Chronique Féerique. ▼ FICHE.

►Tout ces paysages qui défilent, qui tournent dans ma tête ne peuvent que s'empêcher de ramener à bord les larmes que je croyais avoir larguées et noyées dans l'eau tumultueuses des grandes mers. Les yeux plongés dans le vide, la tête ailleurs, je marmonne tout bas des regrets jamais avoués, je laisse là s'envoler tout mes pêchés, je laisse là mes plus grandes craintes se balader, je laisse là au premier venu toute les clés de ce grand puzzle jamais terminé. Vous pouvez bien rire de mon malheur, mais je me moque éperdument de votre bonheur, tant que vous me laissez en paix, faites ce que vous voulez, ce n'est pourtant pas si compliqué? Toutes ces images qui reviennent me hanter, mais pourquoi donc? J'aurai beau les effacer, gomme, correcteur, rien n'y fait, elles sont attachées à des erreurs qui elles doivent rester. Il faut tout de même savoir que derrière chaque peur, chaque crainte, chaque doute, se cache une histoire. Plus ou moins mouvementée, mais une histoire, et voici celle de Chronique Féerique.

Tout commença, un matin d'hiver, les cloches tintaient, muant ainsi le vaste silence régnant dans la clairière depuis l'aube, en un fracas assourdissant. Une brume homogène, pâle, translucide y flotte, rendant alors le décors flou à quiconque voudrait tenter de s'y aventurer. Puis, les arbres se mirent à s'agiter, le ciel fut fâché et déchaîna sa colère en des flots de lumières grondant au loin. Au pied d'un arbre, ma foi agité, un jeune chat s'abritait, le pelage détrempé, les yeux vitreux, il semblait fixer le vide et espérait voir se former derrière ces voiles blanc, une silhouette bien particulière. Mais le froid eu raison de lui et il se du de rejoindre le ciel aux côtés de ses ancêtres pour prendre un repos bien mérité.

Nous voilà maintenant dans le cocon familiale ou j'ai passé une partie de mon enfance. L'air y était chaud, reposant, délicat, une odeur de lait flottait dans l'air et blottit contre moi, deux autres félins au ventre tendu et à la mine radieuse se reposaient tendrement. Une laine cotonneuse recouvrait notre panier en plus des diverses peluches qui elles servaient plus à décorer, c'était ma deuxième maison. De temps à autre, une jeune bipède venait et me prenait dans ses bras, elle était tellement gentille et avec moi en particulier, qu'il m'a fallu du temps avant de me dire que plus jamais je ne la reverrais. Une lune ou bien deux ont passé, j'avais grandit, mon poil avait changé, mes membres s'étaient modifiés, je devenais de plus en plus belle et forte. Il nous arrivait avec Plume et Cannelle mes sœurs de nous rendre dans la forêt de temps à autre pour ramener diverses proies que nous chassions de notre plein grès. Nous les dégustions alors sous le soleil couchant qui chauffait notre pelage, c'était agréable, tellement agréable. On se racontait, s'imaginait alors comme à chaque fois la vie dans la forêt, notre mère nous avait longtemps parlé de notre père, ce grand félin robuste, aux muscles jouant sous son pelage grisé, et aux regard bleuté. Quand on écoutait ces histoires on l'enviait, on se disait que sa vie devait être palpitante et on le maudissait de nous avoir confié à notre mère qui elle se doit de rester ici aux côtés des bipèdes. Nous, on avait soif d'aventure, on voulait goûter aux combats que nous comptais Rivière tout en nous promettant de nous amener rencontrer notre héro. Mais ce ne fut jamais le cas, et c'est là que Plume eu l'idée de partir en quête de le rencontrer.

C'est ainsi qu'un soir d'automne, nous quittions notre foyer avec comme seule arme notre courage. Ce n'est qu'au bout de quelques heures de marche que je commençait déjà à regretter ma décision, oui car Cannelle elle avait préféré rester, elle avait beau admirer son père, elle ne voulait pas de cette vie mouvementée. On avançait, guidée par notre instinct, on avançait. Et ce, pendant plusieurs jours, jusqu'à vouloir faire demi tour, tant nous étions épuisées et affamées. A bout de force, Plume se laissa tomber au sol, je me du alors de la traîner jusqu'à une vieille grange dont les murs se fracturaient tant ils étaient abîmée. Une odeur pestilentielle y régnait mais nous n'avions d'autre choix. Plus les jours passaient, plus son état empirait, affolée, je ne savais que faire, je lui ramenais tout ce que je chassais, je lui imbibais d'eau de la mousse pour la forcer à boire, mais je savais qu'elle allait nous quitter. " Que vais-je dire à Cannelle quand je la reverrais? " Cette phrase me torturais l'esprit, tout comme l'idée que Plume ne survivrait pas, de plus même en cherchant bien, nous ne retrouverions peut être jamais notre père, c'était peine perdue, on avait toute les deux plongés tête baissé dans une aventure dont on savait que le seul prix à payer était notre vie. Sachant que je ne survivrait pas moi non plus si je restais là à rien faire, dans le froid et la pluie, je me dirigea vers des landes parsemées de terriers dégageant une odeur, douce, réconfortante de lapin. J'avais déjà entendu parler des guerriers sauvages qui vivaient dans des landes identiques à celle ci et c'est découragée que je m'y suis aventurée dans l'espoir d'être sauvée. Je leur dois la vie et c'est pour cela que j'ai décidé de rester afin de leur montrer ma reconnaissance, à présent je me bas aux côtés du clan du vent.