Promenons-nous, dans les bois, pendant que le loup n'y est pas ♫ (PV Sushi)

« La plupart des gens disent qu'on a besoin d'amour pour vivre.
En fait, on a surtout besoin d'oxygène. »
Gregory House.

Un flocon d'argent tombe du ciel, voltige à travers le vent et vient se poser sur mon museau. Je le regarde avec un étonnement, comme un chaton impressioné par l'immensité du monde. C'est un peu ce que je suis, d'ailleurs. Je n'ai jamais eu l'occasion de voir de la neige. J'en ai juste entendu parler dans les récits des anciens, quand j'étais chaton. L'hiver était jusque-là pour moi un conte presque abstrait. Je savais que c'était réel, mais ce fait était enfoui au fin fond de ma tête, comme enroulé de manière cotonneuse. C'est la première fois que le sens le froid d'une neige immaculé soupoudrer mon pelage, et je dois avouer trouver cela désagréable. Mes poils s'humidifient et je frissonne. Cette année sera mon premier hiver, et je ne vais pas beaucoup aimer ça.

Rappelle-toi que le Clan compte sur toi. Parce que toutes les maladies que l'hiver va amener, tu devras les combattre avec autant de courage que des guerriers qui se battent contre leurs ennemis.

Je soupire. J'espère être à la hauteur de leurs attentes. Avec le froid de ces derniers jours, les plantes ne doivent pas être très bonnes à cueillir. Et le Clan aura besoin de gibier pour braver la saison froide. Alors, je décide d'aller chasser ce matin. Cela fait longtemps que je ne l'avais pas fait, et ça me détendra. mais je n'ai guère envie d'y aller seule. Plus que les autres jours, je veux de la compagnie. Bizarre, moi qui suis si solitaire d'habitude. Je ne saurais pas expliquer cette soudaine envie. Aucune idée.

Je balaye le Clan du regard. Une jeune guerrière est allongée sur le seuil de la tanière des guerriers. Je m'efforce de me rappeller son nom. Un truc comme Fleur de Pissenlit... Non, Pétale de Fleur peut-être... Je ne sais même plus les noms de mes camarades. Je me surpris à sourire, presque dans un ricanement. Puis, je me dirige vers elle. Ce sera l'occasion où jamais de faire amplement connaissance. Je l'aborde avec un léger sourire, ne sachant pas comment m'y prendre. Être gentille ? Faire semblant d'être heureuse ?

Ou être toi-même, tout simplement.

Cette solution me parait être la plus logique. Alors, je m'approche d'elle. Elle lève les yeux vers moi, et avant que je ne changes d'avis, je l'aborde :

« Euh... salut ! Je me demandais si tu aimerais venir chasser un peu avec moi... ça te dit ? »

J'ai parlé vite. Elle sait que je stresse. Je lui fais comprendre d'un petit mouvement dérisoire de la queue que mon invitation est une intention personelle, et non une obligation.

Alors, je lui souris.