La Haine colorera tes yeux | PV

Nuage Hivernal c'était levé tôt ce matin-là, il avait mal dormit. En faisant sa toilette, il songea à quoi faire et c'était décider pour une partie de chasse en solitaire. Il n'y avait rien de mieux pour se réveiller. L'apprenti bicolore observa ses camarde de tanière, ils dormaient tous. Bande de tire au flanc. Le mâle sortit de sa tanière et frissonna, il faisait froid. Le matou regarda en l'air, il faisait encore nuit, mais le ciel se colorait légèrement de violet-rose au loin. L'aube pointait le bout de son nez.

Nuage Hivernal était partit chasser depuis une bonne heure et son butin se résumait à une souris. Il allait attraper un merle quand, il entendit des bruits de pas. Quelqu'un courrait par ici et allait faire fuir son oiseau. L'apprenti bondit, mais un poil trop tard. L'oiseau s'était envolé et poussait des cris alarmés. Le novice bicolore battit de la queue, très mécontent et se tourna vers le coureur. Un chat noir, aux yeux oranges fonçait droit sur lui et avait manqué de le bousculer. Le mâle bicolore regarda froidement le mâle unicolore.

-Que fais-tu ici, Nuage de Braise ? Tu m'as fait louper mon déjeuner.

Le mâle feula mécontent. Il regarda Nuage de Braise plus attentivement, et remarqua qu'il n'avait pas l'air d'aller bien. Toute façon, il ne s'en mêlerait pas mais aimerais bien rester dans sa solitude. Le mâle préférait chasser seul.

Le ton glacial de Nuage de Braise surprit Nuage Hivernal, mais le mâle ne le montra pas. Il se contenta de toiser son camarde de tanière et de simplement le suivre du regard. Cependant, il voulu prendre un mâlin plaisir à répondre au chat noir sur un ton encore plus glacial que la saison des neiges.

- Tu sais plus ouvrir les yeux ? Tu vois pas que je chasse, andouille ? Et je te dicte ta conduite si j'en ai envie. Si tu crois que tu vas m’impressionner, tu te trompe.

Sur ces mots, le matou retourna à sa chasse, mécontent d'avoir louper sa proie. Puis, il s'assit et se lécha la patte, pensif, se demandant que faire : Continuer à chasser ou bien pourrir la journée de Nuage de Braise en l'accompagnant ? Son hésitation ne fut pas si longue, pourrir la journée des autres était tellement drôle. Après avoir avaler son unique butin, il se mit à suivre le chat noir, l'appelant d'une voix mielleuse.

- Nuage de Braiiiise. Je me dis que t'avais peut-être besoin de compagnie, alors je t'accompagne, même si je sais pas ou tu bas. Je vais bien... Je veux dire, On vas bien s'amuser.

Le chat bicolore émit un ronronnement faussement joyeux. Oui, il allait bien se venger sur Nuage de Braise, si bien que le matou allait regretter de lui avoir fait perdre son oiseau et allait lui demander pardon en rampant. Intérieurement, le chaton ricana diaboliquement tel un démon ou un savant fou. Sa journée n'allait peux-être pas être si mauvaise que cela, finalement. Rira bien qui rira le dernier.

Celui-ci me toisa du regard tout en me suivant, alors que je repartais en direction des Hautes Pierres. J'ai une longue route à faire, j'ai pas besoin de cette crotte de renard dans mes pattes ! Encore si c'était Nuage des Rivières, ça aurait été mieux ... Plutôt que lui me suive ! Je me retournai en foudroyant du regard le mâle bicolore. Puis il me répondit d'un ton mielleux :

« Tu sais plus ouvrir les yeux ? Tu vois pas que je chasse, andouille ? Et je te dicte ta conduite si j'en ai envie. Si tu crois que tu vas m’impressionner, tu te trompe. »

Je me retournai pour avancer vers lui. Mes yeux exprimaient toute ma colère, et ma queue s'agitait. Les oreilles couchées en arrière, je lui montrais les crocs, le regardant de ma taille. Mon corps robuste doubla de volume, tant j'étais énervé. Alors que j'étais à moins d'un poil de son visage je lui répondis méprisant :

« Je suis plus vieux que toi, respecte tes aînés ! J'essaie pas de t'impressionner, mais seulement de t'apprendre le respect ! Je me demande qui t'as éduqué, Cervelle de Crapaud. Comment pourrais-je savoir si tu chasses, vu que tu n'as rien attrapé ... »

Je me retournai en claquant ma queue contre le sol, signe de colère et continua ma route. Mon voyage commence si bien ... Je soupirais, exaspéré. Je vis alors le chemin de Tonnerre. Un monstre passa en trombe sur le ruban noir, et son odeur me donna la nausée. Alors c'est vrai ce que disent les anciens. J'étais juste au bord de la route, et me préparait à la traverser quand Nuage Hivernal me proposa :

« - Nuage de Braiiiise. Je me dis que t'avais peut-être besoin de compagnie, alors je t'accompagne, même si je sais pas ou tu bas. Je vais bien... Je veux dire, On vas bien s'amuser.. »

Son ton angélique cachait un plan machiavélique. Je l'ignorais, ayant marre de lui. Je traversai le passage des monstres, atteignant l'autre côté. Je me retournai, regardant le territoire de l'ombre alors que je cheminais toujours vers les Hautes Pierres ...

Devant la silence du chat noir, Nuage Hivernal haussa les épaules et le suivi. Il attendit qu'une accalmie de monstre soit passée avant de s'engager sur la surface dure et noire. Il n'aimait pas ce coin, qui lui donnait la nausée.

- Qui ne dit rien consent.

Le mâle bicolore se mit donc à cheminer à côté de son camarade de tanière en silence, son regard haineux balayant l'herbe à la recherche d'une proie. L'apprenti n'avait peur de rien. Il décida même de faire une petite blague pour commencer à saccager la journée du matou.

Nuage Hivernal se laissa guider par le matou, l'esprit ailleurs, concentré par sa petite blague. Qu'allait-il pouvoir bien faire ? Il ne savait pas, avant d'avoir un éclair de génie. Ses yeux luisait d'une malveillance qui aurait fait frissonner n'importe qui de censé et le chaton darda son regard sur Nuage de Braise. L'apprenti avisa une ronce, fine mais assez pointue pour faire mal. Parfait !

Sans crier gare, il accrocha la ronce à ses pattes et bondit sur son dos pour la lui emmêler dans les poils. Après son œuvre achevé, le bicolore relâcha l'unicolore et ricana de façon mauvaise, regardant l'apprenti d'un regard haineux.

- Ne jamais tourner le dos à son ennemi, cervelle molle.