Histoire Vraie
Je vais voua raconter une histoire. Veuillez m’excuser pour certains mots un peu grossiers mais vous comprendrez pourquoi à la fin. Merci.
* * *
Je m’appelle Ninon, j’ai 14 ans et je suis laide. Ou plutôt, je me trouve laide. Pourtant, la majorité des gens disent que j’ai un visage d’ange, parsemé de taches de rousseur et encadré d’une splendide crinière rousse.
Mais c’est bien ça le problème ! Mes cheveux ! Rien à y faire. Touffe ils étaient, touffe ils sont, touffe ils resteront ! De plus, ils sont ROUX ! Et c’est bien ce que je déteste le plus dans mon apparence ! ET c’est qui m’a valu une bonne dizaine de surnom, allant de Roussi-Cramée à Carotte Poilue, en passant par Légumineuse-Orange… J’avais eu, jusque là, une bonne demi douzaine de petits amis. Cependant, ses aventures n’avaient pas durées très longtemps, au contraire. Bien souvent, elles avaient cassées par des ‘’T’es trop chiante’’, ou des ‘’Putain ! Plus jamais je sortirais avec une rousse !’’
Super sympa…
Malgré mes airs méchants, j’étais décimée jusqu’au plus profond de mon âme. Je me sentais moche et mal aimée.
J’avais pourtant de très bonne amies. ET heureusement d’ailleurs parce que je crois que je n’aurais pas tenu le coup ! Elles voyaient bien que je n’allais pas bien. Mais tout ce qui pouvait me calmer était me faire désirer. En gros, être aimé. Mais plus que l’amour maternel et de mes meilleures amies. J’avais besoin de celui d’un garçon.
Quand des filles de ma classe l’ont appris, elles se sont empressées d’aller le faire savoir au plus beau mec du lycée. Ah oui, j’ai oublié de vous dire que je suis en 3e, mais que la 3e faisait partie du lycée.
Et le plus beau garçon du lycée était un terminal. En fait, toute sa bande était composée de garçons les plus mignons les uns que les autres…
Ces trois pestes ont donc été le dire. Ce jeune homme s’appelait Antoine. Il était mignon mais ce n’était pas beaucoup mon style de garçon. Moi, je préférais un autre gars de son groupe. Mais ça, les pestes ne le savaient pas… Et je me suis bien gardée d’aller leur faire savoir !
Elles lui ont tout rapporté. Le mec a rigolé. Et il leur a dit que je pouvais aller me faire foutre ! Elles se sont dépêchées d’aller me le répéter. Mais comme je n’avais pas la même répartie qu’elle, j’ai été incapable de répliquer.
Cependant, avant de partir, les trois gamines ont entendue la fin de la conversation. C’était le beau garçon et le co***rd qui parlait ensemble.
-Mais t’es gonflé de dire ça ! Moi si on me disait ça, j’irais direct la voir la meuf ! Surtout que Ninon, c’est pas la plus moche du bahut !
- Ben vas-y, toi si t’as si envie ! Moi elle me tente pas c’est tout !!
Elles ne me l’ont évidemment pas dit… Comme par hasard… Mais manque de bol, ma meilleure amie, Estelle, a tout entendu. Elle est venue tout me rapporter très rapidement. Mais je lui ai répondu qu’il racontait que de la merde et que je n’allais tout de même pas sortir avec un mec de 17 ans !
Le temps passait. Et ma passion secrète envers le terminal brun augmentait de jour en jour…
Un jour d’hiver, où il faisait particulièrement froid, il croisa mon regard alors que j’étais en train de le regarder pour la énième fois de la journée. J’ai rougit, et ai vite tourné la tête. Cependant, je sentais son regard fixé sur moi, ce qui me mettait mal à l’aise. J’ai donc redressé la tête, et abandonné mes révisions de physique. Et là, il m’a sourit. N’ayant pas d’autre chose à faire, je le lui ai rendu. Sauf que le mien devait être… Minable !
J’ai replongé la tête dans mon bouquin. Mais les expériences sur le jus d’orange et la liqueur de Fehling ne m’intéressaient plus des masses et mon esprit se mit à vagabonder, ayant pour principal sujet le beau garçon de terminal…
Soudain, une ombre a recouvert mon livre. En levant la tête, je constate avec stupeur qu’il s’agit de lui ! Un blanc passe… Le silence s’installe et devient pesant. Il le brise. Sa voix veloutée me salue.
-Bonjour !
-Euh… Salut ! Ai-je bredouillé, toute rouge.
Deuxième silence. Cette fois, personne ne parle pendant un long moment. Jusqu’à ce que je m’énerve sur mon prof et sorte que je ne comprenais rien à cette physique de merde ! Et là, la voix de l’ange me répond d’une voix douce.
-Tu veux que je t’explique ? Tu as l’air paumée…
Paumée ? Moi ? À peine… ! Mais j’accepte volontiers son aide. En un quart d’heure, montre en main, la liqueur de Fehling et autres produits chimiques aux noms complexes sont devenus pour moi clairs comme de l’eau… Si je puis dire !
Nous avons continué à parler jusqu’à ce que la sonnerie nous arrêtent et nous obligent à rejoindre nos cours et nos salles respectifs. J’étais sur un petit nuage, le cœur battant à 100 à l’heure ! Je suivis le cours de Maths d’une oreille distraite, les yeux rivés sur la pendule. Ouf ! Voilà la sonnerie qui retentie ! Comme on dit : Sauvez par le gong ! Direction : La cantine. J’ai très faim, mais ce n’est pas cela qui me fait me précipiter dans le hall et traverser la cour de récréation à vitesse grand V. Mais juste parce que je sais qu’il sera là. Et j’espère le voir. Mon cœur se mit à accélérer. C’est à ce moment que je suis tombée amoureuse du terminal brun.
Exactement un mois plus tard, ma même situation recommença. J’étais assise sur le même banc, le même jour et à la même heure. Avec des exercices de physique à faire. Je commençais à écrire sur ma feuille, tout un tas d’âneries plus saugrenues les unes que les autres. J’entendis une voix derrière mon dos et sursautai violement. Je me suis retournée vivement. L’ange était devant moi. Je lui ai sourit, il m’a sourit. Il a regardé ma feuille et a sourit à nouveau. Ce sourire en disait long. Mais je n’ai pas relevé. Il m’a pris délicatement ma feuille des mains, puis mon crayon. Son contact m’a fait l’effet d’une décharge électrique et mon cœur s’est de nouveau emballé. Tout en corrigeant mon exercice, on parlait de tout et de rien. Il m’apprit qu’il avait sauté la classe du CE2 et qu’il avait 17 ans. Il m’a aussi dit la date de son anniversaire : le 17 Septembre. Pourquoi ? Mystère !
Aujourd’hui, nous étions le 5 Janvier. Nous avions repris les cours la veille. J’étais déjà fatiguée par la tonne de devoirs que les profs nous avaient filés en nous disant qu’il y aurait des colles si ce n’était pas fait. Sans oublier la bonne douzaine de DS promis pour la semaine qui suivait… J’étais plus que découragée et je suis rentrée chez moi, très lasse. Pourtant, la seule raison qui me faisait retourner au lycée était le terminal brun. Je ne faisais que penser à lui, rêver de lui…
Le lendemain, j’arrive en cours. Les heures sont longues… Très longues… Trop longues ! Ma montre semblent s’être arrêtée et la récré semblent loin… La cloche sonne. Je me précipite dehors. Un tas de gens m’attend dehors. Ils me crient tous : Bon anniversaire Ninon ! C’est vrai que nous sommes le 6 janvier… Je viens d’avoir 15 ans. J’ai tout un tas de cadeaux à ouvrir. C’est une très gentille attention. Soudain, mon esprit est accaparé par un garçon brun. Je le regarde, il me regarde et me fait signe de m’approcher. Je le suis jusque dans un coin dépourvu d’élèves. Et il me tend une petite boîte. Je déballe le cadeau maladroitement. Puis ouvre l’écrin délicatement. Dedans, une bague… Mais pas n’importe laquelle. Une bague en argent, surmonté d’une petite pierre turquoise. Des larmes me piquent les yeux mais je m’efforce de le ravaler. Incapable de dire quoique ce soit, je me contente de le regarder. Il comprend.
Soudain, le temps s’arrête. Il prend ma main. J’abandonne la mienne à ses soins. Il s’approche de moi. Ses lèvres s’entrouvrent pour laisser passer deux mots : Je t’aime. Lèvres qui trois secondes suivantes, viennent se poser en douceur sur les miennes. Nos lèvres bougent à l’unissions. Ce premier baiser échangé restera à jamais gravé dans ma mémoire et dans mon cœur.
C’est à partir de ce jour, jour de mon anniversaire, que nous avons commencé à sortir ensemble. Pendant toute ma scolarité au lycée, j’ai été dans ses bras, bravant avec forces les épreuves que l’amour m’avait réservées.
* * *
Nous sommes à présent en 2009. Et je vis toujours le bonheur absolu avec le
terminal brun, qui, maintenant je peux vous le dire, s’appelle Hugo. Car comprenait bien que ce qui me connaissant auraient tout de suite deviné de qui il s’agit ^^
Cette histoire est une histoire vraie. Je l’ai écrite il y a presque 6 ans. Merci de ne pas la juger trop vite.
Voilà !!