[je reprend XD Wouala la suiteuh ^^]
Non, il neigeait. Elle écarquilla les yeux de stupeur, tendant les mains devant elle. De tout petits flocons s’y déposèrent doucement et elle sourit. Elle n’avait pas envie de rentrer. Elle se mit à marcher, laissant ses jambes décider où elles la mèneraient. Les flocons avaient doublé de taille maintenant, et le sol était peu à peu recouvert d’une fine couche blanche et froide. Un chien passa au petit trot devant elle. Elle le suivit des yeux, si bien qu’au bout d’un moment, il se retourna vers elle. Il plongea ses immenses yeux ambrés dans les siens. Elle continua sa route en trainant les pieds. Son portable sonna. Elle soupira et le sorti de sa poche. L’écran indiquait : Maman. Elle le déverrouilla puis le porta à son oreille.
« Où es-tu ?! Hurla une voix dans le mobile
-Chuuuuuut… C’est bon Maman, je vais bien. Répondit-elle d’une voix apaisante.
-J’étais morte d’inquiétude ! Pourquoi tu es partie comme ça ? Tu n’imagine même pas tout…
-C’est bon ! Je rentre ! » L’interrompit sa fille, lassée d’entendre à
chaque fois le même discours.
Elle raccrocha et rangea l’appareil dans la poche arrière de son jean. Une tâche brune surgit de derrière un mur, non loin d’elle. Sheyla resta figée de surprise ; c’était le chien qu’elle avait vu un peu plus tôt ! Celui-ci avait le regard fixé sur elle. Un regard si troublant, si humain… La jeune fille recula lentement. Puis, le chien bondit en avant et disparut. Elle fronça les sourcils, troublée puis haussa les épaules. Alors qu’elle se retournait, une masse grise la percuta brutalement. Elle tomba à la renverse. Sa tête heurta durement le trottoir, elle hoqueta de douleur et glissa sa main derrière son crâne. Lorsqu’elle la ramena devant ses yeux, elle constata qu’elle était recouverte d’un liquide écarlate, sans doute le même liquide que celui qui commençait à couler dans son cou. Du sang. Brusquement prise de nausée, elle chancela de nouveau. Des tâches noires brouillèrent sa vision puis, plus rien.
Chapitre second
La lune inondait la ville d’une lueur blafarde. C’était une nuit sans étoiles, une nuit triste. Sheyla se redressa brusquement. Sa tête heurta le plafond avec force. Elle rentra la tête dans les épaules, les yeux plissés par la douleur et se massa le crâne. Elle regarda autour d’elle, l’esprit embrumé. Où se trouvait-elle ? Ce n’était pas sa chambre, donc, ce n’était pas chez elle. La jeune fille cligna des yeux plusieurs fois, pour les accoutumé à l’obscurité. C’était une petite pièce, aux murs blancs et vieux. Une grande fenêtre offrait une vue magnifique sur… un lac ! Elle en resta muette. Un lac ? Pourtant, en centre ville, il n’y a pas de lac ! Elle regarda par terre. Le sol paraissait bien bas, elle en déduit qu’elle était dans un lit en hauteur. Elle emprunta l’échelle qui permettait de rejoindre le sol. Elle était pieds nus, et la moquette soyeuse la chatouillait. La lune avait disparu derrière les nuages, et la pluie tombait de nouveau. Sheyla passa machinalement une main derrière sa tête. La douleur la fit se mordre la langue. Une croute se formait peu à peu à cet endroit, ce qui la surprit. Elle ne se souvenait de rien. Elle s’approcha lentement de la fenêtre, le regard fixé sur les eaux noires du lac. Un rire cristallin retenti derrière elle, et elle sursauta. Une jeune fille d’une quinzaine d’année se trouvait dans l’encadrement de la porte, un plateau à la main.
« Tu es réveillée on dirait ! Lança t-elle joyeusement. »
Comme son interlocutrice ne répondait pas, elle reprit.
« J’ai pensé que tu aurais peut-être faim. »
Elle appuya sur un interrupteur et une douce lumière éclaira la chambre.
« C’est mieux comme ça non ? »
L’autre hocha la tête. La jeune fille posa le plateau sur le lit du dessous. Il était garni d’un tas de pâtisseries en tout genre, toutes plus appétissantes les unes que les autres. La nouvelle venue prit un croissant et y mordit en ronronnant.
« Tu ronronne ! » S’exclama Sheyla, surprise.
La fille plongea son regard bleuté dans le sien. Elle passa une main dans ses longs cheveux bruns clairs et sourit chaleureusement.
« Prends en toi aussi ! Il y en a plein ici. Dit-elle »
Elle n’était apparemment pas disposée à expliquer son ronronnement, mais elle n’avait rien perdu de sa jovialité pour autant.
« Moi c’est Sally. Continua t-elle. Et toi ?
-Sheyla… répondit l’interpellée. Euh, juste comme ça, on est où exactement ? »
La brune ne répondit pas et fixa la fenêtre.
« Tu as vu ? Le ciel est triste. Il y a eut un nouveau mort cette nuit…" murmura t-elle soudain.
Sa voix se brisa et elle soupira tristement.
« Une autre mort inutile malheureusement… »