Avoue, c'est beau [ Prio Poison ]

Une après-midi chaude et ensoleillée. Comme tant d'autres maintenant que l'été avait prit place. Le Clan du Vent, toujours balayé par le vent, était sous l'emprise d'un air étouffant. Le monde entier semblait prit par une douce somnolence. Il fallait en profiter, avant la dure et impitoyable saison des neiges.
Qu'on ait un pelage foncé et long, qu'on crame sous les assauts du soleil, il ne fallait pas lutter, il fallait juste l'apprivoiser.

Nuage du Phénix, vautré sur les pierres escarpés des falaises, prenait tranquillement le soleil en cette fin d'après-midi. L'eau qui grondait sous lui, lui apportait de la fraîcheur. Les yeux fermés, il avait l'impression d'être au bord de la mer. Il ne savait de la mer que les récits décousus des anciens, mais avec un peu d'imagination, il arrivait bien à se la représenter.
Oui .. La vie était douce si on savait apprécier les bons moments.
Le rouquin, délaissant un instant ses ennuyeuses tâches d'apprentis, avait préféré faire une petite sieste, au meilleur endroit du territoire sûrement.
La journée, il feignantait toujours. Seule l'aube ou le crépuscule lui était propice à l'activité. Il supportait mal la chaleur à cause de son épais pelage.
Il soupira, ouvrant les yeux. Un bruit avait attiré son attention. Nuage du Phénix s'étira en baillant, faisant crisser ses griffes sur la pierre.
Il s'approcha à pas lents et mesurés de la falaise.
L'eau se jetait farouchement sur le roche, inlassablement, creusant par endroit des cavités au fil du temps. Abrité par l'ombre des arbres, Nuage du Phénix pouvait enfin sentir le vent, s'engouffrant dans son pelage.

Viens voir, c'est magnifique. lâcha t-il d'une voix rauque à la personne qui était derrière lui.

Il sentait sa présence.

Le beau territoire du Clan du Tonnerre. Poison ne connaissait pas vraiment cette endroit, mais elle savait néanmoins qu'elle n'allait pas se déplaire d'ici. Le vent, l'ombre et l'eau étaient loin, pour l'instant. Pour une fois, on pouvait bien dire que la forêt était là. Tout était normal, simple, et harmonieux. Et ça, c'était ce qui plaisait à la solitaire. Cependant, si ce n'était pas l'environnement qui dérangeait, alors peut-être le serait-il pour ses habitants .. ?

Se baladant droitement sur son chemin, ses yeux verts se rivaient sur tout le paysage. * Jolie. Très jolie.* Hé bien sûr, ses pensées pouvaient être lancé en l'air. Elle n'avait jamais été bien sincère, parfois. Mais ce n'était plus le moment de parler de sujets inutiles. Là, tout de suite, elle venait de voir quelque chose d'intéréssant. Un beau paysage, plutôt. Plus Poison s'avançait vers ce qui l'attirait, plus la forêt disparaissait derrière elle. Bientôt, le soleil était bien dégagé des feuillages d'arbre, accompagné par le souffle du vent et les bruits de fracassements causé par les vagues. En faite, pour plus d'informations, ces dernières se brisaient contre une roche. Et cette roche..

- Viens voir, c'est magnifique.

Les oreilles de la solitaire se dressèrent. Une voix avait retentit. Pourtant, il n'y avait personne ! Enfin.. Cela ne l'était plus lorsqu'elle vit une silhouette doré assise sur la roche. Elle semblait l'avoir entendu venir. En sortant enfin de l'ombre de la forêt, Poison se montra complètement. Son pelage de jais brillait au soleil, tandis que ses yeux verts ressortaient enfin. Elle s'approcha juste de l'inconnu, s'asseyant à côté. Pourquoi n'avait-elle pas de craintes ? Justement était-il qu'il était plus jeune qu'elle, et donc surement bien un apprentis de l'un des Quatre Clans. Peut-être un solitaire aussi, mais il commençait bien tôt son voyage. En dressant ses oreilles, le regard rivé sur les vagues, la solitaire miaula :

- Effectivement, tout ceci est bien beau. Mais, en revanche, je ne suis pas une petite minette qu'on appelle de n'importe quelles façons. La prochaine fois, j'espère que tu m'appelleras d'une autre manière.. Et une bonne, aussi.

Poison marmonnait. Par fois, il lui arrivait de se plaindre, car elle n'aimait pas qu'on lui manque de respects. Elle avait mal pris le manque de ce dernier en l'appelant comme le novice l'avait fait. Mais, de toute façon, là n'est pas le problème. Alors, soupirant, elle enroula sa queux autour de ses pattes, avant d'attendre de nouveau la voix de son invité. Peut-être était-il intéréssant, tiens..

Si près du bord, il aurait suffit de pas grand chose, pour que Nuage du Phénix tombe. Une chute motelle, probablement. Il avait eut peur, car il été conscient du danger. Il avait eu peur, mais il avait maitrisé sa peur, et il se sentait bien.

La prochaine fois, je t’appellerais merde de pigeon si tu préfère.

Il ne daigna pas jeter un regard a l'inconnue. Méprisante en plus. Si elle voulait jouer au jeu du plus méprisant, elle n'allait pas être déçue.
Le rouquin enchaina assez vite sur une question, pour qu'elle n'ait pas le temps de répliquer :

Et qu'est ce qui t’amène ici ? Tu voles nos proies ?

Il espérait que l'inconnu prenne sa remarque sur le ton de la plaisanterie. Car s'en était une. Nuage du Phénix avait un humour spécial.

Il garda son regard fixé sur les falaises. Les vagues, s'abattaient avec fracas sur les rochers. C'était apaisant d'une certaine manière.

La solitaire avait pensé que l'apprentis allait bien répondre. Mais apparemment, non.

- La prochaine fois, je t’appellerais merde de pigeon si tu préfère.

Poison feula, les croc à découvert. Ses oreilles étaient plaqués sur son crâne. Cette réponse l'avait vexé. Mal grès que la chatte noire aurait voulu être assez sinistre pour ne plus ressentir aucune émotion, il fallait avouer qu'elle était un peu sensible. Enfin, cela l'est pour certains mais pas pour d'autres. Qu'es ce qu'elle pouvait dire de plus ?

Et qu'est ce qui t’amène ici ? Tu voles nos proies ?

Le matou avait encore parlé. Pendant ce temps là, la féline au pelage de jais était prêt à lui bondir dessus. Mais la violence ne résoudait à rien. Elle préférait encore contempler sa belle fourrure au lieu de soit recevoir un fardeau d'avoir tué l'apprentis, d'y perdre la vie ou de scellé des coups de griffes dans sa chair. Alors, le combat devait attendre.

- Je ne suis pas l'un de ces types de félins qui volent les biens des autres.

Poison avait essayé de répondre à la question de l'individus le plus calmement possible. Cependant, elle ajouta, laissant un flocon de ses pensées dedans:

- Même si j'avoue que, la forêt appartient à tout le monde.

C'était soit il allait l'attaquer - ce que craignait la solitaire - soit il allait la laissé parler. Elle n'avait pas peur d'un jeune comme lui, oh que non. Juste qu'en ce moment, elle découvrait avec sagesse le monde. Alors, autant qu'elle reste ainsi jusqu'à que ces envies de meurtre vienne.

Comme on aurait pu deviner, l'insulte du rouquin ne plut pas à l'étrangère. Si Nuage du Phénix avait été à sa place, il l'aurait poussée dans les les gorges. Mais après tout, qu'est ce qu'un chat de sa tempe, ferait solitaire ? A quoi lui servirait ses talents d'orateurs, sa force de guerrier et son intelligence, si il ne pouvait les voués à personne ?
Solitaire, un bien triste statut. songeait-il, faussement contrit. Vivre sans relations sociales, c'était vivre inutilement. Vraiment. Il en était intimement convaincu.

C'est pourquoi, ce son point de vue, la minette ébène, n'était pas en position de force. Bien que ce soit lui qui soit tout près du précipice ..

Bravo, tu viens de te contredire en deux secondes. ironisa l'apprenti.

Il n'avait pas envie de se lancer dans un débat où tout le monde serait content en vivant tous ensemble et en vénérant les brins d'herbes. La terre appartenait à ceux qui la trouvait ainsi pensait les trois quart des gens.

C'est facile de dire que la forêt appartient à tout le monde, quand on se trouve sur le territoire d’autrui. Quand je viendrais dans ta tanière, je te servirais la même excuse.

Nuage du Phénix se retourna, pour fixer son interlocutrice depuis la première fois depuis le début de leur dialogue.
La vie de solitaire semblait difficile, il suffisait de lui jeter un coup d'oeil pour s'en rendre compte.

D'ailleurs, où tu vis ? Dans le tronc d'un arbre ? Et c'est quoi ton nom ? Moi c'est Nuage du Phénix.

- Bravo, tu viens de te contredire en deux secondes.

Poison le regarda, en levant un sourcil.(?) La solitaire ne s’était nullement contredis, mais simplement avait-elle répondu d’une seule manière : Une réponse, puis un avis. Ce ne serait pas sa personne qui aurait volé quelque chose qui était censé être destiné pour tous.

- C'est facile de dire que la forêt appartient à tout le monde, quand on se trouve sur le territoire d’autrui. Quand je viendrais dans ta tanière, je te servirais la même excuse.

Elle fut silencieuse. Non pas parce qu’il avait raison, mais par le faite qu’il avait tort. C’était incroyable de toujours trouvé quelque chose à dire sur la forêt. A croire que personne ne pouvait réellement avoir raison, ou plutôt que tout le monde avait juste.

- D'ailleurs, où tu vis ? Dans le tronc d'un arbre ? Et c'est quoi ton nom ? Moi c'est Nuage du Phénix.

Nuage du Phénix ? Les chats de forêt avait de drôles de noms ! Poison ne comprenait pas ce fonctionnement, elle qui avait vécut avec un seul mot comme prénom. Ignorant le sujet de la forêt, elle répondit, sans une pointe d’aggressivité :

- Je m’appelle Poison, une solitaire du coin. Je n’ai pas d’emplacement fixe, contrairement à ce que j’ai cru comprendre de vos habitudes, Chat de Forêts. Pourquoi tout le monde porte de tels noms, comme ‘Nuage de Phénix’ ? Et pourquoi chassez-vous les autres félins de cette forêt, comme les chats domestiques et tout autre ? »

Poison avait souvent vu des jeunes domestiques s’enfuir de la forêt, lorsqu’elle se baladait près des clôtures de chez les bipèdes. Ils disaient tous que la nature était dangereuse, et qu’il était mieux de ne pas y aller. Pourtant, en quoi elle l’était ? Certes, c’était un coup de chance que Nuage de Phénix ne l’attaque pas, mais à part les matous qui s’y trouvent ? Le vrai problème, ce n’était pas les désavantages de la forêt, mais bien ses habitants..

Spoiler:

Nuage du Phénix s'assit, en lorgnant bizarrement la dénommée Poison. De tels noms ? Il trouvait le sien tout à fait beau. En plus, c'était Echo des Flammes qui l'avait choisit.

Eh bien, je trouve mon nom moins étrange que le tien. Pourquoi Poison ? D'ou ça vient ?

Son nom le mettait un peu sur la défensive. Mais son attitude n'était pas agressive. Elle aurait très bien pu le pousser dans les gorges, ou l’insulter à son tour quand il l'avait traitée de merde de pigeon - la pire insulte qu'il connaissait-. Le novice ne pouvait pas s'empêcher d'être si arrogant et il n'en avait pas envie.
Il voulait néanmoins répondre aux questions de la noire. Après tout, ce n'était pas une grande information de lui révéler qu'ils vivaient tous ensemble. Au contraire, ça la dissuaderait peut-être de s'approcher.

Nous chats de la forêt, commença t-il, vivons ici depuis des décennies. Nous sommes nombreux, très nombreux, répartis sur le territoire qui s'étend devant, derrière et à côté de toi. Nous avons besoin de toutes ses terres pour nous nourrir, nous nos anciens et nos chatons c'est pour cela que nous chassons tous ceux qui sont susceptibles de nous manger nos précieuses proies.

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