessa de pleurer et s'endormit.

Trois lunes passèrent, le chaton grandit et malheureusement, son frère, plus frêle et malade, ne tarda point à mourir. Une femelle du clan du vent avait acceptée de l'allaiter, elle était beaucoup moins sympathique avec lui qu'avec ses propres enfants ce qui amenait le petit à se poser des questions. Etait-il différent ? Non, certainement pas! Il avait des oreilles, des poils, une queue, un museau, des yeux, des oreilles, enfin, tout ce qu'il faut pour être un chaton, mais son pelage n'était certe, pas le même que celui de ses frères et soeurs, eux, étaient noirs ou blancs. Lui, roux, c'était lui l'adoptif, mais cela il l'ignorait encore. Un jour ensoleillé, la portée fut autorisée à sortit dans le camp s'amuser. Les petits couraient, mais Patte Foudroyante, lui, préfèrait jouer avec une petite pomme de pin qu'il venait de ramasser par terre. La solitude ne lui posait aucun problème, il en avait parfois besoin pour ne pas perdre pied dans ce monde étrange qui l'entourait. Un autre chaton s'approcha de lui, puis demanda d'une voix exitée:


"Si tu veux, tu peux venir jouer avec nous, on joue à se faire la guerre!"

"Non, ça ira, je préfère rester là à vous regarder..."

"Aller, viens! Il reste une place dans le clan du lion! Tu peux pas louper ça Foudry!"


L'animal soupira longuement avant de hocher la tête négativement. Il n'avait aucune envie d'aller s'amuser avec eux à un de leurs stupides jeux. Pour lui, tout cela était d'un degré de puérilité si élevé que l'offre du chaton n'était même pas à prendre en considération. Il continua donc de faire rouler sa balle, d'une patte à l'autre tout en méditant avant qu'une autre patte n'intercepte son jeu. Celle ci lui semblait verte, il eu donc un mouvement de recul et afficha un air dégoûté et à la fois contrarié d'avoir perdu son joujou. Patte Foudroyante releva la tête afin de croiser le regard de celui qui l'avait défié, puis, sans réfléchir, il lui sauta dessus, griffes dehors. Les deux petits roulèrent un moment avant que le rouquin ne prenne le dessus, lacérant l'épaule de l'autre avec fureur, Un voix dans sa tête lui sommait de continuer, chose qu'il prenait plaisir à faire. Puis un guerrier non loin de là aperçut la scène et envoya valdinguer le garnement plus loin. Celui ci ne comprenait pas pourquoi il interrompait ainsi leur jeu, qu'avait-il donc fait de mal ? Une des reines sortit en trombe de la pouponnière pour ramener le corps meurtri dans la pouponnière tout en le fusillant du regard."Tu as bien fait! Regarde comme ils sont étonnés! Il te font pas rire ?" disait son mauvais côté. Mais non, le jeune félin ne riait pas, il ne comprennait pas ce qu'il avait fait et pourquoi une telle frénésie s'était emparée de lui. Cette voix, il l'avait déjà entendue, à chaque fois, elle le poussait à faire d'horribles choses et il ne pouvait lutter contre celle ci et son appel.Ce spectacle, épouvantable avait réunit de nombreux chats au centre du camp, ils étaient tous tournés vers lui, leurs regard réprobateurs lui faisant de nouveau remarquer que ce qu'il venait de faire était mal et impardonnable.


"Le temps passe, les coquelicots meurts, tout meurt...mort, chacun finira par l'être, et cela, plus tôt que nous ne le pensons, Huhu"

"Qu'à tu dit ?"

"Euh... je ne sais plus. J'ai dis quelque chose ?"

"Oui...Apppelez la guérisseuse!"


Que ce passait-il encore ? Quelqu'un était malade ou blessé ?" Pourtant, il ne voyait ni sang, ni tête souffrante ou autre symptomes qui aurait pût l'alerter. Tous les regards étaient encore tournés vers lui mais pourquoi ? Impossible de répondre. Une femelle au pelage chatoyant s'avança vers lui et l'obsculta patiemment, lui posant des questions. Il répondait sans trop réfléchir, guidé par son esprit. La chatte ne tarda pas à se retourner vers le chef, un air grave porté vers le chaton, elle expliqua ensuite qu'elle ne désirait en parler qu'au chef et laissa donc les autres, ainsi que le malheureux patient entre eux. La guérisseuse expliqua ensuite au chef que cela faisait très longtemps qu'un cas semblable n'avait pas été répertorié dans la forêt entière. C'était grave, le chaton était incohérent, il avait des hallucinations et souffrait d'un mal encore plus noir qu'elle n'était parvenu à déceler. Bientôt, tout le clan fut mit au courant et les chats commencèrent à se comporter bizarrement avec Patte Foudroyante. Les chatons ne l'approchaient plus, il n'était libre de quitter la pouponnière que si sa mère adoptive l'accompagnait. Il l'avait même entendue le traiter de fardeau. Cette vie n'était pas vraiment tolérable pour le chat aux yeux verts émeraudes, mais il était contraint de subir sans pouvoir contredire ou désobéir à quiconque. Il en avait marre, commençait à ruminer dans son coin ses idées noires, la voix avait refait surface dans son esprit, encore plus claire qu'avant, elle lui disait de se venger, lui suggérait des scénarios effarants mais le jeune était bien trop effrayé par sa situation, et ne voulant pas l'aggraver, résista tant bien que mal à la voix. Il la combattait, on le voyait presque tout le temps se tordre de douleur par terre, son corps s'agitant de spasmes. Certains chats, à moitié heureux, croyaient à son trépas et étaient malheureusement déçut à chaque fois qu'il se relevait, tremblant de tous ses membres et hurlant à la mort. Le manège continua ainsi, trois lunes entière, jusqu'à ce que sa mère adoptive ne décide de parler de son avenir avec leur chef. Il était bien trop grand pour rester à la pouponnière, mais elle craignait tout de même que sa maladie ne l'empêche de devenir apprenti. C'était au chef de trancher, de quel côté ferait-il tomber la balance ? Celle de l'incapacité où bien celle de l'essai et de l'apprentissage ? Cela reste à voir..