A mon tour muhuhuhu !
Prologue...
Le ciel nocturne
était très sombre. De temps a autre, de puissant éclair venaient éclairer la forêt de leur lueur blafarde. La pluie tombait dru et il faisait extrêmement froid. Une louve blanche se glissa péniblement hors de son abri. Son ventre rond indiquait qu’elle était pleine, et proche du terme. Un deuxième canidé au beau pelage noir-roux la rejoignit dehors et se planta devant elle.
« Ou vas-tu ?murmura-t-il
-Je veux voir la forêt une dernière fois, au cas où cette nuit serait ma dernière.
-Mais il pleut !
-Et alors ? Moi aussi je suis née sous la pluie.
-Mais…
-Pas la peine d’essayer de m’en dissuader, j’irais quoi que tu puisses faire Solam. Mais toi tu n’es pas obliger bien sur.
-Luuna, pour une fois, sois raisonnable. S’il-te-plaît.
-Je ne renoncerais pas. Laisse-moi passer tout de suite.
-Luuna…
-Laisses tomber je te dis, tu n’arriveras à rien.
-Bon et bien dans ce cas je viens avec toi. Mais sois sur
que demain, toute la meute sera au courant et ils tiendront à te garder coincée ici.
-Si je suis encore là bien entendu.
-Ne parle pas de malheur s’il-te-plaît, je suis déjà assez anxieux comme ça.
-Trouillard. »
Les deux animaux traversèrent silencieusement la vaste clairière. Solam se tourna vers sa compagne et se força à adopter un ton posé.
« Ou veux-tu aller ?
-La ou j’ai vu le jour, devant le lac éternel.
-Mais c’est à plusieurs heures de marche !s’étrangla le
mâle
-El alors ? »
Furieux, le jeune loup se tu. Ils continuèrent en silence de
marcher à l’abri des arbres sans échanger un seul mot. De temps à autres, un
éclair zébrait le ciel et le tonnerre grondait mais le calme revenait toujours
au bout d’une ou deux minutes, uniquement perturbé par le bruit de la pluie qui
s’écrasait sur le sol boueux. Quelques
heures plus tard, les deux compagnons émergèrent des arbres a bouts de souffle
et transit de froid. Un peu plus loin devant eux, un immense lac aux eaux
claires s’étendait sur toute la largeur de la clairière ou ils venaient de
pénétrer. La louve s’approcha de l’eau
en titubant sous l’effet de la fatigue et but trois longues gorgées. Elle
revint lentement vers son camarade, un sourire ravis illuminant son visage
trempé. Ses yeux couleur glace luisaient de bonheur.
« Tu vois, j’ai
réussis ! s’écria t-elle radieuse
-Peut-être, mais regarde l’état dans lequel tu t’es mise, on
dirait un chat noyé !
-Ce que tu peux être pessimiste parfois. »
Brusquement, les
yeux de la jeune femelle se révulsèrent et elle laissa échapper un hurlement de
douleur avant de s’effondrer dans l’herbe.
« LUUNA !!!S’époumona le jeune loup en se précipitant à son
chevet »
La louve gémis de douleur et leva ses yeux sur son
compagnon.
« Va…chercher…de…l’aide…Plume…l’expédition de chasse de la
nuit…venir chasser… non loin…va…je t’en pris…trop de douleur…pas normal…besoin
d’aide…Vite…haleta-t-elle avec difficulté. »
Elle se convulsa en
hurlant. Le mâle quitta la clairière en trombe hurlant des noms inconnus dans
la nuit et appelant à l’aide. La future mère haleta et cracha une gerbe de sang
écarlate. Elle poussa un nouveau hurlement de souffrance et ses yeux se révulsèrent
à nouveau. Elle sentit tout de même une petite masse chaude se petelonner
contre son ventre. Dans un ultime
effort, elle leva la tête et entraperçu a travers sa vision brouillée un
louveteau nouveau né chercher ses mamelle en poussant de pitoyable cri aigus.
Un nouvel élan de douleur la transperça et elle rejeta la tête en arrière,
serrant les mâchoires pour ne pas hurler. Elle laissa malgré elle échapper un
gémissement. Une deuxième boule de fourrure rejoignit la première contre le
ventre maculé de sang de la jeune mère. La même scène se déroula de nouveau
quatre fois de suite et bientôt, six boules de poils chaudes se pressèrent
contre le ventre de leur mère. Elle osa enfin espérer qu’elle allait survivre,
qu’elle avait réussi, que ses petits allaient survivre, que c’était terminé.
Mais la douleur était encore présente. La pleine lune emmargea des nuages,
inondant la clairière d’une lueur blafarde. La louve se convulsa et vomi une
gerbe de sang écarlate pour la deuxième fois. La douleur était bien plus vive
qu’avant. Les éclairs et les coups de tonnerre se succédèrent couvrant les
hurlements de souffrance de la jeune femelle mais elle ne vit rien, elle ne
voyait que d’immenses flammes noires qui dansaient autour d’elle. Puis, le ciel
redevint noir et la pluie cessa tout comme la douleur. Une nouvelle boule de
fourrure rejoignit les autres en gémissant. La nouvelle mère leva la tête
péniblement et regarda fièrement ses petits. Elle n’aperçut pas l’ombre grise
sombre qui émergea des arbres derrière elle. Le loup s’approcha lentement.
« Et bien
Luuna, tu n’as pas perdu ton temps à ce que je vois. Susurra- t-il.
-Qu’est ce que tu fiche ici Cœur obscur ? Tu es sur
notre territoire. »
Le mâle ignora les paroles de la louve et toisa durement les
petits, ce que remarqua leur mère qui se serra un peu plus contre eux. L’autre se
raidis brusquement.
« Qui est le père ?
-Sa ne te regarde pas !
-Ce doit-être ce morveux de Solam. C’est grâce à lui que je
suis ici, ça m’alerté de le voir courir dans les bois en pleine nuit donc j’ai
suivi sa trace a l’envers et s’a ma mené ici.
-Laisse Solam tranquille. Il n’a rien fait.
-Si. Il t’a mise enceinte de 7 moutards.
- Laisses mes petits tranquilles !
-Et il t’a volé à moi.
-Je ne t’aimais pas de toute façon.
-Mais moi je t’aimais. Hors, un jour tu l’as rencontré et tu
l’as aimé. Lui aussi d’ailleurs. Mais tu m’as oublié, alors moi j’ai voulu me
venger. J’avais décidé de tuer ton cher compagnon mais j’ai compris que se
n’était pas ta faute, mais la sienne. J’ai donc décidé de te tuer pour qu’il se
trouve à son tour seul. Malheureusement, il a fallu qu’il t’offre se dont tu
rêvais depuis toujours, des louveteaux. Donc tu a dut rester en permanence avec quelqu’un pour te protéger, t’aider ou
t’assister si nécessaire, compliquant ainsi ma tache. Maintenant, je suis
sincèrement désolée de ce que je vais faire, mais je vais te tuer, toi et tes
petits, en commençant par eux. »
Luuna se redressa en
grimaçant et plaça ses nouveaux nés sous elle. Elle grogna méchamment. Son adversaire
ricana ; la mise à bas avait était plus qu’épuisante, la jeune mère
n’avait aucune chance. Il bondit en avant, sans aucunes réflexions. Elle lui
griffa la truffe et il recula, aveuglé. Des gouttes écarlates s’écrasèrent sur
le sol. Il la toisa avant de s’écrier :
« Tu as décidément un don pour compliquer mes plans ! »
Pour toute réponse, elle lui assena un nouveau coup, dans la
tempe cette fois. Déboussolé, le mâle tituba en grognant. Elle se leva et lui
bondit dessus. Surpris, il s’affala sur le sol et elle lui planta ses crocs
dans la nuque, jusqu'à ce que le sang commence à couler. L’autre hurla de
douleur et se tortilla pour échapper à la mère enragée qui tentait de protéger
sa progéniture. A bout de force, celle-ci lâcha prise et atterrie un peu plus
loin. Elle se releva aussitôt et repartit à l’assaut mais il fut le plus
rapide. Il lui sauta à la gorge et la mordit à son tour jusqu’au sang. Elle
gémit et se cabra, sans effet. Elle abattit alors ses pattes avant sur le crâne
de son assaillant qui s’écroula, sonné. Elle lui infligea de vilaines griffures
sur les flancs et, lorsqu’elle voulut lui asséner un coup mortel, il se releva
et bondit en arrière. Instinctivement, le regard de la jeune femelle se porta
en arrière sur ses petits épuisés et transit de froid. La dernière née gisait
sur le flanc et sa petite poitrine se soulevait difficilement. Luuna sentit le
désespoir monter en elle et elle se retourna en tremblant de fureur vers Cœur
Obscur. Celui-ci c’était élancé, il la percuta et elle roula un peu plus loin.
Il la rejoignit, et, lui porta un coup mortel à la nuque. Elle se convulsa une
dernière fois et gémit, attendant que la mort daigne passer la prendre. Le
jeune loup la regarda un instant avant de s’avancer vers les boules de poils noires
qui gisaient un peu plus loin. Luuna gémit :
« Non…s’il-te-plaît, ils n’ont rien fais…pas mes petits…je t’en
pris… »
Il saisit le plus
gros par la nuque et le tua. Pareil pour les six suivant. Il tenait encore le
cadavre du petit dans sa gueule quand un hurlement rageur s’éleva à l’orée de
la clairière. Solam emmargea des arbres et s’élança vers le meurtrier. Celui-ci
lâcha le corps interne sur l’herbe et recula en ouvrant de grands yeux
horrifié ; le compagnon de la mère défunte et par la même occasion le père
des petits était un combattant bien plus fort et il était en ce moment animé
par le feu de la vengeance, le sentiment le plus puissant qui soit donné
d’exister. Le loup aux poils noirs-roux se jeta sur lui et le mordit à la gorge
en tirant la peau vers lui, tentant de l’arracher, ce qui aurait était fatal si
l’autre ne s’était pas cabré. Il tenta vainement de s’échapper mais son
adversaire lui attrapa la queue et y plongea ses crocs, serrant de toutes ses
forces. Cœur Obscur hurla de douleur et fit volte face brusquement. Le jeune
père lui griffa le front avec rage en hurlant le prénom de sa compagne et
s’apprêta à lui sauter au cou lorsqu’un faible râle s’éleva. Solam se retourna
vers la louve, qui gisait sur le sol à quelques mètres. L’assassin en profita
et détala. Alors que son adversaire allait se lancer à sa poursuite, Luuna
gémit de nouveau et essaya de lever la tête. Son compagnon se rua vers elle et
parcouru le corps blessé de la jeune mère. Sa belle fourrure blanche était
maculée de sang écarlate et de boue. Elle grogna et dit avec difficulté :
« Il les a
tué… décidément, la Meute de l’Après…doit ne pas m’aimer…elle a tenue à ce
que j’assiste au meurtre de mes bébés…tu ne peux pas imaginer ce que
c’est…d’être impuissante comme ça…»
Le mâle regarda les minuscules boules de poiles
ensanglantées qui gisait dans l’herbe. L’une d’elle bougeait faiblement et
ouvrait sa petite bouche tout grand en poussant de faible gémissement. C’était
la dernière née.
« Non ! Il en reste un ! Luuna, tu ne peux pas mourir ! Que va-t-il
devenir ? Et moi ?
-S’il te plaît…amène le moi…je veux le…voir…avant de… »
Le loup sombre
s’approcha du petit et le pris délicatement dans sa gueule. Il le déposa sur le
sol, prés du flanc de sa mère. Celle-ci tenta de sourire, mais sa figure se
tordit en une grimace de souffrance.
« Flamme Noire…comme tu es belle…écoute Solam, je dois…te dire quelque chose…pendant la mise à bas de notre petite…j’ai vu des Flammes sombre, comme elle…qui dansaient autour de moi…je suis sure…ce doit être…un signe… »
La louve fut soudain parcourut d’un grand spasme et poussa un gémissement rauque.
« Solam, murmura t’elle, il faut que tu l’emmène loin…
elle doit… accomplir son… destin…Va Solam…Je t’aime… »
Luuna se convulsa brusquement, dressa la tête vers le ciel
et poussa une longue plainte d’agonie puis retomba interne sur le sol détrempé.
Solam hurla de douleur et enfoui le nez dans le pelage de sa défunte compagne.
La pluie redoubla de force, comme si la Meute de l’Après pleurait le départ de
la jeune mère.
« Solam ! »
Le jeune mâle poussa sa petite sous lui et fit volte face.
Une grande louve grise se trouvait à l’entrée de la clairière, suivie d’un
vieux loup brun et d’une petite femelle noire. Dès que le doyen emmargea des
arbres, il claudiqua vers le corps de la défunte mère. Il renifla la fourrure
ensanglantée puis murmura quelque chose d’inaudible à son oreille.
« Alors ? »
La question de la petite femelle noire brisa le silence.
L’ancien leva les yeux vers le ciel et soupira avec tristesse avant de poser
les yeux sur les petits.
« Ils ont désormais rejoins la Meute de l’Après, murmura t-il. Puissent-ils chasser en paix avec nos ancêtres… »
Les deux louves s’approchèrent du corps et enfouirent leur
truffe dans la fourrure ensanglantée.